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LES SCIENTIFIQUES CRISTINA DORADOR ET JONATHAN GARCIA TENTENT DE COMPRENDRE COMMENT DES MICRO-ORGANISMES FONT POUR SURVIVRE DANS LES CONDITIONS EXTRÊMES DU DÉSERT D’ATACAMA, LE PLUS ARIDE AU MONDE. PHOTO AFP |
Station de Yungay | Des cailloux, du sable, une sécheresse extrême: le désert d’Atacama, au Chili, est l’un des endroits sur Terre le plus similaire à Mars, de quoi captiver les scientifiques qui cherchent de possibles preuves de vie sur la planète rouge.
DANS LE LABORATOIRE MOBILE INSTALLÉ DANS LEURS CAMPING-CAR, CRISTINA ET JONATHAN ANALYSENT DES MICRO-ORGANISMES. PHOTO AFP |
Leur résistance intrigue les spécialistes, qui sont nombreux à venir les étudier.
Objectif: «Arriver à comprendre comment ces micro-organismes vivent, obtiennent de l’humidité et s’adaptent à ces conditions», explique la biologiste Cristina Dorador, de l’Université du Chili, en cassant de petits fragments de sel qu’elle vient de prélever, sous un soleil de plomb et un vent impitoyable.
Les scientifiques estiment que si la vie peut exister sur Terre dans de telles conditions, alors c’est peut-être aussi le cas sur la planète rouge. Et de manière «probablement très similaire» à celle d’Atacama, indique Mme Dorador.
Dans un laboratoire mobile, elle analyse les échantillons qu’elle a collectés dans le désert chilien.
Traces de vie
PHOTO MARTIN BERNETTI |
Les images de la superficie de la planète qu’il envoie à la Terre sont très ressemblantes à celles du désert d’Atacama: d’immenses surfaces planes parsemées de formations rocheuses aux tons gris.
Un autre robot de la Nasa est lui à l’œuvre depuis 2016 au Chili: Krex-2 y a réalisé en février sa deuxième saison de tests dans les environs de Yungay, perforant le sol désertique.
Dans le cadre de ce projet de l’agence spatiale américaine prévu pour durer jusqu’à début 2019, 35 chercheurs du Chili, de France, des États-Unis et d’Espagne mènent des tests grandeur nature en plein désert d’Atacama.
Un bon entraînement
PHOTO MARTIN BERNETTI |
«De la même manière, si la vie existe ou a existé un jour sur Mars, la sécheresse de la superficie de la planète et l’exposition à une intense radiation l’ont probablement enfouie sous terre, donc Atacama est un bon endroit pour s’entraîner à chercher de la vie sur Mars», ajoutait-elle.
DES MISSIONS HABITÉES D’ICI 2030 ?
PHOTO MARTIN BERNETTI |
À la différence de notre planète, Mars semble figée dans le temps, bloquée à une autre époque du système solaire. Ce qui signifie que d’éventuelles découvertes de signes de vie fossile sur Mars pourraient donner des indices sur l’origine de la Terre.
Pas ailleurs
LE ROBOT CURIOSITY SE PREND EN SELFIE SUR MARS. PHOTO NASA 2015 |
Le professeur Nitschelm est catégorique: «S’il n’y a pas de vie sur Mars, c’est sûr qu’il n’y en a pas ailleurs» dans le système solaire, où toutes les autres planètes ont des conditions de températures ou de radiations solaires bien pires.
Budget colossal
VUE D'ARTISTE DE LA SONDE INSIGHT DÉPLOYÉE SUR MARS. NASA/JPL-CALTECH |
Le président américain Donald Trump a signé le 21 mars une loi définissant l’objectif central de la Nasa sur les décennies à venir: les missions habitées vers l’espace lointain, notamment «vers Mars au cours de la décennie 2030».
Les experts sont cependant unanimes: pour atteindre la planète rouge, qui se trouve à une distance de 225 millions de kilomètres de la Terre, et y vivre, il faudrait une véritable prouesse technique... et un budget colossal.
– Par Paulina Abramovich, Agence France-Presse