Catégorie

mardi 3 avril 2018

LE POINT NEMO, LA DÉCHARGE SPATIALE EN PLEINE MER QUI AURAIT DÛ ACCUEILLIR TIANGONG

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
KROLL, LE SOIR (BRUXELLES)

La zone la plus isolée du globe accueille les restes de vaisseaux spatiaux obsolètes encore contrôlables.
LA STATION SPATIALE CHINOISE TIANGONG-1
S'EST DÉSINTÉGRÉE, LUNDI 2 AVRIL 2018,
EN PLEIN VOL ALORS QU'ELLE REGAGNAIT
LA TERRE AU-DESSUS DU PACIFIQUE.
Le Parisien

Après plusieurs jours d’incertitude, Tiangong 1, la station spatiale chinoise, s’est finalement désintégrée dans la nuit de dimanche à ce lundi dans « la partie centrale du Pacifique ». Et peut-être pas si loin du Point Nemo, la zone du monde la plus éloignée de toute terre émergée, qui sert désormais de... déchetterie spatiale.

Baptisé Nemo en hommage au héros de Jules Verne, ce pôle maritime d’inaccessibilité située au large des côtes de l’Antarctique, de la Nouvelle-Zélande, des îles Piticairn et du Chili. L’île la plus proche de cette zone est l’île Ducie, un atoll inhabité.

Peu riche en faune et en flore, selon les scientifiques, le point Nemo représente un endroit idéal pour y laisser choir les engins spatiaux de retour de mission. « Comme cette zone est très large, elle est la plus propice à ce genre d’opération », explique Florent Deleflie, astronome de l’Observatoire de Paris.

Entre 1971 et 2016, rapporte Popular Science, 263 engins ont fini leur vie dans cette décharge maritime. Le plus célèbre restant, à ce jour, la station spatiale soviétique Mir de 120 tonnes.

« Aujourd’hui, on l’utilise souvent pour les vaisseaux cargo Progress qui ravitaillent la Station spatiale internationale (ISS) », explique Stijn Lemmens. L’énorme station internationale doit d’ailleurs, elle aussi, finir ses jours au Point Nemo, en 2024.

Mais même si la zone est particulièrement déserte, quand un engin spatial va engager sa chute vers le cimetière, « le trafic aérien est prévenu, la navigation maritime également », explique Florent Deleflie.

Car le point Nemo a beau être le plus isolé du globe, il est également un passage obligé lors des compétitions de voile et est redouté des navigateurs pour sa météo, rappelle Ouest France. Lors de leur passage, les concurrents du Vendée Globe ou de la Volvo Race fendent ainsi les vagues à deux pas de l’emblématique station spatiale soviétique Mir dont les restes gisent dans la zone Nemo depuis 2001.