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« Je ne sais pas ce qui m'attend en rentrant au Chili, je vais surement être convoqué par le juge ». Mercredi 4 décembre, Carlos Alberto Hidalgo Gonzalez s'est envolé pour Valparaíso où son avenir reste incertain.
PROFESSEUR D’ÉDUCATION PHYSIQUE. CARLOS ALBERTO HIDALGO GONZALEZ
Le 22 novembre dernier, ce professeur d'éducation physique, fondateur de l'association Cultura Urbana Chile qui vient en aide aux enfants des quartiers défavorisés, s'est enchaîné à l'un des balcons de La Moneda, demeure présidentielle chilienne, dans l'espoir de trouver le financement nécessaire pour se rendre à Paris, au Forum social mondial du sport organisé par l'Agence pour l'éducation par le sport (Apels). « C'était vraiment la tentative de la dernière chance », commente-t-il. Un geste désespéré mais payant. « Au Chili, la télévision a énormément d'influence, j'ai fait cela pour alerter les médias ».
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CARLOS ALBERTO HIDALGO GONZALEZ S’EST ENCHAÎNÉ À L’UN DES BALCONS DE LA MONEDA. PHOTO UPI |
Informé de cette histoire, le philanthrope Leonardo Farkas, très connu au Chili pour son don d'1,5 millions d'euros lors du Téléthon 2008 et pour avoir remis un chèque de 7 000 euros à chacun des trente-trois mineurs chiliens, décide de payer son voyage – soit 2 500 euros - ainsi que celui de Marjorie Panailillo, une autre membre de l'association. Mais la parenthèse parisienne a pris fin avec la clôture du forum et le prix des nouveaux espaces sportifs reçu pour récompenser ce projet.
Carlos Alberto Hidalgo Gonzalez a toujours des idées pour aider les jeunes chiliens mais il a besoin de financement pour les mettre en œuvre. Désormais connu, il espère qu'il pourra faire avancer les choses. Une popularité naissante qui est aussi un gage de sécurité. « Nous travaillons beaucoup à Glorias Navales, c'est une cité très dangereuse, il faut être capable de se défendre. C'est pour cette raison que nous nous déplaçons en planche à roulettes, cela peut servir d'arme si besoin est. Mais maintenant que Carlos est célèbre, on est plus tranquille », raconte Alexandra Ramirez Sanchez, numéro 2 de l'association, également venue à Paris pour présenter l'association.
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CARLOS S’EST ENCHAÎNÉ À L’UN DES BALCONS DE LA MONEDA, DANS L’ESPOIR DE TROUVER LE FINANCEMENT NÉCESSAIRE POUR SE RENDRE À PARIS |
Carlos Alberto Hidalgo Gonzalez s’est enchaîné à l’un des balcons de La Moneda, demeure présidentielle chilienne, dans l’espoir de trouver le financement nécessaire pour se rendre à Paris, au Forum social mondial du sport organisé par l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels).
LE SPORT, VECTEUR D'ENSEIGNEMENT
Vingt-quatre personnes, dont la majeure partie est bénévole, participent à l'action de Cultura Urbana Chile. L'association utilise la culture urbaine comme vecteur d'éducation pour aider les enfants chiliens. « J'ai grandi dans le ghetto et je voulais développer cette culture propre à la rue, une culture et une façon de vivre qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Je pense que ce projet a sauvé ma vie et je voulais partager ça avec d'autres personnes ». Carlos Alberto mûrit ce projet depuis 1996 et ce n'est finalement qu'en 2003, période pendant laquelle il étudie à l'Université de Playa Ancha – Valparaíso, qu'il débute concrètement.
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La culture urbaine est riche et rassemble toutes les activités qui se pratiquent dans la rue : le « parkour », discipline rendue célèbre par les Yamakasi qui consiste à se déplacer rapidement en surmontant les obstacles de l'environnement, le break dance, le skate… Mais en toile de fond, il s'agit d'éducation, d'enseignement. « La technique n'est pas importante, ce n'est qu'un prétexte pour inculquer certaines valeurs aux jeunes ». Les valeurs, c'est ce que prône Carlos Alberto. Trois sont pour lui fondamentales : « l'amour, le respect et la liberté ».
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Pour arriver à ses fins, il organise quotidiennement des rassemblements dans les quartiers de Valparaíso. Son action est également soutenue par de nombreuses écoles. « Les établissements scolaires sont très demandeurs et ils nous rémunèrent pour dispenser nos cours ». Le fondateur de Cultura Urbana Chile donne une alternative aux jeunes, un bon moyen de lutter contre l'oisiveté. « Le fléau de notre pays, c'est que les jeunes ont trop de temps. Et comme ils ne savent pas comment l'occuper, ils vendent de la drogue, ils font de mauvaises actions. Nous, nous permettons aux jeunes de s'occuper de façon positive ». Carlos Alberto Hidalgo Gonzalez aura aussi de quoi s'occuper en rentrant au Chili à commencer par ses démêlés avec la justice avant de contacter Leonardo Farkas pour le convaincre de financer son projet.
Emmanuel Guerrin