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«C'est le pire désastre forestier de l'histoire du Chili, mais nous avons la force d'y faire face », affirme Michelle Bachelet. La présidente socialiste s'est rendue la semaine dernière dans la région d'O'Higgins, l'une des plus affectées par les feux. Elle y a salué l'action des pompiers - tous bénévoles au Chili - et a remercié plusieurs pays étrangers pour leur aide.
LE MILLIARDAIRE CONSERVATEUR SEBASTIÁN PIÑERA, ANCIEN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CHILI. PHOTO AGENCIA UNO |
La brume qui recouvre Santiago depuis une dizaine de jours n'a, pour une fois, rien à voir avec la pollution. Les incendies qui ravagent le centre du Chili se font sentir jusque dans la capitale, d'où l'on distingue à peine aujourd'hui la cordillère des Andes, masquée par la fumée.
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Selon le bilan de la Corporation nationale forestière dimanche, sur les quelque 130 foyers d'incendie, une quinzaine ont été éteints et une cinquantaine seraient actuellement sous contrôle. Mais « la situation reste extrêmement préoccupante et il faudra plusieurs semaines pour en venir à bout », explique Michel De L'Herbe, consultant des services d'urgence.
Pour beaucoup d'opposants à la présidente, ce désastre aurait pu être évité avec une meilleure prévention et une plus grande réactivité. C'est ce qu'insinue sans détour Sebastián Piñera. L'ancien président de centre-droit, pas encore candidat à la présidentielle de novembre mais déjà bien positionné dans les sondages, a critiqué le gouvernement sur Twitter pour ne pas avoir acheté davantage d'avions bombardiers d'eau. Puis pour ne pas avoir invité certains maires de droite aux réunions d'urgence, « tout ça parce qu'ils n'appartiennent pas à la NM » - la Nouvelle Majorité, coalition de Michelle Bachelet.
Les critiques de Sebastián Piñera ne sont pas passées inaperçues. « Nous avons besoin d'unité, [...] ce n'est pas le moment de faire de la récupération politique », a répliqué la porte-parole du gouvernement Paula Narváez. Ricardo Lagos, ancien président de gauche et candidat à l'élection de novembre, a rappelé que Sebastián Piñera n'avait pas non plus perfectionné les équipements et infrastructures du pays durant son mandat entre 2010 et 2014. Pour Michel De L'Herbe, « ce sont les deux gouvernements, l'actuel et le précédent, qui sont responsables. Les grands incendies ont été fréquents ces dernières années au Chili, cette situation était tout à fait prévisible ».
Envoyée spéciale à santiago