C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès d'Apolonia Ramírez, survenu lundi 11 décembre 2017 à Santiago du Chili, économiste et chercheuse au Programme d'Économie du Travail, activiste chilienne des droits de l'homme.
HUMILDE APOLONIA RAMÍREZ CABALLERO, NÉE DANS LE VIEUX PORT FLUVIAL DE LINARES DE PERALES, À LA CONFLUENCE DE LA RIVIÈRE MAULE ET LA RIVIÈRE CLARO, DANS LA COMMUNE MAULE AU SUD DE SANTIAGO DU CHILI, LE 7 NOVEMBRE 1946 ET DÉCÉDÉE À SANTIAGO, LE LUNDI 11 DÉCEMBRE 2017.
AFFICHE DE L'ASSOCIATION DES FAMILLES
DE DÉTENUS DISPARUS (AFDD)
APOLONIA RAMÍREZ DITE « POLA »
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Dans les années 60, Pola est scolarisée au lycée expérimental Juan Antonio Ríos à Santiago du Chili, où elle commence à militer dans le Mouvement des jeunes communistes du Chili. Elle fait des études d’économie à l’Université Patrice-Lumumba en Russie, où elle rencontre Lenin Díaz, qui deviendra son compagnon et le père de sa fille Lorena, née le 27 février 1974.
En 1970 Lenin Díaz retourne à Santiago et commence à travailler dans la Mine Exótica, dépendante de Codelco, entité fondamentale de la nationalisation du cuivre. Après le coup d'État de 1973, Lenin passe à la clandestinité, sous le pseudonyme de « Leonel ».
Le 9 mai 1976, la DINA, police politique de la dictature, arrête Lénine. Sa séquestration fait partie du cas appelé « groupe de mai », opération d'intelligence du régime militaire pour démanteler et exterminer le PCCh, qui culmine avec de nombreuses détentions (entre autres, Mario Zamorano, Jorge Muñoz, Jaime Donato, Uldarico Donaire, Elisa Escobar et Marcelo Concha Bascuñán). Malgré les efforts de sa compagne Apolonia, il fut impossible d’établir la date exacte de sa mort, ni de localiser ou de retrouver sa dépouille. On sait qu'il fut aperçu à Villa Grimaldi et qu’il était vivant entre le 24 et le 26 août 1976, quand Isaac Godoy, survivant du camp de torture, se souvient de l'avoir vu à cet endroit.