Le changement climatique touche toute la chaîne montagneuse, où la couverture neigeuse a diminué de 5 à 10% par décennie dans la zone centrale, selon Raul Cordero, physicien de l'université de Santiago et expert en changement climatique.
"Il n'y a pas que l'étendue du manteau neigeux qui est en train de diminuer mais aussi son épaisseur (...) ce qui signifie probablement une réduction beaucoup plus importante de la quantité de neige disponible sur les Andes", déclare-t-il à l'AFP.
Dans partie de la cordillère, la fonte des neiges est beaucoup plus marquée par la pollution qui provient de la capitale chilienne, une des villes les plus polluées d'Amérique latine.
Une récente étude dirigée par Cordero montre que la suie ou le noir de carbone présent dans l'air se dépose sur les montagnes et accélère la fonte des neiges. A cause de leur couleur noire, ces particules absorbent un plus grand rayonnement solaire et se réchauffent plus vite.
Dans ces conditions, les stations de ski de Santiago sont obligées d'utiliser les canons à neige à plein régime pour rester ouvertes.
- 10 M USD de canons -
"Toutes les stations de la zone centrale sont en déficit de neige naturelle. Cependant, grâce à la neige artificielle nous avons pu maintenir ouvertes des pistes qui n'auraient pas pu le rester sans ça", explique à l'AFP Fernando Montenegro, directeur des opérations d'Andacor, qui gère les domaines de El Colorado et Parque Farellones.
À El Colorado, située à 50 km du centre de la capitale chilienne et à près de 2.800 mètres d'altitude, 70% du domaine skiable est ouvert grâce à la neige artificielle, une technique qui est utilisée là depuis 1994.
Face au manque de neige, l'activité de ces domaines est-elle en péril?
"Elle n'est pas en péril. Cependant, nous avons besoin d'utiliser la neige (naturelle) et l'eau (pour fabriquer de la neige artificielle) existante dans la cordillère de la bonne manière", poursuit Fernando Montenegro alors que El Colorado a déjà investi 4 millions de dollars (3,6 millions d'euros) dans l'achat de canons à neige.
Ce budget devrait grimper à 10 millions de dollars (9 millions d'euros) dans les prochaines années.
En ce week-end du 10 et 11 août, près de 7.000 personnes ont fréquenté cette station de ski.
Parmi elles, des sportifs de haut niveau en provenance de l'hémisphère nord à la recherche de neige. Mais ils se disent déçus.
"Il n'y a pas assez de neige, pas suffisament de collines (enneigées). On n'a pas la variété suffisante (...) et c'est très important pour nous", a regretté Megan Farrell, membre de l'équipe canadienne de snowboard.
Les skieurs amateurs eux aussi remarquent la différence avec les années précédentes.
"On remarque que la neige est plus dure. Il n'y a pas beaucoup de base neigeuse, de nombreuses pierres et la neige artificielle qui vient des canons procure une sensation de glisse différente", confie le Chilien Rado Milosevic, 24 ans.