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jeudi 25 février 2010

ÉCRIVAINS SOUTIENNENT LA DROITE AU CHILI

Les écrivains chiliens Jorge Edwards et Roberto Ampuero, qui par le passé avaient appuyé la "Concertation", la coalition de centre gauche au pouvoir depuis la fin de la dictature du généralAugusto Pinochet (1973-1990), ont annoncé qu'ils voteraient pour M. Piñera. Mais le plus inconditionnel est l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa. Il est venu à Santiago du Chili, invité par le candidat de droite. "Le triomphe de Piñera sera une grande date dans l'histoire de l'Amérique latine", affirme le romancier, qui loge dans la demeure de la famille Piñera, dans le quartier résidentiel de Las Condes.

Un "anti-Chavez"

Candidat libéral malchanceux à la présidence du Pérou en 1990, face à Alberto Fujimori, M.Vargas Llosa ajoute, dans un entretien accordé au quotidien conservateur El Mercurio, que M. Piñera représente "une droite moderne, démocratique et libérale qui n'a rien à voir avec la droite militariste, putschiste et antidémocratique".

Mario Vargas Llosa salue en M. Piñera un "anti-Chavez", le président du Venezuela. Il cite parmi les pays "très intéressants" d'Amérique latine, le Brésil et l'Uruguay, "où des gouvernements de gauche appliquent une politique qui n'a rien à voir avec la gauche".

Alors que les intellectuels latino-américains ont longtemps été davantage attirés par la gauche, il rejette ce "monopole". "Ne pas être de gauche en Amérique latine oblige l'écrivain à se battre pour répondre aux calomnies qui le satanisent", assure-t-il. L'écrivain péruvien a été chahuté par une partie du public à l'inauguration du Musée de la mémoire, en hommage aux victimes de la dictature militaire, le 11 janvier, à Santiago. Il avait été invité à la cérémonie par la présidente socialiste chilienne, Michelle Bachelet, en tant que président d'un projet de musée similaire au Pérou.

Milliardaire, chef d'entreprises, M. Piñera, qui se présente comme le candidat d'une droite modérée, bénéficie d'une avance de cinq points sur son adversaire, selon les derniers sondages. Il est allié à la très conservatrice Union démocratique indépendante, qui a soutenu le régime Pinochet. Sa capacité d'attraction n'est cependant pas sans limites. La romancière Isabel Allende, nièce de l'ancien président Salvador Allende, renversé par le coup d'Etat du 11 septembre 1973, a apporté, elle, son soutien au démocrate-chrétien Eduardo Frei, candidat du centre gauche.

Christine Legrand