jeudi 16 octobre 2025

MORT ET RÉSURRECTION DU 17 OCTOBRE 1961


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

CETTE PHOTOGRAPHIE DE JEAN TEXIER EST DEVENUE EMBLÉMATIQUE
DE LA MÉMOIRE DES MASSACRES DU 17 OCTOBRE 1961.


Longtemps effacé de la mémoire collective, le massacre du 17 octobre 1961 y a repris toute sa place, grâce à un combat obstiné dans lequel films et livres jouèrent un rôle majeur. / Le 17 octobre 2001, le maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, pose une plaque sur le pont Saint-Michel à la mémoire des Algériens tués le 17 octobre 1961. Des dizaines de morts, des centaines de blessés, des milliers d’expulsés, et 11 500 manifestants arrêtés, parqués au Palais des sports de la porte de Versailles à Paris et dans d’autres lieux. Des policiers parisiens qui jettent dans la Seine des manifestants algériens : longtemps, pourtant, le souvenir de cette soirée du 17 octobre 1961, terrible répression de manifestants dans la capitale française, restera effacé. Quarante ans après, diverses manifestations ont eu lieu, marquant une étape importante vers la reconnaissance officielle de ce qui s’est passé dans cette nuit tragique d’octobre 1961 (1). En quarante longues années, que de chemin parcouru, d’obstacles franchis pour parvenir à une telle reconnaissance !
RAFLE AU MÉTRO CONCORDE.
PHOTO ÉLIE KAGAN 
Dès l’indépendance de l’Algérie, en 1962, le fait  tragique « 17 octobre 1961 » s’enfonce dans les eaux boueuses de la mémoire française. Rien qu’une tache noire, lointaine, qui semble disparaître dans l’indifférence, comme avalée dans les tourbillons de l’après-guerre d’Algérie. Enigme que cette plongée rapide d’un souvenir cruel ? Le 17 octobre 1961 a été recouvert par l’autre nuit de Maurice Papon, celle du métro « Charonne », le 8 février 1962. Ce soir-là, la police charge violemment des manifestants anti-OAS. On relèvera neuf morts, tous militants communistes. Leurs obsèques rassembleront une foule immense, émue, silencieuse. Charonne entre dans le Panthéon de la gauche. A quatre mois de l’indépendance algérienne, cette dernière reconstruit une histoire de son opposition à la guerre, en « oubliant » le vote des pouvoirs spéciaux de mars 1956 (la gauche, majoritaire à l’Assemblée, a pourtant envoyé le contingent en Algérie).

Ce premier recouvrement sera consolidé par les amnisties (quatre après 1962) des crimes liés à la guerre d’Algérie. La chaîne des amnisties successives a fabriqué l’amnésie de cette période. Il y a, enfin, la volonté d’oubli, légitime, des acteurs de cette nuit d’effroi (2). La censure aussi jouera son rôle : le livre que Paulette Péju consacre à cet événement tragique, Ratonnades à Paris publié en 1962, sera le dernier livre saisi et censuré de la guerre d’Algérie. Et le film documentaire de Jacques Panijel, Octobre à Paris tourné avec l’aide de la Fédération de France du FLN dans le bidonville de Nanterre en janvier 1962, restera lui aussi longtemps interdit d’écran. Un documentaire tourné par une équipe de télévision de la télévision belge ne verra jamais le jour : les rushes ont été « cisaillés » pendant le montage…

En Algérie, la tragédie du 17 octobre 1961 sera commémorée comme la « journée de l’immigration ». Longtemps, ce pays se légitimera par des chiffres de « martyrs » innombrables. Les récits officiels présentent le peuple comme un « héros unique ». Côté français, la date restera soigneusement dissimulée. Quelques tentatives d’arrachement de vérités, bloquées dans la vase de l’histoire, ont pourtant lieu : dossiers dans des magazines de l’immigration des années 1970 comme Sans frontière plusieurs pages dans Les Porteurs de valises d’Hervé Hamon et Patrick Rotman, édité en 1979, quelques allusions dans des articles consacrés à la guerre d’Algérie (mais rien dans La Guerre d’Algérie d’Yves Courrière ou la série publiée en 1972-1974 par Historia Magazine). Dans l’après-1968, l’immigré figure en prolétaire exemplaire des combats ouvriers à livrer. Mais, curieusement, dans la littérature politique ou les images de cinéma des années 1970, rien n’est venu rappeler la sombre nuit du 17-Octobre.

Le 17 octobre 1981, le journal Libération publie une longue enquête signée Jean-Louis Peninou relatant en détail la tragédie du 17-Octobre 1961. Vingt ans après l’événement, la séquence tragique longtemps refoulée dans les plis de la mauvaise conscience française sort enfin de l’ombre. L’arrivée de la gauche au pouvoir, le 10 mai 1981, permet-elle d’affronter le passé trouble algérien ? Pas vraiment. Ce travail journalistique sera en fait relayé et porté non par des militants de la gauche classique, mais par un nouveau groupe porteur de la mémoire des années algériennes, ceux que l’on appelle à l’époque « les beurs », ces enfants de l’immigration algérienne en France. Ainsi, une des premières émissions de Radio Beur est consacrée, le 17 octobre 1981, à la tragédie d’octobre 1961. « Nous avons été submergés d’appels de familles, de jeunes d’origine algérienne » se souvient Samia Messaoudi, qui animait cette émission.

UN CORPS PARMI TANT D’AUTRES
PHOTO ÉLIE KAGAN
Le 3 décembre 1983, 60 000 personnes défilent à Paris au terme de la marche « pour l’égalité, contre le racisme », commencée le 15 octobre à Lyon et Marseille par des fils d’immigrés algériens et de harkis. A cette occasion, des responsables de la marche évoquent la Possibilité de se recueillir au pont de Bezons, là où furent violemment réprimés des travailleurs algériens dans la nuit du 17 octobre (certains y furent précipités dans la Seine). La seconde « Marche des beurs pour l’égalité des droits » tentera, sans succès, de concrétiser cette initiative l’année suivante, en 1984 (la marche arrivera à Paris le 2 décembre 1984). L’initiative de commémoration du 17-Octobre sera ensuite reprise (certains diront récupérée) par SOS-Racisme après sa fondation, en 1985.

C’est aussi par les livres, romans et essais que revient cette mémoire meurtrie. En mars 1984, paraît à Paris un roman policier de Didier Daeninckx, Meurtres pour mémoire. L’auteur fait débuter son roman policier par la manifestation du 17-Octobre. Il imagine qu’un jeune professeur d’histoire, après avoir croisé sur le boulevard Bonne-Nouvelle l’un des cortèges algériens, devient la seule victime française de la répression. Vingt ans plus tard, son fils est abattu dans des conditions mystérieuses. Ce roman sera porté à l’écran par la première chaîne de télévision française en 1986. Un autre roman sera publié l’année suivante, en avril 1985, de Nacer Kettane, Le Sourire de Brahim racontant 1 histoire d’un enfant de 8 ans pris dans l’engrenage de cette nuit terrible, où il a vu mourir l’un de ses frères. L’auteur écrit : « Les berges de la Seine étaient jalonnées de cadavres et sous le pont Mirabeau avait coulé le sang. Hommes noyés, torturés, à jamais témoins de la barbarie, vous êtes comme un souffle de vie suspendu qui rafraîchira la mémoire des générations en pèlerinage d’identité. » Peu à peu, à travers les manifestations et les premiers romans, émerge une conscience de filiation des enfants de l’immigration algérienne avec cet événement. Le 17-Octobre arrive comme une date fondatrice d’un combat pour l’égalité citoyenne et la dignité.

L’année suivante, en avril 1986, sort le premier ouvrage de synthèse de l’événement, Les Ratonnades d’octobre, un meurtre collectif à Paris de Michel Lévine. Vingt-cinq ans après Paulette Péju, l’auteur ne rajoute pas de spectaculaire à la restitution des faits, ne se départit pas de la distance et de la neutralité de l’observateur, et livre juste un diagnostic, effrayant. Le travail s’appuie essentiellement sur des témoignages : Mohamed Badache, que deux policiers ont étranglé avec un lacet, puis jeté dans un fossé. Mohamed Trachi, assommé et précipité dans la Seine au pont de Suresnes. Slimane Alla, dont le frère, arrêté, n’est jamais réapparu depuis. Ahcène Boulanouar, battu, violé et jeté dans la Seine face au jardin Notre-Dame. Bachir Aidouni, rescapé d’une tentative de noyade. Ramdane Berkani, assommé à coups de crosse. Medjouli Lalou, violemment matraqué sur tout le corps, puis abandonné au coin d’une rue, incapable de bouger. Akli Ben-haji et son ami Arezki, tabassés à coups de barre de fer et laissés dans le bois de Meudon. Ahmed Bouzidi, dont le neveu est retrouvé noyé. Mais le livre arrive peut-être trop tôt, et ne rencontre pas son public. Cette année-là, Ali Haroun publie La 7e Wilaya histoire de la Fédération de France du FLN, où le 17-Octobre est restitué en pleine lumière. Et l’hebdomadaire de l’Amicale des Algériens, Actualité de l’émigration publie en octobre 1986 un numéro spécial d’« Hommages et témoignages », sous la direction d’Abdelkader Djheghloul. Cet activisme de l’année 1986 ne parvient pas pourtant à rompre le blocus de l’amnésie.

En fait, le passage des douleurs privées à la mémoire collective est un processus difficile, semé d’embûches. Comment reconnaître le fait « 17 octobre 61 », alors que la guerre d’Algérie n’existe toujours pas, officiellement, en France ? Comment évoquer des crimes dans une « guerre sans nom » ?

Pourtant, tout au long de ces années 1980, cet événement réapparaît comme symptôme du malaise qui touche les générations issues de l’immigration maghrébine, confrontées à la persistance d’un racisme de type colonial. En scrutant la nuit du 17-Octobre, certains d’entre eux en tirent la radiographie sans appel d’un monde malade et blême.

Le combat livré par les enfants de l’immigration algérienne (les « beurs ») fera craquer le « silence du fleuve », pour reprendre le titre du beau livre d’Anne Tristan et Mehdi Lalaoui publié en 1991 (3). En 1991, à la veille du trentième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, s’ouvre en effet un nouveau cycle, crucial pour la reconnaissance de l’événement, par trois faits : le documentaire français Les Années algériennes de Philippe Alfonsi, Bernard Favre et Benjamin Stora, qui consacre une demi-heure au 17-Octobre (avec les témoignages du photographe Elie Kagan et du journaliste Farid Aïchoune, âgé de 8 ans au moment des faits) ; la parution du livre de Jean-Luc Einaudi, La Bataille de Paris qui rencontre un grand écho dans les médias français (l’auteur participe ainsi à une grande émission littéraire de télévision animée par Bernard Rapp, en novembre) ; et, surtout, la manifestation organisée par l’association Au nom de la mémoire, dirigée par Mehdi Lalaoui, David Assouline, Samia Messaoudi, le 17 octobre 1991. Cinq mille jeunes défilent ce soir-là sur les Grands Boulevards, place de l’Opéra, sur les lieux mêmes où trente ans auparavant certains de leurs pères avaient été réprimés.

En plus de la manifestation du trentenaire sur les Grands Boulevards, l’association multiplie les initiatives pour faire resurgir ce passé tragique : plaque posée au Pont de Bezons en octobre 1991 (plaque arrachée peu de temps après) ou exposition photographique inaugurée la même année par un ministre de l’éducation nationale qui s’appelait Lionel Jospin. Cette association est de ces acteurs efficaces qui œuvrent dans l’ombre Pour que la reconnaissance intervienne. Elle est rejointe par d’autres : le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), principal artisan des rassemblements annuels au pont Saint-Michel, ou la Ligue des droits de l’homme. En 1992, est diffusé à la télévision française le documentaire anglais Une journée portée disparue de Philip Brooks et Alan Hayling.

Les responsables d’au nom de la mémoire, qui demandent réparation des torts subis par leurs pères, font à nouveau parler d’eux en organisant une manifestation devant le palais de justice de Bordeaux, en 1998. Car c’est aussi par le procès de la déportation des juifs de Bordeaux que la guerre d’Algérie fait son retour. Près de quarante ans après, le souvenir d’Octobre 1961 revient à la surface à l’occasion du procès contre Maurice Papon en octobre 1998. Son rôle dans la guerre d’Algérie est mis en relief par Jean-Luc Einaudi. L’ancien préfet de police de Paris intente alors un procès en diffamation à l’encontre de ce dernier. Aux audiences du procès pour diffamation, en février 1999, il livre sa version sur l’Octobre sanglant de Paris. Il plonge dans l’ambiance de la guerre d’Algérie, vu du côté de l’ordre, le temps de dire que « ses effectifs étaient insuffisants ». De dire aussi que les 11 000 interpellés furent, « grâce à leur bonne volonté, bien contents de se voir mis à l’abri et débarrassés de la corvée de manifester ». Maurice Papon perd son procès contre Jean-Luc Einaudi. Et, pour la première fois, l’État français, le 12 février 1999, par le substitut Vincent Lesclous, reconnaît solennellement la réalité du « massacre » commis ce jour-là par des membres des forces de l’ordre « reniant les valeurs, se refusant à la discipline, jouets de la haine qui les a aveuglés ». Jusque-là, seul le rapport commandé en 1997 par M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’intérieur, au conseiller d’État Dieudonné Mandelkern, évoquant la « répression très dure », avait officiellement admis que le nombre de morts parmi les manifestants algériens pouvait se monter à trente-deux.

En 1999, sort sur les écrans français le beau film de Boualem Gerdjou, Vivre au Paradis avec pour interprète principal Rochdi Zem. Le film raconte la vie quotidienne d’ouvriers immigrés algériens dans le bidonville de Nanterre en 1961. La séquence 17-Octobre apparaît sous la forme d’une longue procession nocturne, silencieuse. Silence rompu par le bruit sourd des matraques et des cris étouffés.

Le 10 août 1999, le journal Libération révèle le rapport rédigé par M. Jean Géronimi, avocat général à la Cour de cassation. Ce rapport, commandé en octobre 1998 par la garde des sceaux Elisabeth Guigou, brise les mensonges de la vérité officielle établie depuis octobre 1961. M. Géronimi estime que « l’on peut évaluer à quarante-huit » le nombre de personnes tuées dans la nuit du 17 au 18 octobre 1961. Pour la première fois, une enquête officielle aboutit à un chiffre précis, loin du bilan officiel de l’époque. Les recherches de Jean Géronimi établissent que les responsables gouvernementaux de l’époque étaient informés de ces faits. La vérité a réussi à se frayer un chemin. Mais les deux archivistes qui ont accompli le travail de recherche, et contribué à divulguer le nombre de morts d’octobre 1961, sont sanctionnés et relevés de leurs postes…

Au moment du quarantième anniversaire du 17-Octobre, Au nom de la mémoire édite les travaux d’un colloque organisé à la Sorbonne en octobre 1998 (4). L’ouvrage publie pour la première fois l’intégralité du rapport du conseiller d’État Mandelkern. On y apprend que certaines archives auraient disparu, telles celles du Service de coordination des affaires algériennes (SCAA), celles de la brigade fluviale, les fichiers d’identification des manifestants retenus à Vincennes et au Palais des sports, ou, de manière plus étonnante encore, le rapport envoyé au lendemain de la manifestation par le préfet de police au ministre de l’intérieur, dont, pourtant, le président de la République et le premier ministre de l’époque étaient également destinataires. Il donne, en annexe de ces archives conservées ou déclarées disparues, une liste extrêmement précieuse pour demander leur consultation ou interroger les plus hautes autorités de l’État sur leur sort. Mais le rapport reprend à son compte sans les contester les assertions policières sur les « coups de feu échangés » et les « violents affrontements » sans s’interroger sur la fiabilité des rapports de police qui en font état, alors que le croisement avec les témoignages des manifestants rescapés comme ceux des Parisiens étrangers à la démonstration conduisent pourtant à les contester sérieusement.

Le travail universitaire prend, à ce moment, une tournure importante. Linda Amiri, étudiante en histoire de l’université Paris-VIII (Saint-Denis), publie son mémoire de maîtrise fondé sur l’étude des archives de la Préfecture de police, de la Cimade et surtout celles, en grande partie inédites, de la Fédération de France du FLN, qu’elle s’est vu confier par l’un de ses responsables d’alors, Ali Haroun (5). Elle confirme notamment les méthodes de l’organisation pour contraindre les Algériens « craintifs » à manifester : listes de noms et adresses des récalcitrants, qui sont l’objet de « très graves sanctions ».

Le travail de Linda Amiri se poursuit en ce moment par la préparation d’une thèse. Elle a eu accès, notamment, aux archives du cabinet du préfet Maurice Papon. Dix ans après La Bataille de Paris Jean-Luc Einaudi, outre l’hommage qu’il rend au travail du photographe Elie Kagan (6), donne, après avoir enfin reçu l’autorisation de consulter les archives de l’Assistance publique, de la gendarmerie, du Fonds d’action sociale, du cimetière de Thiais, du parquet de Paris et de la Préfecture de police (dont celles de l’Institut médico-légal), le résultat de ses investigations dans un nouveau livre (7). L’ensemble des faits est regroupé dans une chronologie qui commence au début du mois de septembre 1961, quand Maurice Papon donne pour instruction écrite : « Les membres des groupes de choc [du FLN] pris en flagrant délit de crime doivent être abattus sur place par les forces de l’ordre. » C’était la transposition à Paris des « habitudes » d’Algérie : l’exécution de prisonniers pris les armes à la main, qui s’ajoutait à cette autre contagion qu’était le transfert de pouvoirs de police à des militaires. La force de police auxiliaire commandée par le capitaine Raymond Montaner était, en effet, chargée depuis plusieurs mois de faire à Paris la guerre au FLN avec les méthodes bien connues, y compris la torture et l’assassinat, de la « bataille d’Alger ». Sans compter que le « permis de tuer » donné par le préfet pouvait être interprété de manière extensive : des syndicalistes policiers ont témoigné qu’il avait fait savoir que le nécessaire serait fait pour que, s’il le fallait, des armes soient déclarées trouvées sur tout Algérien tué par des policiers.

L’universitaire Jean-Paul Brunet, dans son ouvrage Police contre FLN avait critiqué, sévèrement, les chiffres avancés par Jean Luc Einaudi (400 morts pour la nuit du 17 octobre 1961). À partir de l’ensemble des sources qu’il a pu consulter, Jean-Luc Einaudi dénombre cette fois, entre septembre et octobre 1961, 325 victimes « dont la mort peut très vraisemblablement être imputée à l’action de la police ». Dans 159 cas, elle est intervenue le 17 octobre ou les jours suivants. S’y ajoutent 68 disparus, l’auteur laissant entendre que la question d’une dissimulation délibérée d’une partie des cadavres reste posée. Suivent huit pages entièrement remplies de la longue litanie des noms de ces victimes.

En 2004, l’exposition « Photographier la guerre d’Algérie », à l’hôtel de Sully, à Paris, dévoile des photographies inédites du 17 octobre 1961, prises par le photographe de France Soir photos jamais publiées. Elles montrent des Algériens en longue file indienne sur la place de l’Opéra, les bras sur la tête, d’autres sauvagement matraqués, et des cadavres allongés dans les rues de Paris. Ces images disent qu’il reste encore des choses à découvrir sur cette nuit tragique…
Benjamin Stora

Historien, auteur de nombreux livres sur la guerre d’Algérie. Dernier en date : Le Livre, mémoire de l’histoire, Le Préau des collines, Paris, 2005
Notes :


  1. (1) Au moment du quarantième anniversaire de cet événement, une dizaine d’ouvrages paraissent. Deux d’entre eux sont publiés par l’association Au nom de la mémoire, dont l’un a servi de catalogue à l’exposition « 17 octobre 1961. Dix-sept illustrateurs » qui s’est tenue à la Conciergerie, à Paris, du 15 au 30 octobre 2001. Les références de cet ouvrage et de tous ceux cités dans cet article se trouvent dans la bibliographie résumée en p. 86.
  2. (2) Sur cet aspect général de l’oubli, je renvoie à mon ouvrage La Gangrène et l’Oubli : la mémoire de la guerre d’Algérie.
  3. (3) Le Silence du fleuve a ensuite été adapté sous forme de documentaire par Agnès Denis, et diffusé à la télévision en 1992.
  4. (4) A propos d’Octobre 1961, sous la direction de David Assouline et Mehdi Lallaoui. Au même moment, Olivier Le Cour Grandmaison publie un ouvrage collectif, Le 17 octobre 1961, un crime d’État à Paris.
  5. (5) Les Fantômes du 17-Octobre.
  6. (6) 17 octobre 1961, Jean-Luc Einaudi et Elie Kagan, postface de Thérèse Blondet-Bisch.
  7. (7) Octobre 1961. Un massacre à Paris.


 SUR LE MÊME SUJET :


mardi 14 octobre 2025

JARA INSTALA EL “INGRESO VITAL” DE $750 MIL: COMANDO DESPLIEGA LIENZO EN PLENO CENTRO DE SANTIAGO

 [ Pinchar la imagen para ampliar ]

FOTO PÁGINA19 

Logo
El Ciudadano
Jara instala el “Ingreso Vital” de $750 mil: comando despliega lienzo en pleno centro de Santiago / A través de una implementación gradual y responsable, la propuesta incorpora una fórmula mixta que combina el aumento del salario mínimo, un subsidio estatal permanente a las pymes y una transferencia directa a los trabajadores de menores ingresos.

 [ Pinche en la flecha para visionar el vídeo ]

Gracias, Mon, por sumar tu voz y tu compromiso a este proyecto que busca construir un Chile más justo y con esperanza .

por Leonardo Buitrago 14/10/2025 8:16am

el comando de la candidata presidencial de Unidad por Chile, Jeannette Jara, desplegó un lienzo gigante en pleno centro de Santiago aludiendo a una de las propuestas centrales de su programa de gobierno: el establecimiento de un «Ingreso Vital» de 750 mil pesos mensuales.

[ Pinche en la flecha para visionar el vídeo ]

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

«Chile merece 750 mil pesos mensuales. Es justo. Es vital. Es Seguro«, expone el texto de la pieza, ubicada estratégicamente en la fachada de su comando en el Barrio París-Londres

La imagen del lienzo, contrastando con la arquitectura histórica de calles sinuosas, estrechas y adoquinadas, se ha convertido desde el pasado viernes en un punto focal de atención de los transeúntes y automovilistas que circulan por uno de los más característicos barrios patrimoniales de la capital.

 [ Pinche en la flecha para visionar el vídeo ]

 tia_jeannette / Audio d’origine 😻 / Una sobrina me mandó este video mio defendiendo las pensiones, y me encantó 💖 / Qué les pareció a ustedes? / #JeannetteJara #JaraPresidenta #JaraMiPresidenta #AumentoPensiones

Nivel de vida digno a los trabajadores y sus familias

En las bases económicas del programa de gobierno de la carta de Unidad por Chile Jara denominada “Crecimiento que llegue a todas las mesas de Chile”, se ratifica una de las medidas emblemáticas propuestas por la exministra del Trabajo y Previsión Social, que es alcanzar lo que denomina un ingreso vital de $750 mil mensuales, con el objetivo de «proporcionar un nivel de vida digno a los trabajadores y sus familias, teniendo en cuenta las circunstancias del país, y calculado como contraprestación por el

trabajo efectuado durante las horas normales de trabajo».

Según el documento su implementación gradual se llevará a cabo considerando plenamente las características y evolución de la economía y el mercado del trabajo de Chile.

La propuesta incorpora una fórmula mixta que combina el aumento del salario mínimo, un subsidio estatal permanente a las pymes y una transferencia directa a los trabajadores de menores ingresos, con el objetivo de garantizar que ningún empleo formal se vea afectado y que el esfuerzo sea compartido entre el Estado, las empresas y el mundo laboral.

Diálogo social tripartito para el Ingreso Vital de $750 mil

De acuerdo con el programa de Jara en el transcurso del primer año de gobierno, «se convocará a un diálogo social tripartito, que incluirá a las organizaciones sindicales y gremios empresariales, donde buscaremos generar los acuerdos que permitan establecer la trayectoria y los mecanismos para implementar el ingreso vital de $750.000 hacia el final de nuestro gobierno».

«Esto otorgará certeza a los actores económicos sobre la evolución de la retribución al trabajo, los costos

laborales para las empresas, y el esfuerzo fiscal requerido. Posteriormente, se enviará un proyecto de ley para consideración del Congreso Nacional», señala el texto.

PROGRAMA DE GOBIERNO P33

Asimismo, la propuesta plantea que el ingreso vital sea el resultado de la articulación de tres componentes: el aumento del ingreso mínimo mensual, que se reajustará por sobre el alza en el costo de la vida y que también considerará la evolución observada del crecimiento y de a productividad; un subsidio a las empresas de menor tamaño (pymes); y una transferencia monetaria a las y los trabajadores formales, con remuneraciones equivalentes al ingreso mínimo mensual que completará el monto necesario para alcanzar el ingreso vital de $750.000 dentro del periodo de gobierno.

«De esta manera, llevaremos a cabo mejoras concretas para la calidad de vida de las familias trabajadoras, avanzando en el horizonte de alcanzar el salario vital», destaca el texto.

 [ Pinchar la imagen para ampliar ]

 @pititore_artecuma

SOBRE EL MISMO TEMA :

EL PREMIO NOBEL DE LA PAZ Y LA DINAMITA

[ Pinchar la imagen para ampliar ]
DIBUJO DE NÉSTOR SALAS


DANIEL RAMIREZ 
El Premio Nobel de la paz y la dinamita / Supongo que no soy el único aliviado ante la noticia de que el Premio Noble de la Paz no fuera concedido a Donald Trumpf, que hace campaña por sí mismo desde asumir la presidencia, jactándose de haber detenido 8 guerras, y habiendo multiplicado la última semana gesticulaciones en torno a Gaza. Eso hubiera sido una bofetada más a la idea de humanidad. No se puede negar que, aunque el acuerdo sea terriblemente injusto, implicando una administración extranjera para Gaza, es mejor que ningún acuerdo, si acaso eso implica detener el genocidio y dejar entrar la ayuda humanitaria sin que las personas que van a buscarla reciban tiros y ataques de drones
por Daniel Ramirez 10 de Octubre de 2025

Sin embargo, rápidamente el asunto merece comentarios. 

 MARÍA CORINA MACHADO PARISCA
PORTRAIT NIKLAS ELMEHED

Porque si no ha sido Trumpf que ha sido premiado, se trata de una trumpista. Exactamente, ha leído bien. María Corina Machado, que sin duda tiene razón en oponerse a Maduro y abogar por un retorno a la democracia, no es solo una opositora al régimen. Ella representa el mundo de antes, esa Venezuela que era un verdadero patio trasero de EE.UU., donde los recursos del petróleo partían inmediatamente a transnacionales; un país de inmensas desigualdades, analfabetismo y pobreza, donde el pueblo era entretenido con los concursos Miss Universo. 

AFICHE PROMOCIONAL
DE JEANNETTE JARA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Es una banalidad decir que los premios Nobel de la paz son políticos, por supuesto. Pero aquí el adjetivo "político" cobra su sentido peyorativo, es decir partidista. Sin negar los méritos y el innegable coraje de María Corina, hay que saber que ella ha celebrado la victoria de Javier Milei en Argentina como "un gran avance para la libertad", más aún, ha celebrado y agradecido a Donald Trump por la maniobras militares navales en el Caribe, y la amenazas de intervención en Venezuela (antes de reaccionar airadamente, se ruega informarse, esto es conocido). No es la primera vez, ella ha dicho en muchas oportunidades que solo un intervención militar extranjera (sabemos de quiénes) podrá sacar al dictador. Ello se suma a que en múltiples ocasiona ha llamado a sanciones económicas contra su propio país (sabemos que solo hacen sufrir a los pobres) y las ha celebrado cuando han sido aplicadas. 

Hay que reflexionar sobre esto: alguien que pide un intervención militar y que celebra amenazas militares contra su país recibe el Premio Nobel de la Paz (!!!).

► À lire aussi :           PRIX NOBEL DE LA PAIX: DONALD TRUMP FÉLICITE MARIA CORINA MACHADO ET ASSURE QU'ELLE A ACCEPTÉ LA RÉCOMPENSE "EN SON HONNEUR"

Esta amiga de Marco Rubio y admiradora de Milei y Trump, aboga por una Venezuela de libre comercio, con un Estado reducido, y por la privatización de Petróleos de Venezuela (PDVSA). «La oposición venezolana liderada por María Corina Machado presentó este jueves una propuesta orientada a privatizar la industria petrolera del país, aumentar la producción a más de 3 millones de barriles diarios y convertir a Venezuela en el “centro energético de las Américas”.» (Voz de América, marzo 2023). En otras palabras "vuelvan transnacionales, las riquezas del país son para Uds."

Con todo lo insufrible que pueda ser el régimen de Maduro, surgen muchas preguntas:

¿Luchar por la democracia equivale a luchar por la paz? 

Es verdad que se puede decir que luchar por la democracia implica defender los Derechos Humanos (cosa que el premio menciona), aunque nadie asegura que un régimen de absoluto libre comercio y de ‘extractivismo’ en manos de transnacionales se protejan los derechos humanos, por ejemplo de los campesinos, de los pueblos originarios y de los ecologistas (ver en Chile, con el caso de Julia Chuñil). En realidad, María Corina no es solo una "demócrata", es una líder tradicionalista de derecha neo-liberal y con tendencias a la extrema derecha. 

Como yo sé que en el período pre-electoral de Chile, caracterizado por una cierta histeria colectiva, muchos candidatos (sobre todo de izquierda) estarán totalmente obligados a celebrar la atribución del premio a María Corina (como siempre caen en la trampa de aceptar hablar de Venezuela), como yo no soy candidato a nada, me permito poner ciertas cosas en su lugar.

Un broche de oro para terminar. M. C. Machado ya había manifestado su cercanía con el Likud (Partido de B. Netanyahu en Israel) y prometido, en caso de llegar a la presidencia, abrir la embajada de Venezuela en Jerusalém, imitando el gesto de Trumpf. En 2018 pidió a Netanyahu en persona, que interviniera para facilitar una acción militar internacional contra Venezuela. Pues en abril de este año, participó a una gran reunión con líderes de la extrema derecha europea, de Alemania, Italia, República Checa, Francia, Hungría, acogidos por el partido Vox, en Madrid, la "Cumbre de Patriotas", con el eslogan de «Reconquista» y lucha de civilizaciones abiertamente islamófobo que utilizan estas extremas derechas europeas. En esa ocasión manifestó de nuevo su admiración por la política de Netanyahu, con la cual se identifica, como la defensa de los "valores occidentales". 

En caso de la ansiada "vuelta de la democracia" en Venezuela, ya podemos tener una idea de lo que espera a ese país con la laureada del premio hoy. El comité Nobel noruego, hace falsa muestra de independencia al no atribuirle el premio al innombrable, pero parece plegarse a un proyecto de extrema derecha internacional y neo-fascismo globalizado, tal vez más inquietante aún que lo que conocemos actualmente. 

Vale la pena recordar que Alfred Nobel descubrió que cuando la nitroglicerina se incorporaba a una sustancia inerte absorbente como la tierra de diatomeas, resultaba más cómoda de manejar, y esta mezcla la patentó en 1867 como "dinamita". Hoy en día, jugar con explosivos y mezclar en estos juegos la palabra paz, resulta un irónico saludo de ultratumba del inventor sueco.

SOBRE EL MISMO TEMA :

lundi 13 octobre 2025

JEANNETTE JARA Y SU “TÍA JEANNETTE”: LA CAMPAÑA DIGITAL CHILENA QUE GANÓ LOS ‘OSCAR’ DE LA POLÍTICA

 [ Pinchar la imagen para ampliar ]

 NAPOLITAN VICTORY AWARD 2025

Jeannette Jara y su “Tía Jeannette”: La campaña digital chilena que ganó los ‘Oscar’ de la política / La campaña “Tía Jeannette” acaba de obtener un Napolitan Victory Award 2025, reconocimiento considerado como los “Oscar” del marketing político mundial. “Es impresionante cómo la gente se identifica con ella. La comunicación también puede construirse desde la cercanía, el cariño y la alegría”, señalaron desde el equipo creativo que desarrolló la idea.

 NAPOLITAN VICTORY AWARD 2025

por El Ciudadano 13/10/2025 6:57pm

Lo que comenzó como una cuenta alternativa en redes sociales, creada para acompañar la candidatura de Jeannette Jara en las primarias, terminó transformándose en uno de los fenómenos digitales más llamativos del último tiempo. La campaña “Tía Jeannette” acaba de obtener un Napolitan Victory Award 2025, reconocimiento considerado como los “Oscar” del marketing político mundial.

 [ Pinche en la flecha para visionar el vídeo ]

El proyecto nació de un equipo pequeño de seis personas, sin presupuesto, que apostó por una fórmula simple: cercanía, humor y contenido cotidiano. En pocos meses, lograron lo que pocas campañas políticas consiguen: construir comunidad y empatía genuina. Hoy la cuenta de Instagram supera los 70 mil seguidores, todo con un costo de producción cero.

“Comenzó como una cuenta de apoyo para Jeannette, con un lenguaje más cercano y espontáneo. Nunca imaginamos llegar tan lejos”, contaron sus creadores, quienes recibirán la medalla durante la ceremonia oficial en Washington D.C. el próximo 8 de noviembre.

FLYER TÍA JEANNETTE

La “Tía Jeannette” fue pensada como una versión más lúdica y humana de la candidata: un personaje que combina humor con mensajes positivos, y que ayudó a mostrar otro lado de Jara, más cotidiano y cercano a la gente común.

Con el tiempo, incluso la propia Jeannette Jara adoptó a su alter ego digital: hoy lleva consigo un peluche de la “Tía” y reconoce el valor del proyecto como una forma distinta de hacer política.

“Es impresionante cómo la gente se identifica con ella. La comunicación también puede construirse desde la cercanía, el cariño y la alegría”, señalan desde el equipo creativo.

Este premio llega en un momento clave para la candidatura de Jeannette Jara, que avanza con paso firme en las encuestas y consolida su conexión con la ciudadanía. El fenómeno digital de la “Tía Jeannette” no solo refleja creatividad e innovación, sino también una estrategia coherente con el espíritu de su campaña: hablarle a la gente de manera directa, transparente y con un toque de humanidad que hoy escasea en la política.

El reconocimiento internacional consolida a “Tía Jeannette” como una de las campañas digitales más exitosas e innovadoras del continente. Una iniciativa nacida desde Chile que demuestra que, cuando la política se conecta con la gente real, puede conquistar mucho más que likes: también corazones.

«¡Así se representa a Chile en el mundo!»: Jeannette Jara destacó «creatividad chilena» tras presentación de 31 Minutos en show Tiny Desk de EEUU

El Ciudadano

dimanche 12 octobre 2025

ENTREVISTA A JEANNETTE JARA / THE CLINIC.CL

[ Pinchar la imagen para ampliar ]

FOTO FELIPE FIGUEROA
Logo
The Clinic
Reportajes /Jeannette Jara: “Nuestro programa, incluido el ingreso vital, representa el espíritu socialdemócrata de la mayoría de los partidos de la coalición” / En medio de una semana de roces con el ministro Montes, de declaraciones polémicas de Carolina Tohá, respuestas al Banco Central y cruces por su propuesta de ingreso vital, la candidata comunista reconoce que su programa de su gobierno será representado por la socialdemocracia. Aquí defiende su plan de $750 mil pesos de ingresos, descarta nacionalizaciones y crítica la campaña de José Antonio Kast. “Cuando uno está ligado solo a un partido, o a una secta, o a un grupo de fanáticos, después es bien difícil dar gobernabilidad”, indica.

Por Sebastián Palma y Martín Browne 12 de Octubre de 2025

En la oficina de Jeannette Jara, ubicada en una planta alta de su comando en el barrio París Londres, hay una gran repisa con distintos regalos que ha recibido durante su campaña. Hay imanes y stickers con su fotografía, un cuadro que simula el cartel de una fonda llamada La Come Guaguas —que le regalaron en un programa de televisión—, cuadros hechos en serigrafía con la clásica estética comunista y muñecos con su forma tejidos a mano. También hay fotografías de Salvador Allende y de Víctor Jara, y una gigantografía del Archivo Patrimonial de la Usach en la que se ve a una veinteañera Jeannette Jara cuando era la máxima autoridad estudiantil de la casa de estudios.

PANTALLAZO ADN

Jannette Jara en Radio ADN Chile / destaca Nobel de la Paz para Corina Machado: “Ojalá impulse prontamente una transición democrática en Venezuela” / “Es importante que podamos restablecer relaciones diplomáticas con Venezuela, dado que en Chile hay un impacto en la migración venezolana”, afirmó la candidata presidencial.

Pinche aquí para escuchar ] 

10 de octubre de 2025

Los pocos militantes que a las nueve de la mañana se encuentran allí están en silencio. La mayoría trasnochó viendo su desempeño en el programa “El Candidato”, de Mega. La calma en el piso se rompe con la irrupción de Jara.

AFICHE PROMOCIONAL
DE JEANNETTE JARA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

La candidata sale del ascensor enérgica y lleva un balde en la mano. Son cubanitos, una golosina de la marca Fruna. El malvavisco relleno de chocolate funciona como un guiño: un chiste interno sobre su paso por el programa, en particular por el tenso intercambio con Tomás Mosciatti, uno de los momentos que más inquietud generaba en su equipo. Fue él quien le preguntó por las credenciales democráticas de Cuba y la instó a reconocer —o no— si el gobierno de la isla era una dictadura.

► À lire aussi :           PRIX NOBEL DE LA PAIX: DONALD TRUMP FÉLICITE MARIA CORINA MACHADO ET ASSURE QU'ELLE A ACCEPTÉ LA RÉCOMPENSE "EN SON HONNEUR"

Jara negó que fuera una democracia, pero tampoco asumió que se tratara de una dictadura. Lo hizo así, reconocería en esta entrevista, más por no dar su brazo a torcer frente al estilo confrontacional del periodista.

El balance de su desempeño es positivo. “Te serviste un Mosciatti al pesto”, grita riendo un integrante de su equipo, mientras el resto engulle cubanitos del balde y revisa la prensa, celebrando un titular de La Cuarta: “Lo frenó en seco más de una vez: el comentado encontrón en vivo entre Mosciatti y Jeannette Jara”.

El clima es el de una prueba superada, como quien aprueba un examen difícil. Con esa misma disposición, Jeannette Jara se deja maquillar para esta entrevista. Una asesora colorea sus mejillas y le acomoda el pelo mientras la candidata analiza una semana que estuvo marcada por la presentación de su programa extendido, pero también por varias contingencias. 

El choque con el periodista de Mega no fue el único. Jara tuvo que sortear un conflicto con Carlos Montes luego de que el secretario de Estado afirmara que “la mano derecha” del dueño del terreno de la toma de San Antonio participa en el equipo de la candidata, y que además habría funcionarios de su repartición trabajando —fuera del horario laboral— con ella. 

La ofensiva de Montes se dio luego de que Jara criticara su gestión en la reconstrucción por los incendios que afectaron a la quinta región. “La reconstrucción de Viña a mí me parece impresentable. En términos de evaluación de la gestión, la demora (…) No da lo mismo que a uno le falte un par de zapatillas a que le falte la casa. La casa es primordial para la gente. Yo eso lo encuentro impresentable”, enfatizó la candidata.

Ya maquillada y sentada para responder las preguntas, Jara reconoce que “las semanas cada vez se van poniendo más intensas en la medida que se va acercando la elección. Y eso resulta bastante evidente y además hay más interés mediático por poder presentar a los candidatos tanto en la dimensión programática como también, yo diría, como personas”.

En medio de su reflexión Jara aprovecha de repasar a sus adversarios, particularmente a José Antonio Kast, quien hasta el momento no tendrá su cara a cara en el programa de Mega. 

“Y eso es bueno, porque uno no gobierna ni con puro corazón ni con puro cerebro, sino que con una mezcla. Entonces no es bueno esconderse cuando te requieren para poder mostrarte como realmente eres. Si no, la gente se arma una idea muy parcial de uno. Por eso yo no me escondo y doy la cara”, añade Jara.

—Su semana partió con este conflicto con el ministro de Vivienda. ¿Pudieron aclarar bien lo que pasó? 

—Lo que pasa es que él abrió un tema que él mismo después dio por cerrado, pero yo no tengo nada más que decir al respecto. A mí lo que me preocupaba es el retraso de la reconstrucción de las casas, lo cual además es evidente. 

—¿Pero pudieron aclararlo después?

—No, yo no he hablado con el ministro. No he tenido oportunidad. 

—¿Y cómo fue eso que dijo ayer de que había advertido la situación de la reconstrucción en la Quinta región?

—Yo lo advertí en el comité político.

—¿Y no hay una tensión con el Gobierno en ese sentido? 

—No, para nada. La verdad es que yo salí del Gobierno hace tiempo ya. Tengo mi propia opinión sobre la gestión del Gobierno con sus cosas buenas y de las otras, como todo en la vida. Y no tengo ninguna dificultad con el Gobierno. Y soy una persona que no reniego de lo que he hecho. Por el contrario, creo que hice una buena contribución este Gobierno. Pero quiero hacer mi propio gobierno, distinto, por cierto. 

—Hay dos eventos que protagonizó el Presidente que se perciben en los análisis como atornillarle al revés, o como que hubiesen afectado a su candidatura. Que son la mención del Presidente del programa de José Antonio Kast en la cadena nacional. Y en segundo lugar, cuando nombra o postula a la presidenta Bachelet en la ONU. ¿A usted le parece que eso afectó de su candidatura?

—A ver, sobre lo primero, yo creo que el Presidente manifestó una preocupación legítima en el marco de la discusión presupuestaria de qué pasa cuando Kast propone disminuir 6.000 millones de dólares, cosa que todavía no aclara. Y yo soy de la misma idea, en el sentido de que creo que Kast tiene que señalar a quién va a perjudicar. Porque 6.000 millones de dólares van a restringir derechos sociales, aunque él jure y rejure que eso no va a pasar. Y no por una cosa de voluntad discursiva, sino porque el presupuesto es el que es, y 6.000 millones de dólares es casi el 2% del PIB. Entonces estamos hablando de la gratuidad, de la PGU. Yo creo que es un debate que tiene que darse.

—¿Y en relación a lo de la ex presidenta Bachelet?

—Y de la presidenta Bachelet… es la mejor candidata para la ONU. Ojalá incluso antes se le hubiese nominado, no sé si los tiempos de la ONU daban para eso, pero pensando en un liderazgo como el de ella internacional y nacional. Ninguna mujer ha dirigido la ONU en 80 años, ninguna latinoamericana, ningún latinoamericano, y tenemos una candidata que es reconocida en Chile y en el mundo. Que dirigió ONU mujeres, que fue Alta Comisionada de Derechos Humanos, dos veces presidenta de Chile y la derecha está preocupada de discutir por una lenteja. Es insólito. 

—¿Usted sabía que no iba a poder contar con ella en la campaña? ¿Lo sabía desde el principio? Porque son cercanas, entiendo. 

—Sí, somos cercanas. La verdad entendía que si ella seguía este camino, es evidente que no puede estar haciendo campaña política acá, pero además no me preocupa mucho eso, porque yo creo que no hay duda en Chile de a quién apoya la presidenta de Chile.

—¿Pero estaba pensada en que saliera en una franja, por ejemplo?

—A mí me habría gustado, pero la verdad es que no se puede y lo entiendo perfecto.

—¿Y su relación con el presidente Boric cómo está?

—Bien. 

—¿Hay un diálogo continuo? 

—Muy poco, tanto por sus obligaciones como jefe de Estado, como por mis obligaciones en la campaña. Pero muy poco en realidad. Pero la relación está bien. Hay algo en política que siempre da para hacer mucho análisis y teoría respecto a todas las cosas que pasan y de las que no. Pero, ¿sabes? Yo lo tomo como parte de la realidad en la que vivimos nomás. Al final, los hechos después son los que hablan por sí solo.

—¿Pero siente respaldada su candidatura por Gabriel Boric? 

—Es que no es algo que esté en el centro de las preocupaciones de mi candidatura. A mí me interesa que me respalde la mayoría de los chilenos y chilenas y para eso estoy trabajando. 

—Hay gente que dice que está trabajando en una candidatura 2030 ¿Qué le parece esa opinión? 

—Se dicen tantas cosas, como colores hay en el mundo. 

“No me siento interpelada por las palabras de Carolina Tohá sobre la izquierda y el orden público”

El pasado martes, la exministra del Interior y candidata derrotada en las primarias del oficialismo, Carolina Tohá (PPD), ofreció una charla en la Paris School of International Affairs de Sciences Po, en la capital francesa. Fue invitada a conversar con estudiantes de Ciencia Política sobre seguridad pública. Y la participación generó ruido inmediato en el comando de Jara.

Durante su exposición, Tohá señaló: “Los complejos de izquierda que le tienen alergia a la policía, al orden público, a hacer cumplir la ley. Hacer cumplir la ley no es algo de derecha. Hacer cumplir la ley es la principal protección para los vulnerables. En el reino de la selva, quienes se salvan son los que no necesitan la ley.”

Las palabras fueron leídas como una crítica indirecta a la candidatura de Jeannette Jara. Sin embargo, la abanderada comunista le resta dramatismo a los dichos y asegura que mantiene una relación fluida con la exministra del Interior.

—Hubo otra ministra exministra que generó polémica, Carolina Tohá. 

—Justo habíamos hablado por teléfono el día anterior. 

—¿Cómo fue esa conversación?

—Es que hablamos permanentemente con Carolina y justamente habíamos hablado. Ahí me contó que estaba en Europa, hemos hablado varias veces de los temas de seguridad. Ella tiene una opinión al respecto. Yo creo que ella hizo un tremendo aporte en materia de seguridad. Sé que los resultados todos hubiésemos querido que fueran mejor. Me quedé pensando después de la entrevista de Tomás Mosciatti que dijo que fue un fracaso. Pero yo no soy de las personas que ven el mundo en blanco y negro porque así no es la realidad. Por eso decía, hay colores. Y por cierto, toda la agenda de seguridad que se logró llevar adelante, que ella la lideró, es bien importante. Pero además me pasa otra cosa. 

—¿Qué?

—Que yo no me siento en absoluto interpelada por sus palabras. Tengo completo sentido de la realidad de lo que involucra hacerse cargo en los temas de seguridad pública. 

—Pero si en su interpretación no quiso atacar su candidatura, ¿a qué responde esa frase?

—A su opinión respecto del proceso que ella misma debe haber sentido así. 

—Pero hay un contexto de una elección también. ¿No?

—Bueno, eso es otra cosa. Pero eso no significa que quienes me apoyan, como Carolina, tengan que guardarse sus opiniones siempre. En la política yo veo esto mucho más dinámico de lo que algunos creen. Algunos creen que todos tienen que votar de la misma manera, los presidentes tienen que dar órdenes. Yo no creo en nada de eso. Yo creo que lo que uno hace es liderar y el liderazgo significa convencer a los demás. 

Ingreso vital: “Nos interesa que la gente llegue a fin de mes y a los que seguramente nunca tuvieron esa necesidad no les debe preocupar tanto”

Las declaraciones de Jeannette Jara sobre el último Informe de Política Monetaria del Banco Central marcaron uno de los puntos más comentados de la semana. La candidata comunista cuestionó la oportunidad del documento, publicado a dos meses de la elección, y dijo que le parecía “curioso” que la institución se pronunciara sobre el mercado laboral, un ámbito que —según ella— no forma parte de su mandato.

Sus palabras, pronunciadas durante el ciclo presidencial organizado por la Fundación Chile Mujeres y El Mercurio, fueron interpretadas por sus contendores como un intento de desacreditar al organismo. Johannes Kaiser (PNL) aseguró que la exministra “reconoce que el informe es correcto, pero no le gusta el momento en que se publicó”, mientras que Evelyn Matthei defendió la autonomía del Banco Central y calificó sus declaraciones como “un error de comprensión sobre el rol del ente emisor”.

Jara responde a esas críticas. Defiende su postura y reivindica la autonomía del Banco Central.

—De esta semana intensa, ¿fue un error cuestionar al Banco Central sobre el IPOM? 

—¡Ay! ¡Qué buena pregunta! ¡Qué buena pregunta! Le cuento algo. Yo tengo clara la autonomía del Banco Central y siempre la he defendido. Lo que pasa es que la oportunidad de ese informe es lo que no me parece. Pero no cuestioné en nada al Banco Central. Es más, me pareció curioso, y lo digo porque el último informe se había hecho en 2014. 

—¿Pero cree que tuvo una intención política el Banco Central al emitir el informe?

—No, yo creo que más que intención política tiene una preocupación legítima porque hay tres elementos que pone el Banco Central sobre la mesa. Si aquí la intención política no la pone el Banco Central, la ponen los que analizan solamente uno de los elementos que es el efecto de las reformas laborales. Pero el Banco Central también señala en el IPOM que esto benefició el consumo y el crecimiento. Y que los desafíos del mercado laboral tienen mucho que ver con digitalización, inteligencia artificial y todo lo que viene.

—Pero es raro no cuestionar al Banco Central, pero sí cuestionar el informe, si al final son parte de lo mismo. ¿No?

—No, no es lo mismo. 

—¿En qué sentido?

—Es que el Banco Central tiene un claro mandato, yo lo respeto, y estoy muy convencida de que es una institución que contribuye, porque todo el control de la inflación es muy relevante para los países. En este otro tema, que es el tema laboral, creo que lo pusieron sobre la discusión y ahora espero que cuando sea presidenta lo podamos incorporar en su mandato para que lo hagan permanentemente y no con tanta estacionalidad o separación de años en el tiempo.

—El control de la inflación va a ser importante si se llega al sueldo vital de $750 mil que usted propone en su programa. ¿Le parece importante el rol del Banco Central en la inflación que va a llegar si se concreta este aumento?

—Me parece importante siempre el rol del Banco Central. Ahora si la preocupación es el alza al ingreso vital de 750 mil pesos, es una de las causas que puede producir inflación, le quiero decir que por el monto, viendo otros movimientos que hay como los retiros de dividendos que hacen los accionistas, a veces eso es mucho más y el efecto de la economía chilena es bastante resiliente, por eso hemos podido en tan poco tiempo, bajar tanto la inflación.

—¿Usted no cree que el ingreso vital vaya a generar desempleo?

—No, con las medidas que tenemos de mitigación, yo espero que el sueldo vital a la gente alcance para vivir. Y esto no es solo sueldo mínimo. Esto es sueldo mínimo, subsidio a las pymes y transferencia directa y gradual dentro del periodo de gobierno. Además, para mover la aguja del empleo, lo que hay que hacer es mover la aguja del crecimiento. Y ahí va a estar uno de mis principales énfasis concretos. 

—¿Hubo gente del Socialismo Democrático que le dijo que el ingreso vital no era una buena idea?

—O sea, hay gente del comando que señaló que el salario vital lo veía con dificultad en su viabilidad si era solo salario mínimo, por el efecto que aquí tiene en las pymes y que yo comparto. Porque esto tiene que ver con la estructura de la concentración económica que hay en el país. Porque es de lo que no se conversa, ¿no? Porque las pymes no pagan poco porque quieran pagar poco, las pymes pagan poco porque su robustez no es tan sólida. Eso hace que las pymes por sí solas tengan bien pocas capacidades de ser robustas. El tema es que son las que dan más empleo. Y la gente tiene que poder llegar a fin de mes con lo que gana.

—O sea, pese a la advertencia interna y externa, ¿usted cree que el ingreso vital con todas estas medidas de mitigación no es una medida populista o que va a generar desempleo? Recibió duras críticas del mundo empresarial. 

—Lo que pasa es que a nosotros nos interesa que la gente llegue a fin de mes. Y a los que nunca han necesitado tener esa preocupación, o que siempre han ganado mucho más que aquello, seguramente no les debe preocupar tanto. Pero a mí sí me interesa. Pero de todas maneras, solo para aclarar en el trayecto de la discusión programática, en mi propuesta de primaria decía salario vital porque nuestra intención era que esto fuera salario mínimo. Pero la verdad es que viendo la estrechez del mercado y escuchando también a los encargados económicos del programa, yo lo que les pedí fue que viabilizaran una propuesta que permitiera, sin impactar en el mercado laboral, tener a las personas con un sueldo que les alcance para vivir. Y eso es lo que se hizo. 

—¿De qué manera?

—Ahora hay tres componentes en ingresos, y por eso cambia salario vital a ingreso vital. Entonces ahí por eso está. Salario mínimo, subsidio a las pymes y transferencias monetarias directas. Yo sé que es un desafío importante, pero nosotros no podemos pensar en que en Chile se sigan pagando los sueldos que se pagan, porque es bastante poco lo que se paga. Aunque muchos economistas y gente de derecha digan lo contrario. Si no, pregúntele a cualquier ciudadano que gana el mínimo.

—¿No hay que trabajar primero en la creación de empleo?

—Yo creo que se puede avanzar en dos cosas, fíjate. Lo que no nos puede pasar es que se produzcan esos reajustes escuálidos que se produjeron durante tanto tiempo y que no tenían ninguna relación con el costo de la vida. Ahora, todo esto requiere varias medidas, porque no es una pura cosa versus la otra. Por ejemplo, para impulsar el crecimiento nosotros tenemos además toda la intención de sacar adelante la cartera de inversión que ya está en Chile y que ya solo ejecutando esa cartera de inversión tendríamos ingresos. Hay más de 80 mil millones ahí que están trancados todavía y que uno podría ejecutarlos. Lo que uno puede observar es que Chile tiene grandes oportunidades de reingresar a la vía del desarrollo. Yo no estoy esperando solamente que Chile crezca unos puntitos más o unas décimas más. En mi gobierno espero que Chile retorne a la vía del desarrollo. Y no lo digo discursivamente solamente, sino que lo digo porque hay una gran oportunidad para Chile.

“No va a haber estatizaciones, no va a haber nacionalizaciones, y esto no se trata de eso. A mí lo que me interesa es que Chile tome la senda del desarrollo de nuevo”

Jeannette Jara reconoce que su programa económico tiene un sello socialdemócrata. Lo dice sin rodeos, como una forma de ordenar el debate sobre qué representa su candidatura dentro del oficialismo y cuál es el rumbo económico que mejor representa a los nueve partidos que la respaldan.

Habla de crecimiento, empleo y desarrollo, y descarta nacionalizaciones u otros rasgos asociados a los clichés de las administraciones comunistas. En cambio, propone un Estado activo que acompañe e impulse al sector privado, como parte de una estrategia para reencauzar el desarrollo del país. Asegura también que esa postura implica que el Partido Comunista debe dar, pero también ceder.



—La pregunta que se suele hacer en su partido es si ir orientado a política internacional y la gestión en países como Cuba o Venezuela. Pero hay otras preguntas que se hace el electorado, que tiene que ver con la gestión económica ligada al comunismo y la nacionalización de empresas. Si tuviera que responderle a la gente, ¿cuál es el modelo que impulsaría?


—Yo lo que diría, es que si nosotros pensamos hoy día en los tiempos que corren, lo primero es que este gobierno va a ser un gobierno que detenga el retroceso en derechos de las personas que plantea la ultraderecha. Lo que hacen es proponer reducir la protección social en Chile. Nosotros, en cambio, lo que estamos proponiendo es mejorar el empleo, el crecimiento, crear el ingreso vital a 750 mil pesos, reducir las cuentas en la luz, o sea, tener cosas que beneficien a las familias directamente. Pero para eso se requiere una alianza público-privada donde el Estado provea las condiciones habilitantes estratégicas para que el sector privado se pueda desarrollar.


—¿Eso cómo se traduce?



—En concreto, no va a haber estatizaciones, no va a haber nacionalizaciones, y esto no se trata de eso. A mí lo que me interesa es que Chile llegue al desarrollo de nuevo, o tome la senda del desarrollo de nuevo, más bien dicho, y para eso lo que voy a hacer en mi gobierno va a ser modernizar los puertos, generar una conectividad territorial completa de nuestro país, porque hay varias regiones que no están conectadas territorialmente, y generar una capacidad de almacenaje, por ejemplo, de energía solar. A 2030 yo espero que nosotros estemos de nuevo en la vía del desarrollo. Y Chile tiene una gran oportunidad, y eso es lo que me convoca mucho porque de esto no se está discutiendo. Y si nosotros queremos mejorar condiciones de vida, hay que mirar más allá del Imacec del último mes o del desempleo del último trimestre. Por eso cuando el análisis se pone a las 40 horas, evidentemente que ese no es el problema del empleo en Chile.


—¿Considera que es socialdemócrata su programa económico?


—Yo diría que el programa sí. Nuestro programa, incluido el ingreso vital, representa el espíritu socialdemócrata de la mayoría de los partidos de la coalición.


—¿Y eso le trae costos en su partido?


—Yo diría que hay un sentido en el cual los partidos que están en este espacio están trabajando por una unidad amplia y eso involucra siempre que uno da y cede. Hay gente que pide ciertas garantías. 


Jara y el Nobel de la Paz a Corina Machado: “Es un reconocimiento importante”

Jeannette Jara también comenta el escenario internacional y las señales políticas que algunos sectores de la centroizquierda le exigen para despejar temores sobre su candidatura. Evita comprometer nombres, pero deja claro que las decisiones de un eventual gabinete —incluido el canciller— las tomará ella.


El tema deriva hacia Venezuela y el reciente premio Nobel de la Paz otorgado a María Corina Machado. Jara califica el reconocimiento como un gesto importante hacia un liderazgo femenino que busca cambios en su país. Cambios que asegura “esperar prontamente”.


—En el mundo del Socialismo Democrático, muchos han comentado que, por ejemplo, una señal de garantía que le podría dar a esta centroizquierda que tiene esos miedos del comunismo es asegurar que su canciller no va a ser del Partido Comunista. ¿Es algo que podría asegurar? 

—Cuando yo sea presidenta, quienes sean ministros, lo voy a decidir yo.

—¿No ha pensado en eso como una señal?

—No lo he pensado todavía, pero lo único que le puedo decir es que quien nombre a los ministros voy a ser yo. 

—Está rondando la idea de Heraldo Muñoz. La representó en una reunión diplomática.

—Primero hay que ganar.

—¿Qué le pareció el premio Nobel de la Paz a María Corina Machado? 

—Creo que es un reconocimiento importante a un país y a un liderazgo, en este caso, de una mujer que se la juega porque hayan cambios y espero que se produzcan prontamente, porque, a diferencia de otros países, la situación venezolana sí impacta en Chile. Y yo quiero poder reconducir a los que han venido a cometer crímenes y mientras no tengamos relaciones diplomáticas con Venezuela, es bien difícil. 

—O sea, ¿a usted le gustó? 

—A mí me parece que es un reconocimiento importante. Sí creo que Trump debió haber sido un poquito más generoso, ¿no? Porque su Twitter fue como de picado. 

“Soy buena para sonreír y para bailar, pero soy una persona que tiene carácter y liderazgo, no puedo permitir que se instalen mentiras”

Jara, además, analiza el clima político que se ha vivido en la campaña y dice que lo que más le ha generado molestia son las mentiras.

En todo caso, pone paños fríos. “Sobre el clima político en las elecciones, quiero decirles que todo depende de cómo uno lo mire, porque efectivamente hay tensiones entre los candidatos, pero yo miro lo que pasa en otros países y estamos a años luz, aquí es una taza de leche. Entonces, todo depende desde la perspectiva que uno lo mire. Encuentro que más que esté polarizado, yo creo que parte de la democracia son posiciones distintas y miradas distintas de la sociedad. Ahora, lo que yo veo como una posible oportunidad es que en mi caso yo represento nueve partidos, que es un amplio arco de la centroizquierda chilena y de la sociedad chilena. Cuando uno está ligado solo a un partido, o a una secta, o a un grupo de fanáticos, después es bien difícil dar gobernabilidad. Pero bueno, veremos, los chilenos y chilenas tendrán que ponderar eso también”, dice Jara.

—¿Siente que Kast está arrancando de los debates?

—Él puede tomar la estrategia que quiera. Yo creo que para mí lo importante es dar la cara porque uno gobierna y tiene que ser transparente con las personas. Uno no es un personaje, no es una maqueta que te arman, es una persona con sus luces con sus sombras: esos somos los candidatos y creo que es importante dar la cara, pero él que haga lo que quiera. 

—¿Siente que José Antonio Kast es un personaje?

—Hay gente que cree que los candidatos debieran estar en una maqueta como una muñeca Barbie o Ken, y no moverse de ahí. Yo creo que eso es un poco artificial porque uno después también gobierna con todos.

—¿Cómo evalúa esa disputa que tuvo en el primer debate?

—Eso ya lo dije muchas veces. 

—Pasa que el análisis es que sus habilidades blandas, su sonrisa, fue lo que despertó el voto de mucha gente ¿No siente que en ese debate perdió un poco eso que era tan característico de Jeannette Jara?

—A ver, yo soy buena para sonreír y para bailar, pero soy una persona que tiene carácter y liderazgo, entonces no puedo permitir que se instalen mentiras y menos que se metan en cosas que además resultan evidentes. 

—¿Cree que va a lograr salir de este piso del 30%?

—Yo voy a trabajar todos los días para hacer eso y si lo vamos a lograr o no lo van a decidir los ciudadanos.

—¿Pero qué que va a hacer para salir? 

—Yo voy a seguir haciendo lo que he hecho toda mi vida. Voy a seguir caminando una senda en la cual lo que se busca es la unidad, abriendo diálogo y pensando en el bienestar de Chile. No voy a renunciar a nuestros principios. No voy a gobernar con ideas que no representen a la centroizquierda chilena. O sea, jamás voy a proponer expulsar a los migrantes y dejar a sus hijos acá en Chile, como lo hicieron en Estados Unidos con los mexicanos. Por cierto, voy a hacer todo lo que pueda para ordenar la casa en materia migratoria, pero no voy a poner minas para que la gente explote en el desierto. Lo que voy a hacer es trabajar por la unidad de Chile, y eso va a significar abrir diálogo con todos los sectores políticos, haciendo propuestas además que sean responsables y financiables.



[ Pinche en la flecha para visionar el vídeo ]

SOBRE EL MISMO TEMA :