Vêtu de noir, de bonne humeur lors d'une pause entre deux prises de vue pour discuter avec les journalistes du monde entier, Daniel Craig, qui tourne à l'observatoire Paranal (2.400 mètres) à 900 km au nord de Santiago, accorde 17 minutes exactement à chacun des six groupes de journalistes qui l'attendent.
"Il ne s'agit pas de moi, faisant une étude de personnage. Je suis James Bond et je ne suis pas en train d'essayer de lui ressembler", assure l'acteur de 40 ans, sixième à interpréter l'agent secret créé par l'écrivain anglais Ian Fleming.
Il révèle au passage que le déroulement et l'ambiance du film visent à présenter au public un James Bond plus réaliste et plus intime.
"Nous devons faire un autre film de Bond à succès", dit-il en rappelant le dernier "Casino Royal"; "la pression, c'est de réaliser un film meilleur que le précédent et c'est cela que l'on veut faire", ajoute M Craig.
"Quantum of solace" montrera l'imperturbable 007, tel un animal blessé sur le plan personnel et luttant contre une organisation criminelle de trafiquants de drogue qui a poussé à la trahison et à la mort la femme qui l'aimait.
La trame de l'histoire est comme toujours dans un "Bond", planétaire : pistant des comptes secrets en Haïti, passant par l'Autriche et l'Italie avec l'aide de Camille (Olga Kurylenko), James Bond (Daniel Craig) affronte le méchant Dominic Greene (Mathieu Amalric), chef d'une puissante organisation de trafiquants de drogue. Greene veut s'approprier les riches ressources naturelles de l'instable Bolivie en y soutenant un coup d'Etat.
Les scènes se déroulant en Bolivie, ont été en fait tournées en plusieurs endroits du Chili, pays andin frontalier.
"Il a perdu l'amour de sa vie et la dernière chose qu'il sait d'elle, est qu'elle était un agent double qui l'a vendu. La relation qu'ils entretenaient était un mensonge", raconte l'acteur.
Craig explique que pour Bond la trahison de son amour (Vesper) l'a bouleversé et s'il ne l'admet pas, cela le pousse malgré tout à chercher la vérité pour aller de l'avant.
Le français Mathieu Amalric, dans le rôle du méchant, Dominic Greene, explique que ce film sera encore plus réaliste que "Casino Royal". "Le risque qu'on prend c'est d'utiliser seulement mon visage pour interpréter le méchant", indique-t-il.
"Je crois que nous devons réinventer" commente le producteur, Michael G. Wilson, afin d'éviter que les nouveaux films de Bond soient comme ceux qui ont précédé Casino Royal, avec des effets spéciaux trop sophistiqués.
Le tournage de "Quantum of solace" au Chili a commencé la semaine dernière, dans le désert d'Atacama notamment, après un mois et demi à filmer au Panama dans un club en ruines de la ville coloniale, Panama City. Des prises ont été réalisées également en Basse Californie et au Mexique.