Réunis par Bertrand Iratchet, leur manager, les cinq artistes sont les meilleurs dans leurs domaines respectifs au Chili. «Nebs Pereira, c'est le professeur, il donne des cours d'art à Santiago et son travail est très conceptuel. Diego Coletti alias Rayne 3XL vient du monde du hip-hop et du rap, c'est un grapheur réaliste qui exécute des peintures au rendu photographique, Naska est la touche féminine et colorée de l'équipe, Piguan travaille sur l'abstrait et Santana est l'héritier de l'atelier, une forme d'art plus classique». Le mélange des genres est délibéré et «essentiel à l'enrichissement des univers respectifs des artistes.»
Tout au long de leur séjour en France, parrainé par le ministère des Affaires étrangères, le Musée d'art moderne et l'ambassade de France au Chili, les Chiliens exposent en ce moment dans de nombreuses galeries dont Space Junk à Bayonne, mais aussi à la galerie GKO de Tolosa.
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Transmission et partage
Leur objectif est clair : « intégrer l'art de rue dans les galeries, tout en gardant leur essence urbaine, dans une volonté de transmission et de partage», enchaîne Bertrand Iratchet, «et montrer qu'avec un pot de peinture, tu peux changer ta vie et t'approprier ta ville en la rendant plus belle».
Au Chili, on les appelle « escritores » (écrivains), parce qu'on considère que les grapheurs racontent des histoires... Une vision à l'inverse de la tendance française plutôt frileuse pour le street art.
Lorsque le collectif rentrera au Chili, en octobre prochain, il leur faudra des mois de « digestion » de tout ce qu'ils auront vu, vécu, expérimenté et rencontré en France. Mais le résultat sur leur travail risque d'être impressionnant.