EL HUASO : LA MÉMOIRE DE MON PÈRE. DANS EL HUASO, CARLO GUILLERMO PROTO TRACE UN PORTRAIT À LA FOIS TENDRE ET SANS COMPLAISANCE DE SON PÈRE.
Bien que l’approche de Carlo Guillermo Proto, fils de Gustavo, soit intimiste, que chaque membre de la famille Proto se livre à la caméra en toute franchise, jamais El Huaso ne fraye avec le sensationnalisme ni le voyeurisme. De fait, même si les échanges dévoilent de lourds secrets de famille, portent sur des sujets que l’on considère encore comme tabous, telles les maladies mentales, on sent derrière l’entreprise du documentariste montréalais une volonté non pas de livrer son père en pâture, mais d’amener une réflexion sur le suicide et les valeurs familiales.
Certes, par moments, on aurait préféré que Proto éteigne sa caméra alors que les discussions deviennent par trop personnelles. De même, à force de vouloir creuser la question quant au sort du père, les conversations finissent par tourner en rond. Au coeur des préoccupations de sa famille, Gustavo apparaît comme un loup solitaire, entêté, pétri de contradictions. S’il peut devenir exaspérant, le regard complice et respectueux que lui porte son fils fait de lui un être bouleversant à qui on voudrait tendre la main.
En salle dès le 28 septembre à Montréal