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mercredi 30 janvier 2013

CHILI : LE LIEU DE LA MORT D’ALLENDE INTERDIT AU PUBLIC

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PANORAMA DE LA PLACE DE LA CONSTITUTION AVEC LA MONEDA AU CENTRE

Ouvert depuis dix ans public

Pourtant, il y a peu de lieux de mémoire, de lieux de recueillement. Pas de camps, pas de prisons politiques, un mémorial au cimetière général, et un Parc de la paix sur les vestiges de la Villa Grimaldi, le principal centre de torture sous Pinochet…

FERMÉ EN MARS 2011

La fermeture du salon, il y a un peu moins de deux ans, a duré quelques semaines. Les raisons de sécurité, avancées à l’époque, n’ont rien à voir avec la gêne invoquée aujourd’hui par la femme du Président.

Les faits sont semblables ; les conséquences, différentes : cette année, des milliers de gens vont vouloir se rendre dans ce salon pour les 40 ans du coup d’Etat.

Cette plaque, située dans le palais présidentiel, et ce salon, sont les derniers vestiges de ce qui s’est passé ce jour-là. Ils sont aussi un élément important de la reconnaissance institutionnelle du crime qui fut commis par les putchistes. C’est pourquoi les nombreux visiteurs de La Moneda tiennent à voir cet endroit, ouvert depuis dix ans au public.

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Ce ne sera désormais plus possible. Les guides de La Moneda avancent comme explication que : « Ce lieu est maintenant supprimé du tour approuvé par le palais présidentiel », en ajoutant que la Première dame, madame Cecilia Morel, avait donné des instructions afin ne pas emmener des groupes de visiteurs à cet endroit, qui correspond à une des antichambres de ses propres activités…

La nouvelle, diffusée par des profs d’histoire

Double mesquinerie de la part du président Sebastian Piñera, l’homme d’une droite conservatrice, restée très proche des milieux pinochétistes, qui essaye de cacher un pan de l’histoire du Chili dont elle n’est pas fière, tout en faisant porter le chapeau à sa femme !

A quelques mois à peine du quarantième anniversaire du coup d’Etat, la droite chilienne semble vouloir imposer à tout un pays sa propre cécité. La presse chilienne, très « conservatrice », qui refuse pour l’instant de publier cette information transmise par des professeurs d’histoire, joue un jeu dangereux. Il est grand temps qu’au Chili la mémoire puisse retrouver droit de citer.