JOSÉ SANTOS MILLAO DIRIGEANT MAPUCHE A CRITIQUÉ L'APPLICATION DE LA LOI ANTI-TERRORISTE AUX CAUSES MAPUCHE. |
Dans une lettre ouverte au président, reprise dans El Mostrador, une des dirigeantes mapuches exprime ses condoléances, tout en rappelant les nombreux attentats dont elle a été la cible. « Ma communauté, ma famille et moi-même, nous avons souffert de nombreux attentats de ce genre : des inconnus ont brûlé trois fois ma maison, et, dans l'un de ces incendies, nous avons retrouvé les restes calcinés de mon oncle Basilio Cononao. Mais, lorsque ce sont les Mapuches qui sont affectés, nous regrettons l'insensibilité des autorités et l'indolence des médias. Il n'y a dans ce cas ni visite du président ou d'une autre personnalité, ni décret d'état de siège... »
Un débat national
L'application de la loi anti-terroriste datant de l'époque de la dictature, qui octroie des pouvoirs spéciaux aux forces de police, a déclenché un intense débat entre l'opposition et le gouvernement. « Si les dirigeants de l'Etat insistent pour régler un problème social en recourant à l'instrument politique et judiciaire qui en est à l'origine, le problème en question ne peut que s'intensifier et devenir insoluble. C'est ce qu'il se passe en Araucanie depuis cent ans et notamment depuis 1990 », affirme le site El Mostrador dans un éditorial.
« Tous les gouvernements ont appliqué une politique erronée concernant le traitement de nos ethnies ancestrales, ce qui a entraîné un divorce radical entre le peuple mapuche et l'Etat », affirme de son côté le candidat de gauche à la présidentielle [de 2009] Marco Enriquez Olminami, dans La Tercera. « Le risque actuel, c'est que le conflit violent devienne endémique et légitime pour la majorité des Mapuches – ce qui n'est pas encore le cas –, conclut El Mostrador ».
Le président Sebastian Piñera (droite) avait décliné l'invitation des dirigeants mapuches à leur sommet du 16 janvier et envoyé à sa place deux « observateurs » du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur a appelé les Mapuches à poursuivre les négociations, indique La Tercera.