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dimanche 5 octobre 2014

CHILI / MIGUEL ENRÍQUEZ

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En 1969, sous le gouvernement d'Eduardo Frei, il participe aux opérations armées des commandos du M.I.R., et, après l'élection de Salvador Allende, organise la protection du nouveau président. En août 1973, à la suite d'une réunion avec des marins antipustchistes, les militaires lancent un mandat d'arrêt contre lui, et il doit passer à la clandestinité. Le 11 septembre 1973, l'armée investit l'usine Indumet, où se trouvent réunis les dirigeants de la gauche. Miguel Enriquez dirige les combats qui leur permettent de rompre l'encerclement. Il devient alors une des personnes « les plus recherchées » par la junte.

Le 5 octobre 1974, il est surpris par la police et l'armée dans une maison du quartier populaire de San Miguel, à Santiago ; il est tué après deux heures de résistance.

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Le rôle de Miguel Enriquez à l'intérieur du M.I.R. est passé par deux phases bien distinctes. Jusqu'à la mort accidentelle, en août 1971, de Luciano Cruz, cofondateur du mouvement venu du Parti communiste, il fait figure de théoricien et d'organisateur. Comme tel, il prend une part active aux discussions entre les différents groupes qui participent à la création du M.I.R. puis, plus tard, aux polémiques qui conduisent à la scission d'un groupe trotskiste en 1969. Son expérience s'approfondit à l'occasion de différents séjours à Cuba, au cours desquels il entretient d'étroites relations avec Fidel Castro et avec de nombreux dirigeants d'Amérique latine et du Tiers Monde. Il est ainsi à même d'apporter une contribution importante à l'autocritique à laquelle se livre le M.I.R. au moment de la victoire électorale de Salvador Allende en participant à la rédaction des documents publiés à cette époque. Ces derniers, tout en soulignant les perspectives transitoires ouvertes au travail de masse par le gouvernement d'Unité populaire, considèrent le coup d'État militaire comme inévitable. Néanmoins, l'expérience Allende permet au M.I.R. d'organiser des mouvements populaires comme le Front des travailleurs révolutionnaires (F.T.R.), le Mouvement des paysans révolutionnaires (M.C.R.) ou la Junte des sans-logis révolutionnaires (J.P.R.).

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MIGUEL ENRIQUEZ, LEADER TRÈS CHARISMATIQUE DU MIR, LE MOUVEMENT DE LA GAUCHE RÉVOLUTIONNAIRE CHILIENNE DANS UN DÉFILÉ À SANTIAGO DU CHILI 

À partir d'août 1971, Miguel Enriquez, jusque-là homme d'appareil, va devoir se substituer à Cruz, leader populaire d'un extraordinaire prestige. Il assume ce rôle en militant plus directement à l'intérieur du mouvement de masse. Ses talents d'orateur, la rigueur de sa pensée, mais aussi la chaleur communicative qui émane de sa personne lui permettent bientôt de combler le vide laissé par la disparition de son camarade de combat. C'est ainsi qu'à partir de l'échec de la grève patronale d'octobre 1972 il participe directement à la création des « cordons industriels » et des « commandos communaux ». Il s'efforce de mettre en garde les dirigeants de l'Unité populaire contre les risques d'un coup d'État militaire et de les inciter à armer le prolétariat. Malgré des succès auprès de la gauche chrétienne (I.C.), du Mouvement d'action populaire unitarien (M.A.P.U.) et de certains secteurs du Parti socialiste, il ne parvient à convaincre ni le Parti communiste ni le président Allende.

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Après le putsch, qui contraint le M.I.R. à une discipline plus rigoureuse, les responsabilités de Miguel Enriquez s'accroissent encore. C'est lui qui impose la décision d'exclure les militants qui se réfugieraient dans des ambassades, qui maintient l'unité entre les différents courants qui traversent le mouvement et qui incite la gauche à créer un vaste front antifasciste. Le M.I.R. peut ainsi devenir, en quelques mois, une des composantes essentielles de la résistance à la dictature militaire.