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GEORGES SEGUY, GEORGES MARCHAIS, FRANÇOIS MITTERRAND, À LA MANIFESTATION CONTRE LE COUP D'ÉTAT AU CHILI LE 12 SEPTEMBRE 1973 À PARIS, FRANCE. |
DÉCÈS - Georges Séguy, qui a dirigé la CGT de 1967 à 1982, est décédé samedi à l'âge de 89 ans à l'hôpital de Montargis (Loiret), a-t-on appris ce dimanche 14 août auprès de l'Institut d'histoire sociale (IHS) de la CGT, dont il était président d'honneur.
«DÉCÈS - Georges Séguy, qui a dirigé la CGT de
1967 à 1982, est décédé samedi à l'âge de 89 ans à l'hôpital de Montargis (Loiret), a-t-on appris ce dimanche 14 août auprès de l'Institut d'histoire sociale (IHS) de la CGT, dont il était président d'honneur.».
1967 à 1982, est décédé samedi à l'âge de 89 ans à l'hôpital de Montargis (Loiret), a-t-on appris ce dimanche 14 août auprès de l'Institut d'histoire sociale (IHS) de la CGT, dont il était président d'honneur.».
« Je perd un ami », a tweeté Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. "L'engagement de Georges Séguy à la fois à la CGT et au PCF était « une nécessité pour marcher sur ses deux jambes : défendre les droits des travailleurs et changer la société », a-t-il indiqué à l'AFP.
Alors que les hommages venant du monde politique se multiplient sur les réseaux sociaux, Pierre Laurent rappelle les nombreux combats de l'ancien responsable syndical, "pour le droit des salariés (y compris dernièrement contre la loi El Khomri) », pour le désarmement nucléaire, l'égalité homme-femme, « pour une société du commun, du partage des richesses et des savoirs ».
François Hollande a rendu hommage à « un homme sincère et passionnément attaché à la justice sociale ». « Durant toute sa vie, il incarna un syndicalisme offensif. Prêt à engager des luttes mais aussi à négocier de bons compromis. Il participa ainsi à de nombreuses avancées sociales dans notre pays », écrit le chef de l'État dans un communiqué.
Sa jovialité, son accent chantant, son sens de la répartie autant que sa pugnacité, avaient valu une grande popularité à Georges Séguy, dont le nom restera pour bien des militants associé aux accords de Grenelle de 1968 et à l'esprit d'ouverture du congrès de Grenoble de 1978.
C'est après cette tentative d'ouverture en direction des socialistes que ce grand résistant, entré à l'adolescence dans les rangs du Parti communiste, avait été écarté politiquement. En 1982, il avait quitté à la fois le Bureau politique du PCF et la direction de la centrale, en invoquant des raisons de « convenances personnelles" pour couper court aux rumeurs de désaccord d'ordre politique.
Un résistant déporté très jeune
Né le 16 mars 1927 à Toulouse dans une famille ouvrière - son père, militant communiste, est responsable du syndicat CGT des cheminots -, Georges Séguy entre à 15 ans comme typographe dans une imprimerie travaillant pour la Résistance.
Adhérent de l'organisation clandestine des Jeunesses communistes, il est arrêté par la Gestapo et sera l'un des plus jeunes déportés FTP de France. Arrivé en février 1944 au camp de concentration de Mauthausen (Autriche), il y reste 15 mois. A son retour en France, Georges Séguy entre à la SNCF et participe activement comme militant aux grèves de 1947. Son ascension politique et syndicale sera fulgurante : en 1954, il est élu au comité central du PCF et, seulement deux ans plus tard, entre au bureau politique. Il n'a que 29 ans.
Sorti de son silence pour l'affaire Lepaon
Sur le plan syndical, Georges Séguy devient en 1961 secrétaire général de la fédération des cheminots, l'une des plus importantes avec celles de la métallurgie et de l'EGF (électricité et gaz). Entré en 1965 au bureau confédéral de la CGT, il succède en 1967 à Benoît Frachon au poste de secrétaire général. Il vient de fêter son quarantième anniversaire.
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Un an plus tard, ce sont les événements de mai 68, les barricades, neuf millions d'ouvriers en grève, la révolte étudiante, De Gaulle ébranlé. Lors des difficiles négociations de Grenelle, Georges Séguy, au nom de la CGT, affronte Georges Pompidou, Premier ministre. Sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing, la CGT, alors au faîte de sa puissance, mènera sous sa houlette une lutte permanente contre la politique contractuelle lancée au début des années 1970 par Jacques Delors, alors conseiller social du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas.
Plus récemment, Georges Séguy était sorti de son silence en décembre 2014 pendant l'affaire Thierry Lepaon, son lointain successeur poussé à la démission après un scandale sur son train de vie. Dans une courte tribune dans l'Humanité, il exhortait la relève à « préserver la cohésion de la CGT et son aptitude à poursuivre efficacement la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs ». Après son retrait de la scène publique, il s'était installé dans sa maison du Loiret, soignant jardin et potager. Il avait perdu son épouse en mars 2015 et résidait depuis en maison de retraite.