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jeudi 15 septembre 2016

LE CRIMINEL CONTRE L'HUMANITÉ KRASSNOFF MARTCHENKO TROUBLE TWITTER


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MIGUEL KRASSNOFF MARTCHENKO
 « LE BOUCHER DE SANTIAGO »
Au Chili, le nom de Krassnoff était en tendance sur Twitter quelques jours après une nouvelle commémoration du coup d’État du 11 septembre 1973. Miguel Krassnoff est un des criminels de lèse-humanité les plus connus de la dictature chilienne. Il est derrière les barreaux depuis onze ans. Mais s’il lui reste encore plus de 260 ans à purger pour violations de droits de l’homme, il aurait pu bénéficier hier de la liberté conditionnelle… 
L’ex-brigadier Miguel Krassnoff Martchenkodemandé, trois jours avant les 43 ans du coup d’État, à jouir d’une liberté conditionnelle auprès de la Cour d’appel de Santiago. Ce qui a fait bondir la plupart des internautes la semaine dernière (la plupart, parce qu’il y en a toujours qui soutiennent la dictature). Ce qu’a tenté Krassnoff ? Profiter d’un vide légal au Chili.

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PÉNITENCIER QUATRE ÉTOILES « PUNTA PEUCO » 
Les prisonniers pour crimes de lèse-humanité sont considérés comme des criminels de droit commun, autrement dit ils peuvent bénéficier d'aménagement de leur peine, comme la liberté conditionnelle. Hier soir, la Cour a fini par refuser sa demande. Non seulement, Krassnoff n’a montré aucun regret de ses actes, mais il les nie pour la plupart, ce qui va à l’encontre des conditions requises pour une remise en liberté, a-t-elle déclaré. C’est donc un soulagement qui a parcouru les réseaux sociaux. Mais le problème reste entier…

Sortir de prison plus vite que prévu

Krassnoff va fait faire appel de cette décision devant la Cour suprême. Il est tellement connu qu’il est probable que la Cour suprême refuse également. Il est notamment responsable de l’opération Colombo, le crime de 119 opposants à la dictature. Mais des condamnés peu connus sont en train de faire la même chose que lui. Et ces derniers jours, l’un d’entre eux, le marin à la retraite Conrado Sesnic est sorti de prison. Autrement dit, des criminels de lèse-humanité qui en général n’avaient été condamné pour leurs crimes qu’à des peines dérisoires de 5 ou 10 ans de prison, souvent plus de 40 ans après les faits, finissent par sortir de prison plus vite que prévu.

Punta Peuco, une prison luxueuse face aux prisons chiliennes normales

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CAPTURE D'ÉCRAN DU REPORTAGE : LA  PRISON 
DE « PUNTA PEUCO »  FILMÉE DE L'INTÉRIEUR
 « PUNTA PEUCO » PÉNITENCIER QUATRE ÉTOILES  
C’est donc la colère qui domine pour les familles. 
Elles se savent toujours seules contre tous, en quelque sorte. Le retour à la démocratie en 1990 ne leur a pas permis d’obtenir justice, les politiques ont toujours manqué de volonté politique pour aller dans ce sens. Au début, par peur d’un nouveau coup d’État, aujourd’hui, on ne sait plus trop pourquoi. Il n’y a plus de risque de coup d’État. Les partisans de Pinochet continuent, eux, d’avoir pignon sur rue. La Chambre des députés a fait une minute de silence la semaine dernière en hommage aux gardes du corps d’Augusto Pinochet lors d’un attentat raté sous la dictature. Certains députés réclament la fermeture de la prison d’exception où purgent leur peine les prisonniers pour violations des droits de l’homme, Krassnoff compris. Punta Peuco est une prison luxueuse face aux prisons chiliennes normales. Et le gouvernement botte en touche. Cette commémoration d’un nouveau 11-Septembre (ce jour-là, au Chili, le gouvernement du président Salvador Allende était renversé par un coup d'État militaire) est donc bien amère pour les familles de victimes.