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JUAN CARLOS CRUZ LIT SA TABLETTE TACTILE PENDANT UN ENTRETIEN AVEC L'ASSOCIATED PRESS À PHILADELPHIE, DIMANCHE, LE 4 FÉVRIER 2018. PHOTO YVONNE LEE |
Par Cécile ChambraudFrançois aurait eu connaissance du témoignage d’une victime dès 2015, selon une lettre révélée lundi par l’agence Associated Press.
LE PAPE FRANÇOIS À IQUIQUE (CHILI), LE 18 JANVIER 2018. PHOTO MARTIN BERNETTI |
L’IMPOSITION DES MAINS LES ÉVÊQUES ET LEUR LEADER CHARISMATIQUE FERNANDO KARADIMA PHOTO TWITTER |
Or, lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion qui le ramenait de sa visite au Chili et au Pérou, le 22 janvier, le pontife argentin avait affirmé à la journaliste de l’agence qui l’interrogeait : « Vous, avec bonne volonté, vous me dites qu’il y a des victimes, mais moi je ne les ai pas vues, parce qu’elles ne se sont pas présentées. » « Elles n’ont pas apporté d’éléments à charge », avait-il insisté.
« ÉVÊQUE BARROS » DESSIN GUILLO |
« Calomnies »
En 2015, Juan Carlos Cruz a rédigé cette lettre de « huit pages » et aurait demandé à des membres de la commission pontificale pour la protection des mineurs de la faire parvenir au Vatican. Quatre membres de cet organisme créé par François en 2014 se seraient rendus à Rome en avril 2015 pour la confier à leur président, le cardinal américain Sean O’Malley. Celui-ci leur aurait assuré plus tard qu’il l’avait transmise au pape. L’archevêque de Boston aurait aussi confirmé à Juan Carlos Cruz, après la visite du pape à Philadelphie, en septembre 2015, avoir donné sa lettre au pape en main propre.
« POUR CROIRE EN NOUS IL FAUT AVOIR LA FOI, MAIS POUR QUE JE CROIE EN VOUS IL FAUT M'APPORTER DES PREUVES. » |
La contestation autour de Mgr Barros a totalement dominé la visite du pape au Chili, du 15 au 18 janvier. Avant de quitter le pays, François avait encore attisé la tension en affirmant qu’il n’y avait «pas une seule preuve » contre le prélat, victime selon lui de « calomnies ». Ses propos dans l’avion du retour n’ont rien arrangé. À tel point que, une fois à Rome, le pontife a dû décider, le 30 janvier, d’envoyer prochainement à Santiago un représentant pour écouter les accusateurs de Mgr Barros.