[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
ERNEST CHARTON THIESSEN DE TREVILLE, PANORAMA DE LA BAIE DE VALPARAISO. HUILE SUR TOILE. 100 X 144 CM. ADJUGÉ 384 000 EUROS (FRAIS COMPRIS). |
Record mondial pour Ernest Charton, le peintre français le plus célèbre d’Amérique latine. Vendues aux enchères hier, les très belles pièces de la succession d’Ernest Charton retournent là où elles ont été créées, au Chili.
ERNEST CHARTON THIESSEN DE TREVILLE, AUTOPORTRAIT. PASTEL À VUE OVALE. SIGNÉ, SITUÉ AU CHILI ET DATÉ 1860 |
Samedi 23 juin 2018 à Blois et sur le Live d’Interencheres, Maîtres Marie-Edith Pousse-Cornet et Guillaume Cornet dispersaient des tableaux et souvenirs du peintre français Ernest Charton Thiessen de Treville (1813-1877). Conservé jusqu’alors précieusement par la famille, cet ensemble inédit dévoilait l’œuvre riche de cet artiste voyageur qui s’illustra en Amérique latine par ses portraits et paysages. Pour l’occasion, de nombreux collectionneurs chiliens ont fait le déplacement, poussant les enchères juqu’au prix record de 384 000 euros (frais compris) pour une toile figurant la Baie de Valparaiso et jusqu’à 112 800 euros pour un album de photographies qui était mis à prix à 1 000 euros.
Si nombre de peintres de sa génération se contentèrent du traditionnel séjour à Rome, Ernest Charton Thiessen de Treville (1813-1877) prolongea quant à lui le voyage jusqu’en Amérique latine. Originaire de Sens, ce peintre français formé à Paris entreprit une carrière itinérante, explorant dès 1843 le Chili, l’Equateur, le Pérou, le Panama, avant de finir ses jours à Buenos Aires, en Argentine.
Outre-Atlantique, il s’illustra par ses talents de portraitiste et paysagiste et devint un peintre de renom. « S’il est peu connu en France, il est très célèbre en Amérique latine. Trois de ses tableaux sont conservés aux Musées de Sens, mais ses œuvres les plus importantes se trouvent dans les Musées des Beaux-Arts de Santiago et de Buenos Aires », détaille Maître Guillaume Cornet qui dispersait des toiles, dessins et souvenirs de l’artiste, samedi 23 juin à Blois et sur le Live d’Interencheres.
Des souvenirs de voyage
Du périple d’Ernest Charton au fil de la Cordillère des Andes demeurent aujourd’hui des écrits, des photographies, des dessins et des toiles. « À côté d’un autoportrait au pastel (adjugé 5 400 euros frais compris, soit 4 500 euros au marteau) et de portraits de ses proches, nous présentions à la vente des dessins à l’aquarelle et à l’encre représentant des Latino-Américains, plusieurs manuscrits où le peintre raconte ses voyages, ainsi qu’un album (adjugé 112 800 euros frais compris, soit 94 000 euros au marteau) comprenant 190 vues, dont des photographies de paysages ayant servi d’études à des œuvres définitives. La beauté des sites lui inspira en effet de nombreuses toiles colorées et réalistes. »
C’est ainsi qu’entre 1860 et 1863, Ernest Charton, alors installé au Chili, entreprend de peindre la vaste baie de Valparaiso en une toile d’un mètre de hauteur. « Cette œuvre adjugée au prix record de 384 000 euros (frais compris, soit 320 000 euros au marteau) dévoile son goût pour les vues topographiques fourmillantes de détails. Ernest Charton était très minutieux dans son travail, comme en témoigne le soin avec lequel il représente ici la poussière formée par l’agitation des chevaux, ou la fumée et la structure des navires qui s’élèvent au loin. » Quelques années avant lui, l’artiste romantique allemand Johann Moritz Rugendas adoptait déjà entre 1838 et 1842 ce point de vue plongeant sur le port mythique de Valparaiso.
Un ensemble inédit provenant de la famille de l’artiste
«Cette toile est probablement l’une des pièces maîtresses de la carrière d’Ernest Charton, poursuit le commissaire-priseur. Nous l’avions estimée entre 70 000 et 100 000 euros, mais un panorama similaire et de moindre dimension, avait été adjugé plus de 230 000 euros en 2015 à Londres ! » Nombreuses dans les musées, les œuvres d’Ernest Charton sont plus rares sur le marché. « C’était un véritable événement d’avoir pu réunir autant de pièces, s’enthousiasme Maître Guillaume Cornet. De plus, cet ensemble était inédit et provenait directement de la famille de l’artiste qui conserva précieusement ses archives et ses œuvres, au fil des générations.»
Des prix records
De nombreux collectionneurs chiliens se sont déplacés à Blois pour l’occasion. « Les enchères ont commencé à 70 000 euros pour le Panorama de la Baie de Valparaiso et sont montées très rapidement. En effet, les deux derniers enchérisseurs étaient en salle et connaissaient déjà le montant de leur enchère maximale. » La toile a finalement été adjugée 384 000 euros (frais compris, soit 320 000 euros au marteau), un record mondial pour l’artiste. « C’était sans nul doute l’oeuvre majeure d’Ernest Charton. »
Quelques minutes plus tard, un album, mis à prix à 1 000 euros, s’est envolé à 112 800 euros (frais compris, soit 94 000 euros au marteau). « C’était une grande surprise ! La tension en salle était à son comble. Nous avons démarré à 1 000 euros et sommes montés prudemment de 1 000 en 1 000. » Il aura fallu une vingtaine de minutes au commissaire-priseur pour adjuger l’album et mettre fin à une rude bataille d’enchères. « Si cet album a suscité un tel intérêt, c’est probablement parce qu’il constitue une bonne base pour un catalogue raisonné. Il contenait à la fois des photographies de tableaux d’Ernest Charton, mais aussi des photographies de paysages qui ont servies d’études à l’artiste. Il faut dire que la toile et les souvenirs ont été adjugés à un même collectionneur chilien, passionné de l’artiste et qui pourrait bien mener des recherches sur son travail. Il a d’ailleurs rencontré les héritiers qui étaient présents en salle lors de la vente et a pu ainsi échanger avec eux et recueillir de précieuses informations sur Ernest Charton. »
Des souvenirs de voyage
SOUVENIRS D’ERNEST CHARTON THIESSEN DE TREVILLE |
C’est ainsi qu’entre 1860 et 1863, Ernest Charton, alors installé au Chili, entreprend de peindre la vaste baie de Valparaiso en une toile d’un mètre de hauteur. « Cette œuvre adjugée au prix record de 384 000 euros (frais compris, soit 320 000 euros au marteau) dévoile son goût pour les vues topographiques fourmillantes de détails. Ernest Charton était très minutieux dans son travail, comme en témoigne le soin avec lequel il représente ici la poussière formée par l’agitation des chevaux, ou la fumée et la structure des navires qui s’élèvent au loin. » Quelques années avant lui, l’artiste romantique allemand Johann Moritz Rugendas adoptait déjà entre 1838 et 1842 ce point de vue plongeant sur le port mythique de Valparaiso.
Un ensemble inédit provenant de la famille de l’artiste
SOUVENIRS D’ERNEST CHARTON THIESSEN DE TREVILLE |
Des prix records
ADJUGÉ 8 160 EUROS (FRAIS COMPRIS) |
ADJUGÉ 4 080 EUROS (FRAIS COMPRIS) |