Intitulé «Quotidiens», ce salon inauguré la semaine dernière, se poursuivra jusqu’au 30 avril prochain. Plusieurs galeries ont été investies. La galerie Bab El kébir présente une quarantaine de travaux appartenant à 23 photographes marocains, parmi lesquels Abdelmajid Bziouat, photographe du groupe Eco-Médias et Karima Chakiri, jeune journaliste à Atlantic radio. «Nous préparons cet événement depuis plus d’un an», souligne Jaâfar Akil, président de l’Amap, une association qui existe depuis 22 ans. La galerie Mohamed El Fassi abrite jusqu’au 30 avril une exposition collective consacrée à neuf photographes chiliens, très réputés dans leur pays. D’ailleurs, la plupart d’entre eux se sont déplacés à Rabat pour l’occasion, d’autant plus qu’une journée a été consacrée à la photographie chilienne à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc samedi 3 avril, avec projection d’un film documentaire. «Chaque année, nous nous associons avec un pays différent. Et cette année, nous avons choisi le Chili, qui compte plusieurs photographes connus», affirme Jaâfar Akil, également professeur de photojournalisme à l’Isic à Rabat.
Cette exposition réunit 9 photographes qui présentent le portrait d’un pays à visage découvert, sans apitoiements ni tentative d’embellissement, loin des exotismes et des beaux quartiers.
Paz Errazuriz évoque par ses photographies les gens simples et oubliés de Calbuco, une petite bourgade du Sud. Javier Godoy témoigne de l’attente languissante, aux yeux cernés, des passagers des transports collectifs et chaotiques opérés par la Micro (le bus au Chili). Ce bus est pour des milliers de chiliens, au quotidien, le véhicule tragique et remuant qui les amène du lit au travail et vice et versa. Alejandro Wagner a choisi de mettre à l’honneur la fête de San Pedro, un évènement traditionnel rituel qui symbolise la vie des pécheurs dans leur lutte quotidienne pour la survie.
Alvaro Hoppe garde en lui la cicatrice à jamais ouverte de ces années de combat, où appareil photo à la main il affrontait l’autorité fasciste qui soumettait son peuple et son pays.
PHOTOS ANTONIO QUINTANA
Parallèlement, une exposition en hommage à Antonio Quintana est organisée à l’espace CDG, « Valparaiso dans les années 40 et 50», avec une quarantaine de photographies signées par lui. Maître incontesté des photographes chiliens, il est porteur d’une photographie engagée et documentaire. Militant politique et compagnon de route de Pablo Neruda, «el chico» Quintana, comme ses amis aimaient le surnommer du fait de sa petite taille, peuple aujourd’hui encore l’inconscient collectif des chiliens.
Plusieurs photographes marocains iront au Chili en novembre 2011 afin de participer au salon «Photo America» à Santiago.
N. B.
Plusieurs photographes marocains iront au Chili en novembre 2011 afin de participer au salon «Photo America» à Santiago.
N. B.