Ces momies, découvertes dans la région d’Arica au nord du Chili à partir des années 1920 faisaient partie de la culture indigène chinchorro. Âgées d'environ 7.000 ans, il s’agit des plus vieilles momies connues à ce jour. Elles sont restées dans un très bon état de conservation, grâce à l’air marin.
Les momies dites "rouges" possèdent des masques ainsi qu’une chevelure rouge et noire et sont les plus vieilles momies connues. La technique de momification était bien différente de celle des Égyptiens : les corps étaient démembrés, les organes et les os extirpés et la peau était séchée. On remplaçait ensuite les os par des joncs et on les recouvrait de boue, les entrailles étaient, elles, remplacées par des peaux d’oiseaux marins.
Les archéologues ont également découvert des momies noires, plus récentes. Vieilles de 4.600 ans, elles prennent une couleur noire à cause du mélange de magnésium et de boue qui les recouvre.
Tous les individus de la culture chinchorro, adultes, enfants et même fœtus, pouvaient bénéficier de la momification, contrairement aux Égyptiens qui ne la réservaient qu’à l’élite.
Les chercheurs de l’université de Tarapacá ont analysé quarante-six momies et en ont conclu que 90% d’entre elles étaient mortes d’un empoisonnement à l’arsenic. Les tests ont été effectués sur les cheveux de momies chinchorros mortes il y a 600 à 7.000 ans. Elles contenaient plus d’un microgramme d’arsenic par gramme de cheveux, parfois plus : de quoi causer de graves problèmes de santé.
En effet, les taux d’arsenic sont très élevés dans les eaux de la région de Camarones. Ils auraient empoisonné les Chinchorros des siècles durant. Cette exposition chronique au poison n’était pas ressentie car l'arsenic est inodore, incolore et n’a pas de goût. Par contre, son ingestion entraîne des cancers de la peau, des poumons, de la vessie et des reins.
L’arsenic est un métal qui a la propriété de s’accumuler dans les tissus riches en kératine, notamment dans les ongles et les cheveux. Les taux sont aujourd’hui encore très élevés dans la région de Camarones, cent fois plus que ce qui est recommandé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé).