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L’hommage à Pinochet rouvre des blessures au Chili. Au même moment, des centaines de manifestants se sont réunis sur une place des environs pour dénoncer l’événement. « Dictateur, traître, assassin et voleur en toutes occasions » pouvait-on lire sur certaines pancartes. Devant l’impossibilité d’atteindre le théâtre, une centaine de manifestants masqués s’est opposée à la police. Les affrontements ont donné lieu à 64 arrestations et 22 personnes ont été blessées, dont 20 policiers (l’un dans un état grave).
« Je regrette d’avoir soutenu un gouvernement qui a violé les Droits de l’Homme ».
« Le pouvoir actuel soutient la droite putschiste et génocidaire et tente donc aujourd’hui de nous réprimer », a déclaré Lorena Pizarro, présidente du Regroupement des Familles des Détenus Disparus.
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À l’intérieur du théâtre, les sympathisants qui écoutaient à un discours d’Augusto Pinochet Molina, neveu du dictateur, ont ressenti les effets des gaz lacrymogènes. Ils ont ensuite assisté à la première projection au Chili d’un documentaire d’Ignacio Zegers, encensant le défunt général.
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L’hommage à Pinochet a provoqué un profond débat dans la société chilienne sur les limites de la liberté d’expression. Le Regroupement des Familles des Détenus Disparus a vainement intenté une action en justice pour interdire l’évènement. Les chefs des principaux partis de l’opposition ont également réclamé que le gouvernement n’en autorise pas la tenue. Mais l’équipe du Président Sebastián Piñera a invoqué la « légitimité du droit d’expression », propos tenus par le porte-parole de l’exécutif et ministre Andrés Chadwick, qui a fait un mea culpa public sur sa position politique pendant la dictature : « Je regrette d’avoir soutenu un gouvernement qui a violé les Droits de l’Homme ».
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Selon les bulletins officiels, la dictature de Pinochet a fait 3.225 morts et disparus, en plus des 40.000 victimes emprisonnées et torturées. Au total, 76 agents des forces de sécurité ont été condamnés pour violations des Droits de l’Homme au Chili. Seuls 67 d’entre eux ont été incarcérés, selon un rapport de l’Université Diego Portales publié cette semaine.