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mardi 16 septembre 2014

LE MATCH DE FOOTBALL LE PLUS POLITIQUE DE L’HISTOIRE

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11 septembre 1973, la CIA et les généraux chiliens mettent un terme à une révolution démocratique, socialiste et pacifique.









PAR BERNARD GENSANE 

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DES PRISONNIERS POLITIQUES 
AU STADE NATIONAL À SANTIAGO. 
LE 22 SEPT 1973
Alors qu’une bonne partie de l’Occident regarde ailleurs (Pompidou déniera à Allende son titre de président : «le docteur Allende», dira-t-il), l’Union Soviétique décide de marquer le coup dans le domaine du sport.

Le 21 novembre 1973, un match de football oppose l’équipe du Chili à celle de l’URSS. Dans le cadre de la qualification pour la coupe du monde de football de 1974. Face à l’équipe chilienne : personne. Francisco Valdés Muñoz marque à la deuxième minute dans un but vide. Le match aller s’était terminé à Moscou sur le score de 0 à 0. Onze joueurs chiliens restèrent 90 minutes sur la pelouse, sous contrôle arbitral et devant 40 000 spectateurs.

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FRANCISCO « CHAMACO » VALDÉS MUÑOZ, LE BUTEUR DU « MATCH ».

Le match de football le plus politique de l’histoire

L’URSS avait décidé de ne pas jouer dans un stade camp de concentration où se pratiquait la torture. Après avoir été détenu à l’Estadio Chile (qui porte désormais son nom), le chanteur communiste Victor Jara  sera torturé dans l’Estadio nacional : il aura les doigts coupés par une hache, les militaires lui intimant l’ordre de chanter pour eux. Il les défiera en se tournant vers les militants détenus et entonnant l’hymne de l’Unité populaire avant d’être fusillé avec les militants qui avaient chanté avec lui.

Pour la FIFA, l’ordre régnait à Santiago. La Fédération chilienne de football avait proposé à Viña del Mar, à 120 kilomètres de Santiago. Pinochet refusa. Une délégation de la FIFA vint inspecter le stade et estima que tout était calme à Santiago alors que le stade abritait encore 7 000 détenus. Mais les militaires avaient nettoyé toutes les traces de sang.

La Fédération de football soviétique publia le communiqué suivant :
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PRISONNIERS
TORTURÉS
« Pour des considérations morales, les sportifs soviétiques ne peuvent pas jouer en ce moment au stade de Santiago, souillé du sang des patriotes chiliens. L'URSS exprime une protestation ferme et déclare que dans les conditions actuelles, quand la FIFA, agissant contre le bon sens, permet que les réactionnaires chiliens les mènent par le bout du nez, on doit refuser de participer à ce match sur le sol chilien, ceci par la faute de l'administration de la FIFA».

L'Allemagne de l'est, la Pologne, la Bulgarie menacèrent, elles aussi, de boycotter le Mondial. Puis elles retirèrent leur menace.


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