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Smiljan Radic est l’un d’eux. L’architecte chilien de 49 ans est l’auteur de ce qu’un chroniqueur du quotidien anglais The Telegraph a nommé « la collision entre un œuf extraterrestre et un site funéraire néolithique ».
ENTRE CAVERNE ET DOLMEN
Cette bulle en fibre de verre couleur pierre, oblongue et translucide, présente à la fois des airs de caverne et de dolmen. Posée sur d’énormes rochers, la « folie » est installée jusqu’au 19 octobre dans le cadre bucolique des jardins de Kensington, à Londres, en vis-à-vis de la Serpentine Gallery. L’institution culturelle accueille chaque été depuis quatorze ans le projet d’un architecte n’ayant jamais construit en Angleterre. Smiljan Radic n’a même quasiment jamais construit en dehors de chez lui.
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LES PIERRES À MILLAHUE, CONSTELLENT LE MIROIR D’EAU PHOTO CRISTOBAL PALMA |
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De roche, il était également question lors de la 12e Biennale d’architecture de Venise en 2010. Smiljan Radic et son épouse sculptrice, Marcela Correa, avaient conçu Le Garçon caché dans une pierre, un énorme bloc de granit creusé et aménagé de quelques planches de bois où pouvait s’abriter une personne. Le couple a voulu, dit-il, « offrir de l’espoir pour un futur serein » après le tremblement de terre qui a frappé leur pays le 27 février 2010.
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LE PAVILLON DE SMILJAN RADIC POUR LA SERPENTINE GALLERY , FABRIQUÉ À PARTIR DE PLASTIQUE RENFORCÉ DE VERRE. PHOTO 2014 IWAN BAAN |
L'EXTRAORDINAIRE ET LE BANAL
MATHIAS KLOTZ, DOYEN DE LA FACULTÉ D'ARCHITECTURE DE L'UNIVERSITÉ DIEGO PORTALES, SANTIAGO DU CHILI |
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« MAISON ONZE FEMMES » ARCHITECTE MATHIAS KLOTZ PHOTO ROLAND HALBE |
La justesse des volumes, amplifiée par le seul usage de verticales et d’horizontales, permet à l’architecte, qui manie tout autant la caméra et l’appareil photo, d’établir une remarquable correspondance avec le paysage alentour. « D’une certaine manière, ses bâtiments peuvent être considérés comme des scénarios construits, souligne M. Adria. Ils racontent l’histoire de la relation entre les habitants et leur environnement. » Tout en les préservant au mieux des risques sismiques.
FORMES SIMPLES ET AUTOCONSTRUCTION
QUINTA MONROY À IQUIQUE NORD DU CHILI |
L’habitat est ici considéré comme un processus de développement. A Iquique, capitale de la région de Taracapa, dans le nord du pays, l’architecte de 47 ans a permis, selon ce principe, à cent familles d’être relogées en « accession sociale » sur les lieux mêmes de la favela qu’elles habitaient. Il a conçu l’ossature et les parties nécessitant une certaine technique (les pièces humides, notamment), charge aux occupants d’ensuite aménager, voire agrandir leur logement selon des modes d’autoconstruction maîtrisés.
Le résultat est surprenant : le dessin de la construction originelle, répétitive, se mêle aux rajouts hétéroclites des habitants. Un bel exemple d’architecture – et d’architecte – modeste.