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DES MANIFESTANTS À TEL AVIV LE 14 MAI 2019 POUR LE BOYCOTT DE L’EUROVISION 2019 EN ISRAËL. PHOTO CORINNA KERN |
L’Eurovision se déroule à Tel-Aviv du 14 au 18 mai. La deuxième demi-finale du célèbre concours de chant doit avoir jeudi 16 mai avant la finale deux jours plus tard. En plein conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, alors que les appels au boycott se multiplient.
L’EUROVISION 2019 EN ISRAËL, « UN DÉMARRAGE EXPLOSIF » |
“La guerre est contraire à l’esprit de l’Eurovision. Ce concours est né en 1956 de la volonté de l’Union européenne de radio-télévision de favoriser l’unité du continent et de surmonter les destructions de la Seconde Guerre mondiale. Au fil des décennies, elle est devenue un spectacle fastueux, porteur d’un message de tolérance, mis en avant notamment par la communauté LGBT.”
Pour Dean Vuletic, historien à l’université de Vienne, cité dans l’article : “L’Eurovision n’a jamais été aussi près d’une zone de guerre et n’a jamais été aussi vulnérable aux attaques.” La compétition, qui “a toujours été un enjeu politique”, l’est encore plus cette année.
Une édition qui fait polémique
De nombreuses organisations et activistes soutenant le mouvement BDS (Boycott, Divestment and Sanctions) ont dénoncé l’organisation de la compétition en Israël, en raison de la façon dont le pays traite les populations palestiniennes. Israël a par ailleurs dévoilé son film de présentation la semaine dernière, et suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Deux chanteurs y présentent leur “magnifique pays du miel” sur un ton humoristique, en parlant de sujets sensibles, tels que la colonisation et la revendication de Jérusalem en tant que capitale d’Israël.
Après avoir résisté à des pressions en faveur d’un boycott de l’Eurovision, le candidat islandais Hatari a déclaré lors d’interviews qu’il se servirait de sa participation à l’événement pour dénoncer la politique d’Israël. Il a souligné ce qu’il appelle l’“absurdité” de participer à un événement visant à mettre à l’honneur l’unité dans un pays “profondément désuni”. Ainsi, il cite une visite guidée de Hébron où “la ségrégation et l’apartheid paraissent tellement évidents”.
“Remporter le concours ne signifierait alors pas grand-chose pour Israël cette fois-ci. Si le monde se rappelle uniquement l’Eurovision 2019 pour ses chansons et ses prestations scéniques, et non pour les troubles militaires ou politiques qui l’auront émaillé, ce ne sera déjà pas une mince victoire”, conclut Ha’Aretz.