[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]Une cinquantaine d'habitants d'un quartier populaire de Santiago du Chili, La Pintana, ont défié le confinement obligatoire en manifestant mercredi pour réclamer une aide alimentaire d'urgence, au moment où les Chiliens les plus pauvres souffrent de l'arrêt de l'activité économique.
AU CHILI, LE CORONAVIRUS PROGRESSE
ET ALIMENTE LA COLÈRE SOCIALE
Dans
ce quartier traditionnellement ouvrier, défavorisé et à forte
délinquance, des habitants ont défié le confinement décrété depuis
vendredi dans la capitale. Ils ont protesté avec des banderoles, des
barricades incendiées, des concerts de casseroles, et des slogans qui
accusent le pouvoir de se désintéresser de leur sort.
« Notre
quartier est l'un des plus pauvres du grand Santiago, rappelle la maire
de La Pintana, Claudia Pizarro, au micro de Angelica Perez. Avec 14% de
gens vivant dans des logements surpeuplés, on vit cette pandémie de
façon complètement différente. Les maisons ne font qu'une quarantaine de
mètres carrés, c'est pour cela qu'on ne peut pas isoler les gens. Ce
qu'on vit aujourd'hui, c'est une crise sanitaire liée à une crise
économique. Au départ, ils ont donné une subvention Covid-19 aux
familles qui figuraient au registre social des foyers recensant les 40%
les plus pauvres de la population au Chili. Mais nous travaillons avec
des chiffres complètement périmés, qui datent de décembre 2019, et ne
tiennent pas compte de la nouvelle réalité sociale du Covid-19. Voilà
pourquoi nous faisons face à un mécontentement généralisé. Les primes
n'arrivent pas aux gens qui en ont besoin. En plus, il s'agit d'une aide
individuelle de 65 000 pesos, un peu plus de 70 euros par personne.
C’est en dessous du seuil de pauvreté. »
Des policiers et militaires venus sur place ont laissé les manifestants, principalement des femmes, protester à condition que ce soit sur les trottoirs. Les manifestations étaient parties lundi d'un autre quartier du sud de Santiago, El Bosque, dégénérant en affrontements.
La veille, le président Sebastian Piñera, très impopulaire, avait pourtant annoncé la distribution à partir de fin mai de 2,5 millions de colis alimentaires pour ses concitoyens les plus défavorisés. Il a également promis des bons alimentaires, mesure que les manifestants jugent insuffisante.
L'épidémie est en pleine croissance au Chili, avec un total de près de 54 000 cas et 544 décès.
Des policiers et militaires venus sur place ont laissé les manifestants, principalement des femmes, protester à condition que ce soit sur les trottoirs. Les manifestations étaient parties lundi d'un autre quartier du sud de Santiago, El Bosque, dégénérant en affrontements.
La veille, le président Sebastian Piñera, très impopulaire, avait pourtant annoncé la distribution à partir de fin mai de 2,5 millions de colis alimentaires pour ses concitoyens les plus défavorisés. Il a également promis des bons alimentaires, mesure que les manifestants jugent insuffisante.
L'épidémie est en pleine croissance au Chili, avec un total de près de 54 000 cas et 544 décès.
« Grâce aux données collectées par les chercheurs de l'université américaine Johns-Hopkins, qui recensent les cas et les décès confirmés, il est possible de suivre jour après jour l’évolution de l’épidémie au Chili. »
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DESSIN LO COLE |
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