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Ces jours-ci, nous avons appris la signature d’un accord entre le Service national pour les mineurs et l’Agence nationale d’intelligence, qui a été approuvé dans la résolution exonérée N ° 601 du 21 février de l’année en cours.
D’ABORD LES DROITS DES ENFANTS ET NON L’INVERSE
ILLUSTRATION RADIO PAULINA
ILLUSTRATION |
a. Fournir à l’Agence nationale d’intelligence, ANI, l’accès aux informations détenues par le Service national pour les mineurs, SENAME, qui sont pertinentes et utiles pour produire des renseignements et effectuer des évaluations globales et sectorielles conformément aux pouvoirs que la loi a accordés à l’ANI.
b. Assister le SENAME dans l’adoption de normes et procédures pour la protection des systèmes d’information critiques.
c. Développer une alliance stratégique pour la coopération institutionnelle afin d’établir un lien pour l’exécution des actions liées à la réalisation des objectifs institutionnels respectifs, y compris la formation aux questions de compétence de chaque institution.
Du point de vue de la protection des droits de l’enfance, il faut se rappeler qu’ils sont garantis par l’État du Chili dans divers instruments qui sont appliqués par le biais de notre législation. Concernant l’accord, il n’y a aucun lien entre les objectifs juridiques, fixés pour l’ANI, à savoir la lutte contre le terrorisme et les questions liées à la sécurité et à la souveraineté nationale avec ceux de la protection spéciale des enfants et des adolescents contractés au protocole international.
Le Chili, en signant il y a plus de trois décennies la Convention relative aux droits de l’enfant, maintient une obligation légale et contraignante : toutes ses actions doivent viser à garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, en particulier pour la satisfaction des droits qui lui sont propres.
Il ne fait aucun doute que l’État chilien tente une fois de plus de briser l’identité et la protection de ceux qui sont sujets de droits. D’où l’alarme et le rejet générés lorsqu’on prend connaissance de l’accord signé.
D’autant plus, sachant que les droits de l’enfant sont inscrits dans la convention précitée.
Il est nécessaire de mettre en évidence certains d’entre eux :
Article 2: Non-discrimination; Article 3: Intérêt supérieur de l’enfant; Article 8: Préservation de l’identité; Article 13: Liberté d’expression; Article 14: Liberté de pensée, de conscience et de religion; article 15: Liberté d’association et article 16: Protection de la vie privée.
L’accord entre le SENAME et l’ANI nous ramène dans l’histoire, pour nous situer une fois de plus que pour l’État et la société, en particulier les enfants et les jeunes pauvres sont l’ennemi intérieur qui doit être restreint et censuré, les actions de l’année 2019 le démontrent clairement et les images des forces spéciales de police sur le toit d’un lycée de la capitale le ratifient pour nous.
Ce n’est pas acceptable que cet accord tente de valider et de légitimer la conception et la construction d’un « ennemi intérieur », moins si l’on sait que les premiers acteurs de l’explosion sociale étaient des élèves du secondaire. Avec la «collaboration» convenue, tout laisse penser que l’on cherche à faire face à un conflit social avec deux maximes : surveiller et punir.
Par conséquent, l’accord entre le SENAME et ANI devrait nous inviter à examiner les changements fondamentaux, survenus au cours des deux derniers gouvernements, car on sait que le premier a été l’un des organismes les plus remises en question et débattues de la dernière décennie. Il ne fait aucun doute que, dans le discours public et sûrement celui du privé, subsiste le regard incriminant et stigmatisant de l’enfance.
Également, il est très inquiétant qu’une agence de renseignement ait accès à une grande quantité d’informations historiques des utilisateurs et assistés par les différents programmes et lignes d’action que SENAME met en œuvre, puisque tout ce cycle de vie, délibérations, raisons de réclusion et de libération, les dossiers familiaux, les violations et les études se trouvent dans la base de données Senainfo. Tout cela contrevient explicitement aux articles 3, l’intérêt supérieur de l’enfant et au numéro 8 sur la préservation de l’identité. Il est important de se rappeler qu’il y a des antécédents similaires et désastreux dans les années 80, étant donné que le Centre national d’information (CNI) a persécuté et espionné les élèves, les enseignants et les gestionnaires d’établissements publics.
Il ne faut pas oublier que la violence structurelle et culturelle au service de l’exercice de la violence directe a été fréquemment encouragée par l’État. Telles sont les plaintes d’enfants et de jeunes blessés et détenus lors de la révolte sociale.
En se référant à ce qui précède, le nombre de personnes admises et fréquentées par le Bureau du défenseur des enfants le 22 janvier de cette année s’élève à 602 enfants et adolescents qui ont été violés dans leurs droits fondamentaux, parmi lesquels, on peut inclure les détenus, les blessures par balle, les blessures par plomb, les traumatismes oculaires, les blessures physiques et autres. De même, dans 90% des plaintes, l’accusé est un fonctionnaire de la police chilienne.
Tenter de réaliser une analyse et un lien direct entre les actes de violence de l’épidémie sociale et les enfants et les jeunes pris en charge par l’État est une forme de criminalisation et de contrôle social, visant toujours les plus vulnérables du Chili.
Andrés Vera Quiroz
Membre de la direction
CODEPU Avril 2020
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