Lors du coup d'État du 11 septembre 1973, quand le palais présidentiel a été pris par la junte militaire de Pinochet, le président socialiste du Chili s'était donné la mort.
Après le dépôt de roses rouges sur la stèle érigée depuis près de 25 ans en sa mémoire, le recueillement était chargé d'émotion. Seuls le chuintement discret de la fontaine, quelques cris d'enfants au loin, chaussée de l'Hôtel de Ville, accompagnaient la minute de silence et rappelaient à tous la présence du monde extérieur. Le maire, Gérard Caudron, des membres du conseil municipal, des citoyens se sont recueillis quelques instants afin de rendre hommage au président défunt du Chili, à son peuple et aux victimes de la dictature qui s'est installée dans ce pays au lendemain du 11 septembre 1973. Pour Douglas Galleguillos, président de l'association franco-chilienne Cordillera, ce rassemblement « est un devoir de mémoire. Il nous rappelle que Salvador Allende n'est pas mort pour rien. C'est un message d'espoir pour toujours plus de justice dans le monde. Par son sacrifice final, il a voulu donner une leçon aux fascistes de tous poils. J'éprouve une émotion très forte, une forte reconnaissance de la part du militantisme français aux côtés du peuple chilien. La ville et ses représentants accordent aussi une place importante aux principes de solidarité internationale, d'égalité des droits et de justice sociale ».
Gérard Caudron, pour sa part, a insisté sur le fait que, dans l'histoire des peuples, « rien n'est jamais acquis. Un certain nombre de causes produisent les mêmes effets. Il appartient aux témoins que vous êtes de le rappeler sans cesse. Nous avons toujours été, Jean-Michel Stievenard et moi-même, présents et fidèles pour vous dire notre solidarité. Pour que l'oubli ne tombe pas sur les victimes. Pour que les crimes ne se reproduisent plus ». La cérémonie s'est achevée par un chant composé et interprété par Ivo Cinus, chargé de l'animation à la mairie. •