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DARIO FOP HOTO ANSA |
L'auteur italien anticonformiste récompensé du prix Nobel de littérature en 1997, est décédé à l'âge de 90 ans.
DARIO FOP HOTO ANSA |
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DARIO FO ET FRANCA RAME |
L'auteur italien anticonformiste récompensé du prix Nobel de littérature en 1997, est décédé à l'âge de 90 ans.
Ecrivain mais aussi acteur, Dario Fo avait gagné une notoriété internationale en 1969 avec « Le mystère Bouffe » (« Mistero buffo »), une épopée des opprimés inspirée de la culture médiévale dont le héros, un jongleur, enseigne la révolte par le rire. Auteur de « La mort accidentelle d'un anarchiste », « La marijuana de maman est la meilleure », « Couple libre » ou « Faut pas payer! », ce bateleur à la langue inventive appelait à la rébellion contre les puissants et les hypocrites.
Né le 24 mars 1926 en Lombardie (nord) dans un milieu ouvrier antifasciste, Dario Fo a grandi au contact du théâtre de rue et de la tradition orale, avant de se lancer dans le théâtre dès le début des années 1950 après des études d'architecture. Il a d'abord écrit des monologues et des sketches empreints de critique sociale, puis des pièces laissant une large place à l'improvisation.
Inspirée par la tradition de la commedia dell'arte, mais aussi par les expériences plus récentes de Vladimir Maïakovski et Bertold Brecht, son oeuvre s'est attaquée à tous les sujets politiques et sociaux de l'époque: la guerre du Vietnam, l'assassinat du président américain John Kennedy, la question palestinienne, le sida, l'amour libre, l'avortement, la mafia, la corruption...
Il formait un couple mythique avec Franca Rame, enfant de la balle épousée en 1954 et décédée en 2013 à l'âge de 83 ans, qui fut de toutes ses aventures théâtrales prolongées aujourd'hui par leur fils, Jacopo Fo. Avec elle, Dario Fo a lancé plusieurs compagnies dont le groupe la Commune dans les années 1970 qui a porté le théâtre dans les entreprises et les quartiers populaires.
Après « Le mystère Bouffe » (1969), pièce avec un seul personnage revisitant les textes anciens en «grammelot », langue dérivée de la commedia dell'arte, qui a connu un énorme succès, Dario Fo a été invité dans de nombreux pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique, devenant l'un des dramaturges italiens les plus représentés dans le monde avec Goldoni. Il nourrissait une admiration sans bornes pour un dramaturge vénitien du XVIe siècle, Angelo Beolco, dit Ruzzante, qu'il considère comme son « plus grand maître avec Molière. »
Il y a présenté ses spectacles et mis en scène pièces de théâtre et opéras: « Le Barbier de Séville » de Rossini (Amsterdam, 1986) « Le Médecin volant » et « Le Médecin malgré lui » de Molière à la Comédie Française (Paris, 1990)...
Dario Fo a inspiré le courant du « théâtre de narration » représenté en Italie par Ascanio Celestini (« Scemo di guerra ») ou Davide Enia (« Rembo »).
« Avec Dario Fo, l'Italie perd un des grands protagonistes du théâtre, de la culture, de la vie civile de notre pays », a salué le chef du gouvernement, Matteo Renzi. « Son œuvre satirique, sa recherche, son travail scénique, son activité artistiques aux multiples facettes sont l'héritage d'un grand Italien du monde. »