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La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et sa ligue membre au Chili : l’Observatoire citoyen, lancent un appel aux sénateurs et aux sénatrices chiliens afin qu’ils soutiennent résolument le projet de loi régissant la légalisation de l’avortement, discuté à partir d’aujourd’hui en séance plénière au Sénat. Bien que ne s’appliquant qu’à trois cas exceptionnels et précis, cette loi constitue une première étape vers la protection des droits des femmes au Chili.
CHARLIE HEBDO N°100 : OCTOBRE 1972 |
"La levée de l’interdiction de l’avortement dans trois cas précis est bien évidemment préférable à l’interdiction complète qui date de la dictature de Pinochet. Mais cette mesure n’est pas suffisante pour protéger les droits humains des femmes ! Le Chili doit garantir l’accès de toutes les femmes et filles à l’avortement légal et sûr, ainsi qu’à leur droit de choisir."
Juan Francisco Soto, Vice Président de la FIDH
CHARLIE HEBDO N° 202 30 SEPTEMBRE 1974 |
"Ce projet est loin d’être idéal, mais il est grand temps que le Chili ne fasse plus partie des sept pays d’Amérique Latine [1] interdisant totalement l’avortement. Le Congrès et la société chilienne doivent montrer la voie pour garantir aux femmes chiliennes le droit à la vie, à l’intégrité physique et mental, à la non-discrimination, à l’égalité substantielle, à l’intimité, ainsi que le droit à jouir du meilleur état de santé physique et mental possible."
Elsie Monge, vice-présidente de la FIDH
Comme l’a souligné la FIDH lors de sa mission au Chili en janvier dernier, la pénalisation de l’avortement au Chili constitue une violation grave des droits reproductifs et sexuels des femmes. Elle fait courir de graves risques à la santé et à la vie des femmes et des filles qui décident d’avorter, notamment lorsque celles-ci ne disposent pas des ressources et de l’information pour accéder à un avortement légal et sûr. Par ailleurs, ces femmes peuvent être dénoncées par des médecins et du personnel de santé et s’exposer au risque de poursuites pénales. Ce qui qui touche particulièrement les femmes pauvres, jeunes, migrantes et indigènes.
La FIDH souhaite que l’approbation de ce projet de loi s’accompagne d’autres types de mesures, comme la ratification par le Chili du Protocole facultatif de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF/CEDAW). Ce traité est le principal instrument juridique relatif aux droits des femmes à l’échelle internationale. Sa ratification est à l’examen au Sénat depuis... 2001. L’application de ce Protocole permettrait aux particuliers de saisir directement le Comité chargé de surveiller la CEDEF/CEDAW en cas de violations graves ou systématiques par le Chili des obligations contenues dans le traité.