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lundi 21 août 2017

LES MAPUCHE « LE PEUPLE DE LA TERRE », REBELLES DEPUIS TOUJOURS.


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PHOTO IVAN ALVARADO


Les gouvernements, chilien, mais surtout de l’ultra-libéral Mauricio Macri, le président argentin richissime et « branché » (sur Washington), mènent dare-dare une sorte de « nettoyage ethnique » : la chasse aux Indiens Mapuches, rebelles et réprimés depuis la nuit des temps. Le « m’as-tu vu » Macri a pris dans le même temps (avec ses potes brésilien, mexicain, colombien), démocrates médaillés, la tête de la croisade « anti-Maduro » (qui n’est pourtant pas Mapuche), au nom de la liberté et des droits de l’homme, cela s’entend...
Les Mapuche, de langue mapudungun, sont l’un des peuples « aborigènes » du centre Chili (le Chili où ils sont aujourd’hui 600 000, soit 4% de la population, la majorité vivant désormais dans la capitale Santiago, prolétarisés ou clochardisés), et de l’Argentine (entre 80 000 et 200 000 environ). Dans les zones rurales du centre Chili comme en Patagonie argentine, leur situation se détériore à tel point que certains d’entre eux sont passés à « l’action directe » (barrages de routes, sabotages, occupation de terres, « embuscades » contre les forces répressives, etc.) au sein de la Coordination Arauco-Malleco (la CAM), ou de la résistance ancestrale mapuche (RAM) ou d’autres structures de même type.

Accusés de sécession, de « délinquance », d’illégitimité par les autorités. Dans ces zones rurales, ils vivent en communautés réunissant plusieurs familles, le plus souvent sur de mauvaises terres qu’ils partagent ; les bonnes, qui leur appartenaient, ils en ont été spoliés, accaparées par l’oligarchie, par les grandes compagnies forestières, électriques, etc. qui ravagent l’environnement. D’où leur résistance têtue, aux racines ancestrales, afin de récupérer leurs terres, ainsi que leur autonomie de leur nation.

À l’exception du mandat de l’Unité populaire (sous Salvador Allende), une période de quelques avancées, les États et gouvernements chiliens et argentins ont toujours criminalisé, massacré (plus de 50% d’entre eux) ces farouches résistants, ce « peuple de la terre », connu également sous le nom de « Araucanos ». Les Mapuche argentins sont à nouveau sur le pied de guerre. Il faut savoir que la terre est monopolisée par quelques grandes fortunes. En Patagonie argentine, l’italien Benetton possède 900 000 hectares, et 100 000 brebis. Lors d’un barrage de route, la gendarmerie argentine a tiré sur les Mapuche, bouclé la zone, et sans doute enlevé le jeune sympathisant Santiago Maldonado, 27 ans. Depuis, les manifestations continues exigent que Santiago Maldonado, « disparu », soit libéré vivant. Le gouvernement brandit le spectre de la violence contre des actions « légitimes » selon les militants mapuche, soutenus par l’Eglise, qui se démarque toutefois des formes violentes de lutte. La presse argentine livre un exemplaire combat médiatique : le très officiel et célèbre Clarín n’arrête pas de stigmatiser ces Mapuche « dangereux », « révolutionnaires », « séparatistes »...

Les Mapuche sont « habitués » à la torture, aux conséquences de la « loi anti-terroriste » chilienne, à la prison, aux grèves de la faim... Leur ennemi, toujours le même (avec quelques variantes), depuis la Colonisation, là et ailleurs : l’État « colonial », les multinationales vampires, l’oligarchie repue et jamais rassasiée.

En France, l’excellent travail des grands médias popularise comme il se doit (en silence), les luttes des Mapuche. Dommage que Neymar ne soit pas Mapuche !