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Pour protéger l'île de Pâques de l'afflux de touristes, le gouvernement chilien a pris une série de mesures pour en réglementer l'accès et ce depuis mercredi. Les conditions d'installation ont également été durcies.FRANCE 24
Depuis mercredi 1er août, il n’est plus aussi simple pour les touristes de se rendre sur l’île de Pâques, ce territoire chilien perdu dans le sud-est de l'océan Pacifique à 3 500 kilomètres des côtes chiliennes.
Que l’on soit étranger ou Chilien, plusieurs obligations sont, en effet, désormais nécessaires pour accéder à l’île et ses monumentales statues Moaï : remplir un formulaire, avoir une réservation dans un hôtel ou avoir été invité par un insulaire et présenter ses billets aller et retour. La durée maximum de séjour sur l’île est également passée de 90 à 30 jours.
Toutes ces mesures découlent d’une loi entrée en vigueur mercredi destinée à protéger l’île menacée par la surfréquentation touristique. L'île de Pâques accueille, chaque année, 116 000 touristes. "Cette île est magique, tout le monde veut la visiter, mais c'est aussi une île délicate que nous devons protéger. La nouvelle loi a pour objectif d'y réguler le tourisme", a déclaré le président chilien, Sebastian Piñera, à la chaîne d'information 24 horas. Sur Twitter, le dirigeant chilien a indiqué vouloir "préserver cette île magique pour les générations futures" et a annoncé que l’île serait nommée, à l’avenir, "île de Rapa Nui et de Pâques".
L'île tient son nom de l'expédition hollandaise, menée par le navigateur Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 6 avril 1722. Le Chili annexa l'île en 1888. Néanmoins, les habitants l'ont toujours surnommée "Rapa Nui", signifiant, dans la langue autochtone, "le nombril du monde".
La population de l’île, qui a doublé en quelques décennies, est de 7 750 résidents permanents, dont 40 % de natifs. Le texte impose des conditions pour s'installer durablement sur l’île : il faudra être le père, la mère, le conjoint ou le fils d'un membre de la communauté autochtone des Rapa Nui. Par ailleurs, seuls les fonctionnaires, les salariés d'organisations travaillant pour le compte de l'État et ceux qui développent une activité économique indépendante pourront y résider avec leurs familles.
Les insulaires se plaignent de la présence massive de "ceux du conti", surnom donné aux personnes originaires du continent, à l'origine, selon eux, de la surexploitation et la mauvaise utilisation des ressources de l'île, l'excès de consommation d'eau ou d'énergie électrique. Cela contribue aussi à diluer la culture locale d'origine polynésienne, dont sont issues les fameuses statues géantes de pierre appelées Moaïs, jugent les natifs. "Les étrangers sont en train de prendre le contrôle de l'île", résume le maire de ce territoire, Pedro Pablo Edmunds Paoa.
PHOTO MARTIN BERNETTI, AFP |
S'il y a dix ans, l'île de Pâques produisait 1,4 tonnes de déchets par an, ce chiffre atteint aujourd'hui 2,5 tonnes, dont une faible part est recyclée. D'ici 2025, on calcule que l'île produira 32 tonnes de carton, 18 de plastique, 12 de boîtes de conserve et neuf de verre. Le petit territoire en forme de triangle est en outre situé en plein dans les courants marins, qui emportent à la fois les déchets du continent et ceux dérivés de "l'île de plastique" du Pacifique sud.
Avec AFP