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mardi 8 janvier 2019

LE SÉNAT CHILIEN RÉVOQUE LA NATIONALITÉ DU CARDINAL EZZATI


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COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME DU SÉNAT DU CHILI
La Commission des Droits Humains du Sénat du Chili a décidé de déchoir de la nationalité chilienne le cardinal Ricardo Ezzati, archevêque de Santiago, accusé par la Commission d’avoir couvert des cas d’abus sexuels. 
Pierre Sautreuil (avec Cath.ch)
Ce mardi 8 janvier 2018 que la Commission des droits de l'homme du Sénat a décidé hier soir de révoquer la nationalité par grâce octroyée en 2006 à l'archevêque de Santiago, Ricardo Ezzati, accusé par la présumée commission de dissimulation d'affaires d'abus sexuels.

La demande, présentée par les sénatrices Ximena Rincón du Parti Démocrate Chrétien (PDC) et Adriana Muñoz du Parti pour la démocratie (PPD), a été votée à l’unanimité et devra être ratifiée par la Chambre Haute et l’Assemblée Législative.

D’après les deux parlementaires, la nationalité, accordée en 2006 au religieux d’origine italienne, avait été motivée par son apport au pays en tant que religieux, principalement sur les questions d’éducation et de développement auprès des plus démunis. « Mais désormais, nous savons que cela n’a pas été le cas, car il n’a pas aidé les mineurs et cela n’a rien à voir avec des motifs judiciaires ».

Le Sénat aux côtés des victimes

Le sénateur Alejandro Navarro, membre de la Commission des droits humains, a pour sa part indiqué que le législateur comprenait la douleur des victimes. « Nous sommes aux côtés de ceux et celles qui ont souffert de violations de leur dignité et qui, malgré les dénonciations, ont été ignorées par la hiérarchie », de l’Église catholique.

Le cardinal Ricardo Ezzati fait partie d’un groupe de sept évêques faisant l’objet d’une enquête de la part du ministère public chilien pour des cas d’abus sexuels qui ont entaché l’Église. D’après le ministère public, 139 enquêtes sont actuellement diligentées, impliquant 190 personnes liées à l’Église catholique et 245 victimes.

Le 18 mai 2018, l’ensemble de la hiérarchie de l’Église chilienne avait présenté sa démission au pape François dans le cadre de ce scandale de pédophilie et d’omerta. Le pape – qui avait défendu l’évêque chilien Juan Barros, soupçonné d’avoir caché les crimes d’un vieux prêtre pédophile, avant de présenter des excuses – a jusqu’ici accepté la démission de cinq évêques chiliens.