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MANIFESTATION EN FAVEUR DU «MARIAGE POUR TOUS», SANTIAGO LE 17 NOVEMBRE 2018. PHOTO MARTIN BERNETTI |
Le Chili est régulièrement cité comme un pays conservateur en Amérique du Sud. Les organisations de défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels ont malgré tout réussi à obtenir des avancées importantes ces dernières années. Et la légalisation du mariage pour les couples de même sexe est l'un de leurs principaux combats actuellement.Par Justine Fontaine
À la fin de l'année dernière, les associations de défense des droits des minorités sexuelles ont tenu à rappeler à l'État chilien qu'il s'était engagé devant la Cour interaméricaine des droits de l'homme à légaliser le mariage pour les couples de même sexe. Le comité de l'ONU chargé de lutter contre les discriminations à l'égard des femmes a lui aussi recommandé au Chili d'adopter une loi en ce sens.
Mais la coalition de droite au pouvoir, menée par le président Sebastian Piñera, a laissé le projet dormir au Parlement depuis sa prise de fonctions, en mars dernier. Le chef de l'État lui-même a répété à plusieurs reprises que pour lui, le mariage doit être l'union d'un homme et d'une femme, et que les couples de mêmes sexes peuvent déjà établir une union civile et être protégés par d'autres textes de lois.
Quels droits pour les personnes LGBT aujourd'hui au Chili ?
Des avancées importantes ont été obtenues ces dernières années, mais le Chili partait de loin : jusqu'en 1999, la sodomie était interdite par la loi et sanctionnée par de la prison. Il a fallu attendre qu'un jeune homme soit frappé à mort parce qu'il était homosexuel pour que le pays adopte en 2012 une loi qui sanctionne la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle.
Est ensuite venue l'union civile, ouverte aux couples de même sexe, et enfin la possibilité de changer de nom et de sexe à l'état civil dès 14 ans.
Le texte aujourd'hui en débat au Sénat permettrait aux couples de même sexe de se marier et d'adopter des enfants, ce qui n'est pas possible aujourd'hui. Mais ce projet de loi, comme les réformes citées plus haut, ou encore la dépénalisation partielle de l'avortement en 2017, font ou ont fait l'objet d'une opposition farouche de la part des Eglises évangéliques et des parlementaires les plus conservateurs.
Le texte a-t-il une chance d'être adopté au Congrès ?
Au Sénat, l'opposition de gauche est majoritaire. A la Chambre des députés, où le texte doit être examiné dans un second temps, le vote risque d'être plus serré, mais le texte a de bonnes chances d'être adopté.
Un parti de la coalition de droite au pouvoir a même annoncé que ses parlementaires voteraient en sa faveur. Les débats s'annoncent malgré tout assez agités, et difficiles pour le gouvernement en raison des divisions au sein de sa coalition. Sa frange la plus conservatrice est farouchement opposée à ce texte, et ces dernières semaines, elle a été galvanisée par l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, au Brésil. Le nouveau président, entré en fonctions le 1er janvier, a déjà pris des mesures contre la communauté LGBT. Sa première visite à l'étranger aura lieu au Chili.
Un parti de la coalition de droite au pouvoir a même annoncé que ses parlementaires voteraient en sa faveur. Les débats s'annoncent malgré tout assez agités, et difficiles pour le gouvernement en raison des divisions au sein de sa coalition. Sa frange la plus conservatrice est farouchement opposée à ce texte, et ces dernières semaines, elle a été galvanisée par l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, au Brésil. Le nouveau président, entré en fonctions le 1er janvier, a déjà pris des mesures contre la communauté LGBT. Sa première visite à l'étranger aura lieu au Chili.
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