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mercredi 16 décembre 2009

La droite chilienne, le vent en poupe



Pour la première fois depuis 1973, trois communistes, dont Guillermo Teillier, président du PCC, vont entrer au Parlement chilien.
Ex-président du Chili, Frei est le candidat de la Concertation démocratique. Au pouvoir depuis vingt ans, cette coalition comprend les socialistes, les démocrates chrétiens, les radicaux et sociaux-démocrates.
Député sorti des rangs du Parti socialiste, « indépendant » déclaré, Marco Enriquez Ominami (MEO) est arrivé en troisième position avec 20,12 %, suivi de Jorge Arrate, ex-ministre d’Allende, qui représentait la coalition de gauche (une vingtaine d’organisations dont le Parti communiste chilien) Juntos Podemos Mas, crédité de 6,21 % des voix.

La bataille pour le second tour est engagée
L’élection des 120 députés confirme la même poussée  : la droite obtient 57 élus (61 avec l’apport de 4 indépendants). La Concertation démocratique passe de son côté à 54 élus (65 durant la précédente législature). Cette chute a été enrayée par le « pacte contre l’exclusion» (due à un système binominal injuste) conclu entre les candidats de la Concertation et ceux de Juntos Podemos Más. Ainsi, pour la première fois depuis 1973, trois communistes, dont Guillermo Teillier, président du PCC, vont entrer au Parlement chilien. Enfin, au Sénat, où la moitié des 38 sièges étaient renouvelés, la droite et la Concertation sont au coude à coude. La bataille pour le second tour a déjà commencé. Conscient du rôle clé des électeurs de Marco Enriquez-Ominami, Piñera s’est référé à lui et a dit partager son diagnostic « sur la fatigue » de la Concertation. MEO lui a fait sans doute un appréciable cadeau en refusant de participer en vue du second tour à un « front commun progressiste » réclamé par le démocrate-chrétien Eduardo Frei et la Concertation.
Selon un récent sondage, Frei bénéficierait du report de la moitié des voix de MEO, mais le quart des 20 % obtenus par ce dernier serait à l’avantage de l’homme d’affaires Piñera. Pour sa part, Jorge Arrate, qui a salué l’entrée « d’élus de la gauche » au Parlement, s’est dit prêt à dialoguer avec Edouardo Frei pour contrer la droite, mais sur la base de propositions politiques minimales. Selon lui, il n’est pas question de « signer un chèque en blanc ».
Bernard Duraud