« La socialiste Michelle Bachelet a réussi à joindre ses qualités intrinsèques, de sympathie et de proximité, à une politique de soutien des plus pauvres, en pleine crise économique », explique le sociologue Manuel Antonio Garreton. Alors que le pays affiche un an de récession et plus de 10 % de chômage, la présidente a offert une aide financière directe à 4 millions de Chiliens. Elle a également réformé les retraites, permettant aux pauvres et aux femmes au foyer d'en recevoir un minimum. Du coup, tous les candidats se réclament d'elle. Jusqu'à celui de l'opposition, l'homme d'affaires milliardaire Sebastian Piñera, qui hisse pour la première fois depuis vingt ans la droite en tête des sondages avec 36 %, et s'affiche à côté de la présidente dans son spot télévisé. Le sénateur se fait le champion du social dans un programme qui se décline en chiffres : un million de nouveaux emplois, 6 % de croissance, 53 euros par enfant pour la rentrée scolaire en mars, 10 nouveaux hôpitaux, 76 nouveaux centres de santé publics, 50 lycées publics d'excellence, 10 000 policiers en plus...
Pourtant, la présidente ne cache pas sa préférence. « Dans son coeur et sa tête », son successeur est Eduardo Frei, le candidat de la coalition au pouvoir, la « Concertacion » (composée de socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux). Mais rien n'y fait. Les sondages le placent en deuxième position, avec 26 % d'intentions de vote. « Cet élu des partis ne représente en rien le changement que réclament les Chiliens après vingt ans d'une même coalition au pouvoir usé et divisé, qui vit sûrement ses derniers jours », explique le journaliste de la radio Bio-Bio Nibaldo Mosciatti. A 67 ans, il est fils de président, lui-même ancien président (1994-2000).
Derrière les têtes d'affiche, il y a le candidat du parti communiste, Jorge Arrate, et un trublion qui a sorti la campagne de sa torpeur par son style critique : l'indépendant Marco Enriquez-Ominami qui a claqué la porte du parti socialiste pour se présenter seul. Le député talonne Eduardo Frei avec 19 % d'intentions de vote. Si ce cinéaste très médiatique, qui a passé son enfance en France dans l'exil, assure qu'il passera au second tour, beaucoup jugent que son tour viendra dans quelques années.
Pourtant, la présidente ne cache pas sa préférence. « Dans son coeur et sa tête », son successeur est Eduardo Frei, le candidat de la coalition au pouvoir, la « Concertacion » (composée de socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux). Mais rien n'y fait. Les sondages le placent en deuxième position, avec 26 % d'intentions de vote. « Cet élu des partis ne représente en rien le changement que réclament les Chiliens après vingt ans d'une même coalition au pouvoir usé et divisé, qui vit sûrement ses derniers jours », explique le journaliste de la radio Bio-Bio Nibaldo Mosciatti. A 67 ans, il est fils de président, lui-même ancien président (1994-2000).
Derrière les têtes d'affiche, il y a le candidat du parti communiste, Jorge Arrate, et un trublion qui a sorti la campagne de sa torpeur par son style critique : l'indépendant Marco Enriquez-Ominami qui a claqué la porte du parti socialiste pour se présenter seul. Le député talonne Eduardo Frei avec 19 % d'intentions de vote. Si ce cinéaste très médiatique, qui a passé son enfance en France dans l'exil, assure qu'il passera au second tour, beaucoup jugent que son tour viendra dans quelques années.
De notre correspondante, Emilie Timin