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lundi 14 décembre 2009

Sebastian Piñera, le "Berlusconi chilien"

Cécilia Morel, quinquagénaire élégante, visiblement adepte de la chirurgie esthétique


"Je suis préparé pour servir le Chili avec toute la force et les capacités que Dieu m'a données", a lancé M. Piñera. Sur une immense estrade en forme d'étoile, symbole de sa campagne, il tenait par la main son épouse, Cécilia Morel. Cette quinquagénaire élégante, visiblement adepte de la chirurgie esthétique, a défrayé la chronique en expliquant comment la famille Piñera se serrait la ceinture pour affronter la crise : "Nous ne buvons plus de Coca-Cola, c'est trop cher !"


La fortune de M. Piñera est évaluée à 1,2 milliard de dollars. Surnommé "la locomotive", il est, à 60 ans, le symbole du succès pour beaucoup de Chiliens. Economiste formé à Harvard, aux Etats-Unis, il a introduit, en 1979, les cartes de crédit dans son pays. A l'époque, un des ses frères était ministre de l'emploi du général
Augusto Pinochet.



SCANDALES FINANCIERS



M. Piñera est le principal actionnaire de la compagnie d'aviation chilienne, Lan Chile, privatisée par la dictature militaire. Il est également le propriétaire du club de football Colo-Colo et de la chaîne de télévision Chile Vision. Il a été impliqué dans plusieurs scandales financiers, mais ces affaires ont pratiquement été passées sous silence lors de la campagne électorale. M. Piñera est le principal actionnaire de la compagnie d'aviation chilienne, Lan Chile, privatisée par la dictature militaire.

"Il saura gouverner le Chili avec le même succès qu'il gère ses entreprises", avançait dans la foule une femme venue d'un faubourg défavorisé. "Il est le seul qui puisse en finir avec les inégalités sociales", ajoutait son mari, vendeur dans un supermarché.
M. Piñera a cherché à conquérir la classe moyenne et les plus pauvres. Blouson rouge et casquette assortie, on l'a vu monter dans une modeste barque de pêcheurs,dans le sud du pays, avec la même aisance que s'il s'était agi d'un de ses yachts.
"Le Chili a besoin d'un pilote expérimenté même s'il a le même plan de route que les autres", résumait un jeune employé de banque, désillusionné par le candidat de centre-gauche, Eduardo Frei, qu'il juge "terne" à côté de M. Piñera, surnommé le "Berlusconi chilien".

Christine Legrand