Ils informent beaucoup moins sur un événement qui interpelle pourtant l'ensemble de la société chilienne: la grève de la faim entamée depuis deux mois par 34 membres d'une communauté indigène de l'ethnie mapuche, la plus importante du pays. Essentiellement, les grévistes demandent que cesse la discrimination judiciaire dont ils sont l'objet par la justice chilienne: en effet, pour réprimer leurs actions revendicatives, on applique la loi antiterroriste, qui impose des peines bien plus lourdes que celles de la législation civile ordinaire. De plus, certains des accusés sont soumis à une double condamnation, par les tribunaux civils et par les tribunaux militaires.
L'ironie de cette histoire c'est que la loi antiterroriste fut créée par la dictature de Pinochet, qui pratiquait le terrorisme d'État envers ceux qui se battaient contre ce régime. Et par la suite, cette loi a été maintenue et appliquée par les gouvernements élus démocratiquement, présidés par Ricardo Lagos et par Michelle Bachelet, non pas contre les coupables de crimes sous la dictature, mais contre les indigènes qui revendiquent la récupération de terres qu'ils considèrent leur appartenir.
Les élites politiques, autant du gouvernement comme de l'opposition, semblent aujourd'hui un peu plus sensibles à la demande des grévistes. Mais si jamais on parvient à une solution au conflit actuel, il faudra plus tard régler les questions de fond: la demande des terres et d'autonomie administrative pour les indigènes.
José del Pozo - Professeur d'histoire, UQAM, le 12 septembre 2010
L'ironie de cette histoire c'est que la loi antiterroriste fut créée par la dictature de Pinochet, qui pratiquait le terrorisme d'État envers ceux qui se battaient contre ce régime. Et par la suite, cette loi a été maintenue et appliquée par les gouvernements élus démocratiquement, présidés par Ricardo Lagos et par Michelle Bachelet, non pas contre les coupables de crimes sous la dictature, mais contre les indigènes qui revendiquent la récupération de terres qu'ils considèrent leur appartenir.
Les élites politiques, autant du gouvernement comme de l'opposition, semblent aujourd'hui un peu plus sensibles à la demande des grévistes. Mais si jamais on parvient à une solution au conflit actuel, il faudra plus tard régler les questions de fond: la demande des terres et d'autonomie administrative pour les indigènes.
José del Pozo - Professeur d'histoire, UQAM, le 12 septembre 2010