Représentants d’associations françaises, franco-chiliennes, de la culture, des étudiants et chercheurs ainsi que des journalistes, ont plaidé pour un Chili respectueux avec les peuples originaires. Par l’intermédiaire des discours, les participants ont rappelé les injustices subies par les mapuches depuis les débuts de la conquête du Sud par la jeune nation chilienne. Injustices qui se sont installées structurellement dans l’âme du pays par l’intermédiaire de la domination, de l’expropriation, de la non considération de leurs droits les plus élémentaires, du paternalisme et de l’infantilisation qui les condamnent à l’espace hybride de la folklorisassions.
Pour transformer ce processus infernal, nos frères et sœurs mapuches luttent depuis la nuit des temps et ne s’arrêteront pas d’aussitôt car leur lutte est juste ; ainsi témoigne le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies qui a recommandé à l’Etat chilien, entre autres, de « réviser l’application de la loi antiterroriste aux peuples autochtones » (recommandation du groupe de travail de l’Examen Périodique Universel du Chili, septembre 2009).
Dans l’urgence de la grève de la faim, leurs revendications se résument aujourd’hui à:
- La fin de l’utilisation de la loi 18.134, connue sous le nom de loi antiterroriste, appliquée tout spécialement contre le peuple Mapuche ;
- La révision de tous les jugements antérieurs concernant les membres de communautés mapuches condamnés au titre de la loi antiterroriste ;
- La fin du double jugement – civil et militaire – imposé aux inculpés mapuche pour des affaires à caractère civil ;
- La fin de la militarisation de leur territoire ;
- La reconnaissance de leurs droits environnementaux, sociaux, culturels et politiques, en accord avec la convention 169 de l’OIT approuvée par le congrès chilien et en vigueur depuis septembre 2009.
Les organismes signataires* font un appel aux autorités chiliennes à passer à l’acte et à arrêter de prendre les projets de loi pour des réalisations concrètes, à arrêter de planifier le futur des peuples autochtones à l’heure où ils ont le droit de participer aux décisions qui les concernent. Ces peuples ne doivent plus être seuls bénéficiaires des politiques publiques, ils sont des acteurs de leur avenir.
*Les signataires de ce communiqué sont : la Fondation France Libertés, l’AFAENAC, le Collectif pour les Droits de l’Homme au Chili, Mouvement contre le Racisme et l’Amitié entre les Peuples, Terre et Liberté pour Arauco, le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques - CSIA Nitassinan, Nuevo Concepto Latino, Relmü Paris, Association Ex-Réfugiés Politiques de Fontenay sous Bois, Association La BiziKleta.