[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
SUSANA BACA MINISTRE DE LA CULTURE. PHOTO JOAO CANZZIANI |
Avec notre correspondant régional, Eric Samson
C’est important pour les Péruviens d’origine africaine, d’autant plus que 2011 est l’année internationale des afro-descendants. C’est une façon de reconnaître l’importance d’une communauté, son apport depuis cinq siècles à l’histoire du pays, à sa culture, à sa gastronomie. Les Péruviens d’origine africaine ont été, et sont toujours, victimes d’un racisme insidieux, qui ne dit pas son nom. On ne sait même pas combien ils sont car il n’y a pas de statistiques ethniques.
En revanche, ce qu’une longue étude du Défenseur du peuple a montré il y a deux ans, c’est que les Péruviens noirs sont avec les indigènes parmi les plus pauvres et les plus marginalisés. Un seul exemple, seuls 2 % des Péruviens d’origine africaine font des études universitaires.
RFI : Ministre de la Culture, ce n’est tout de même pas un gros poste. Est-ce qu’on n’est pas seulement dans le symbole ?
Sans doute mais c’est aussi une femme dont la voix porte loin et pas simplement parce qu’elle est une grande chanteuse qui a remporté en 2002 un Grammy latino. Cette femme de 67 ans n’a pas d’expérience politique, mais elle a promis de démocratiser l’accès à la culture, de placer la culture péruvienne sur la carte du monde, un peu comme l’est aujourd’hui la gastronomie du pays.
C’est en tout cas une femme dont le profil correspond bien à un axe central du programme et du discours du nouveau président Ollanta Humala, celui de l’inclusion sociale. Ce n’est pas nécessairement le cas de tous les ministres du nouveau gouvernement.