QUELLES SONT LES RELATIONS ENTRE CES PAYS VOISINS ?
Plus d’un siècle après la guerre du Pacifique, les relations entre le Chili et le Pérou sont toujours empoisonnées par ce passé. Signe de l’importance de ce différend, portant sur des eaux très poissonneuses, les deux chefs d’État ont appelé leurs populations au calme, dans l’attente de la décision de la CIJ, sans doute dans plusieurs mois. Les audiences dureront jusqu’au 14 décembre, le Pérou ayant pris le premier la parole, tandis que le Chili présentera ses arguments demain et vendredi. Un deuxième tour de plaidoiries aura lieu la semaine prochaine. Dimanche, à la veille du début des audiences, le président chilien, Sebastian Piñera, a appelé ses citoyens à éviter les « nationalismes exacerbés, qui enveniment les âmes des peuples ».
Le chef de l’État chilien et son homologue péruvien, Ollanta Humala, ont indiqué à maintes reprises que leurs pays respecteraient la décision de la Cour. À l’inverse de la Colombie, qui a décidé, fin novembre, de ne plus reconnaître la compétence de la CIJ en matière de délimitations territoriales, en réaction à une décision accordant à son détriment une vaste zone maritime au Nicaragua.
Mais un autre pays est très intéressé par la décision de la CIJ : la Bolivie. Ce pays andin a également participé à la guerre du Pacifique, se retrouvant dans le camp des vaincus. Il a dû céder au Chili une bande littorale de 400 km, perdant un accès à la mer. La revendication de le récupérer est inscrite dans sa Constitution.
La Bolivie, un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud, ne s’est jamais remise économiquement de cette perte, qui l’a privée des richesses du salpêtre et de la pêche, mais aussi d’un débouché maritime commercial. La Paz a envoyé des représentants à La Haye pour suivre les débats, dans le but de déterminer les conséquences de la procédure sur ses propres prétentions territoriales.
GILLES BIASSETTE