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Répondre aux questions des enfants est une science. Un jour, un garçon de 11 ans a ainsi innocemment demandé à John Cramer s'il existait un enregistrement du son du Big Bang. Il ne se doutait pas qu'il faudrait plus de dix ans au physicien pour lui donner une réponse complète, détaillée sur le site de l'université de Washington où il mène ses recherches.
Car si le scientifique était parvenu à établir un premier son, avec des données de 2003, il n'était pas pleinement satisfait. Il a donc affiné son projet en utilisant les données plus récentes de la mission Planck de l'Agence spatiale européenne. Cet observatoire spatial est en effet chargé d'observer les variations de températures du fond diffus cosmologique, le plus lointain rayonnement observable: une sorte de photographie de l'univers 380 000 ans après le Big Bang.
John Cramer a ensuite traduit, à travers un logiciel mathématique, les niveaux de chaleur en ondes sonores. En est ressortie une approximation de la sonnerie de l'univers entre 380 000 et 760 000 ans après le Big Bang, datant lui-même d'il y a 14 milliards d'années.
Ce qui ne signifie pas que celui qui aurait assisté au Big Bang, puis résisté assez longtemps pour en témoigner, aurait entendu ce bruit. En réalité, le refroidissement et l'extension de l'univers ont étiré les longueurs d'ondes pour créer "un instrument de type basse", explique John Cramer. Pour que le profil sonore puisse être entendu, il a donc du accroître les fréquences, trop basses pour l'oreille humaine, 100 quadrillions de fois. Soit 100 fois suivies de 24 zéros.
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« ENREGISTREMENT DU SON DU BIG BANG » DURÉE : 00:01:40
Le résultat est donc audible… mais presque décevant.