Répartis sur plusieurs points de l'île, qui compte 170.000 habitants et s'étend du nord au sud sur pratiquement 180 km, des milliers de manifestants bloquaient avec des barrages enflammés les routes d'accès aux points d'embarquement, empêchant ainsi le transport d'aliments vers et depuis le continent.
Des marches de soutien aux pêcheurs se sont également déroulées à Puerto Montt, capitale régionale, et à Santiago. La manifestation d'environ 200 personnes dans la capitale chilienne a entraîné l'intervention des forces de l'ordre, qui ont mis fin au rassemblement à l'aide de canons à eau.
Les blocages ont engendré un début de pénurie de certains produits de base et des carburants sur Chiloé, qui vit de la pêche et du tourisme.
«Les stations-service sont toutes fermées, parce qu'il ne reste plus de carburant », a indiqué à l'AFP Julio Candia, président de la chambre de commerce de Castro, la capitale de l'île.
Dans les pharmacies, certains médicaments de base tendent à se faire rare, et les stocks des petits commerces commenceront à s'épuiser à partir de vendredi, a-t-il prévenu.
La pénurie des produits de la mer de Chiloé se faisait aussi sentir sur le continent: le marché d'Angelmo, à Puerto Mott, est resté fermé jeudi.
Cette crise sanitaire entraîne également des pertes estimées à neuf millions de dollars par jour pour l'industrie locale du saumon, Chiloé concentrant les deux tiers des sites de production, qui ne peuvent plus exporter. Le Chili est deuxième producteur mondial, derrière la Norvège.
Le gouvernement, en la personne du ministre de l'Economie Felipe Cespede, s'est rendu sur place afin de négocier avec les pêcheurs, qui exigent une aide de 600 dollars.