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lundi 16 mai 2016

CHILI: DES PÊCHEURS RÉCLAMENT L'AIDE DE L'ÉTAT CONTRE LA PROLIFÉRATION D'ALGUES


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LES PÊCHEURS DE L'ÎLE DE CHILOÉ SONT AU CHÔMAGE TECHNIQUE
ET BLOQUENT LA PLUS GRANDE ÎLE DU PAYS POUR RÉCLAMER UN
SOUTIEN SUBSTANTIEL DE L'ÉTAT. PHOTO PABLO SANHUEZA

Face aux appels à l’aide des pêcheurs, le gouvernement a réagi tardivement, finissant par promettre une aide de 150 euros par famille. C’est ce qui a mis le feu aux poudres. Les gens se sont sentis humiliés par un montant aussi faible. Depuis le 2 mai, ils ont formé des barricades sur toutes les routes pour empêcher la circulation. Plus personne n’entre ou ne sort de l’île et plus personne ne circule à l’intérieur.

Vaste pénurie pour les 170 000 habitants

Plus de médicaments, d’argent dans les guichets, d’essence dans les stations. Les habitants de l'île la plus grande du pays circulent de fait à pied. Il manque de plus en plus de provisions dans les magasins, la situation est donc très délicate. Sans parler des pertes économiques occasionnées, même si toute la population de l’île continue de soutenir les pêcheurs.

Le gouvernement a commencé à verser à plus de 1 700 d’entre eux une première partie de l’aide promise, qui s’élève en tout à 960 euros. C’est mieux que 150, certes, mais les pêcheurs réclament plus encore. Et plus les jours passent, plus leurs revendications se multiplient. Si bien qu'aujourd'hui, il ne s’agit plus seulement d’argent.

Les élevages de saumon en cause

D’abord, ils refusent de croire à l’explication donnée par le gouvernement sur l’origine de la « marée rouge ». Les autorités assurent que le phénomène est naturel, climatique, provoqué par le courant d’air chaud qui remonte le long du continent, appelé El Niño. Mais les pêcheurs n'y croient pas et pointent du doigt la salmoniculture – les élevages de saumon – qui pollue les côtes de l’île depuis plusieurs dizaines d’années.

Le gouvernement vient de former une équipe de scientifiques indépendants qui devra trancher. Et qui devra aussi expliquer pourquoi ce phénomène qui dure normalement deux mois en est à son troisième mois. Mais les pêcheurs ont de très nombreuses revendications de tout ordre, car la centralisation au Chili est excessive. Il manque sur l’île un hôpital, une université, et bien d’autres infrastructures. Le conflit risque donc de s’enliser face à cette multiplication des revendications et à la mollesse de la réponse du gouvernement.