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jeudi 31 mai 2012

GUILLATÚN


GUILLATÚN
(avec d'anciens membres de Quilapayún)
Un nouveau groupe ? Pas tout à fait. Dans GUILLATÚN nous retrouvons des musiciens dont les noms sont, pour trois d'entre-eux, inextricablement liés à l'histoire du groupe chilien Quilapayún. Que ce soit à travers Rodolfo Parada, l'un des leaders historiques de ce groupe, ou bien à travers les compositions et les arrangements de Patricio Wang (l'actuel directeur musical) qui pendant près de 30 ans a marqué le répertoire et le son du groupe, ou bien à travers des chansons clés popularisées dans les voix de Patricio Castillo ou Rodolfo Parada (La muralla , Plegaria a un labrador, Vamos mujer, parmi d'autres).
Ce nouveau nom du groupe POUR LA FRANCE fait suite à une décision de justice rendue par les juridictions françaises et dont le dispositif procède d'une erreur manifeste d'appréciation des faits. Ceci prive EN FRANCE, de l’appellation Quilapayún, trois membres historiques qui ont su donner une continuité au projet Quilapayún.
Pour le reste du monde, y compris le Chili (pays d’où le groupe est originaire et où a effectué 4 tournées à guichets fermés durant ces 5 dernières années), cet ensemble musical continue à porterplus que jamais le nom de Quilapayún.
Pour s'informer sur les activités du groupe en dehors de la juridiction française : www.quilapayun.info 

GUILLATÚN : CONCERT À FONTENAY-SOUS-BOIS

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«El Pimiento» paru dans l'album «QUILAPAYÚN al horizonte» en 1998.  Le texte et la musique du thème «El Pimiento» apartiennent  au chanteur, auteur et compositeur populaire chilien Victor Jara, qui fut directeur artistique du groupe de 1966 à 1969. Le présent arrangement et la composition musicale sont issu de l’oeuvre de Patricio Wang et de QUILAPAYÚN.

Dans les années 1970 et 1980, de nombreux pays d’Amérique latine ont connu des dictatures militaires sanglantes.
Les peuples du Chili, d’Uruguay, d’Argentine, du Brésil, du Paraguay, du Pérou, de Bolivie... ont été soumis à des régimes fascistes.
La démocratie a été écrasée, les droits humains bafoués par la torture, les escadrons de la mort, les disparitions et les expulsions.
La ville de Fontenay-sous-Bois a accueilli à partir de 1973, au foyer de la Mission de France des centaines de réfugiés politiques latino-américains.
Aujourd’hui l’association des Anciens réfugiés politiques chiliens de France entend honorer la mémoire des milliers de militants assassinés, disparus, torturés ou exilés.
La ville de Fontenay-sous-Bois et le Conseil général du Val-de-Marne soutiennent la construction de ce mémorial.
Ce concert, avec les anciens membres du mythique groupe chilien Quilapyun, participe à ce mouvement afin d’élever ce monument commémoratif.
Concert de Guillatún
(avec d’anciens membres de Quilapayún)
Mercredi 6 juin 2012 à partir de 19 h
Salle Jacques-Brel
164, Bd Gallieni - 94120 Fontenay-sous-Bois
Tarif : 15 €
Les fonds serviront à construire à Fontenay-sous-Bois un mémorial en hommage aux victimes des dictatures militaires en Amérique Latine .
Réservation et informations :             06 63 44 12 45      

mardi 22 mai 2012

LE JOURNALISTE QUI A CRÉÉ SON MONDE DIPLO AU CHILI

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VICTOR HUGO DE LA FUENTE, JOURNALISTE À RFI ET AU MONDE DIPLOMATIQUE, AVEC GIORGIO JACKSON, DIRIGEANT DU SYNDICAT DES ÉTUDIANTS CHILIENS, ET CAMILA VALLEJO, LEADER EMBLÉMATIQUE DE LA CONTESTATION ÉTUDIANTE AU CHILI, AU MEETING DE SOUTIEN AU MOUVEMENT DES JEUNES AU CHILI, À PARIS, LE 14 OCTOBRE 2011. PHOTO : MAURICE LEMOINE.

Vous étiez exilé en France au moment où le Chili retourne à la démocratie après dix-sept années de dictature, qu’avez-vous fait ?

Dès que les autorités chiliennes m’ont permis de revenir sur le sol chilien, j’ai pris l’avion et je suis venu. C’était en 1988, au moment du plébiscite. Je travaillais pour la revue chilienne Análisis, hebdomadaire d’opposition à la dictature et j’étais correspondant de la radio Cooperativa. C’est quelque chose de difficile à comprendre, mais au cours des dernières années de la dictature, il y avait effectivement davantage de revues d’opposition, de gauche qu’aujourd’hui au Chili…

A l’époque, c’étaient elles qui avaient le plus grand nombre de lecteurs. On peut l’expliquer par le fait qu’elles remplissaient un rôle spécifique à l’époque : celui de s’exprimer « contre » la dictature. Tout l’appareil mis en place par les militaires disait une chose, et ces revues disaient le contraire. Les gens les « dévoraient » littéralement. Après, lorsque le « non à Pinochet » gagne et que nous entrons en période de transition, ces revues vont perdre de leur importance.



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L'UNE DE LA  REVUE  HEBDOMADAIRE « ANALISIS » Nº191
Comment étaient-elles financées ?

La solidarité internationale permettait qu’elles soient financées. Elles ne contenaient aucune publicité. Mais avec la transition vers la démocratie, elles ne sont plus « les revues opposantes » à la dictature, elles ne bénéficient donc plus d’aucune aide et d’aucune publicité.

Pourquoi la publicité les boude-t-elle ?

La pub au Chili est idéologique. Et les grands groupes tout comme l’industrie n’est pas idéologiquement « à gauche ». Lorsque Pinochet fut placé en état d’arrestation à Londres, en octobre 1998, ils allaient lui rendre visite et l’appuyaient et publiaient des articles où ils s’offusquaient que « notre général » (nuestro general) soit injustement mis derrière les verrous. En d’autres termes, les groupes leaders de l’économie chilienne ne sont pas « neutres » comme ils peuvent l’être ailleurs.

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UNE DE LA REVUE « CAUCE » CHILI 1986
Très peu placent de la publicité dans les journaux. La plupart réagissent de manière idéologique. Par exemple, The Clinic est très lu par des jeunes, et pourtant, les groupes de fabricants de bière n’y placent jamais de publicité parce que ce journal est trop opposé à ce qu’ils défendent. Sans publicité, la presse alternative survit difficilement.

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 EXEMPLAIRES ANCIENS DE L'HEBDOMADAIRE « HOY »
Comment avez-vous réagi ?

Je travaillais pour RFI à l’époque. Et je voulais surtout créer un magazine d’analyse, quelque chose qui puisse prendre la relève de tous ces journaux d’opposition qui s’éteignaient les uns après les autres. A l’époque il y en avait cinq : Hoy qui était de tendance Démocrate chrétien (DC), Apsis très lié au PPD et aux socialistes, Análisis qui était à gauche, Cauce qui réunissait toutes les tendances de la social-démocratie, et Pagina Abierta encore plus à gauche.


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UNE DU QUOTIDIEN « FORTÍN MAPOCHO » DU 11 OCTOBRE 1988
Il y avait aussi deux quotidien : Fortín Mapocho et La Epoca qui ont existé pendant les dernières années de la dictature et les premières de la démocratie. Ils ont disparu faute d’argent. La vente ne suffisait pas, elle ne couvre que 30 à 40% des coûts. C’est la publicité qui représente le nerf de la guerre d’un journal. Alors, comme j’appréciais la ligne critique du Monde Diplomatique en France, j’ai pensé que c’était une idée : l’apporter au Chili.

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 DES EXEMPLAIRES DE LA REVUE « PAGINA ABIERTA »
Créer une version chilienne du Monde Diplomatique ?

Je ne pouvais pas créer un nouveau média au Chili. Alors je suis allé voir l’équipe du Monde Diplomatique en France, et nous avons conclu un accord : j’ai le droit de reprendre tous les articles du Monde Diplomatique (traduits de la version française) et je peux ajouter des articles portant sur la situation nationale, à condition que la ligne éditoriale soit respectée. Cela permet de limiter les coûts. Je paye pour tous les articles déjà publiés ce que je paierais pour un seul article. Le reste des dépenses sont minimisés puisque nous n’avons pas une grande rédaction et que les traductions vers l’espagnol sont divisées par six, puisque six pays hispanophones publient une version nationale du Monde Diplomatique.

Et puis, le mensuel se vend plutôt à un bon prix : 1950 pesos, soit environ 3 euros. Nous en tirons tous les mois 8 000 exemplaires et en vendons 6000 (1500 abonnements, 500 en librairie ou lors d’événements spécifiques et quelques 4000 et plus en kiosques). Le journal se vend bien, ce qui fait que les ventes couvrent entre 80 et 90% des coûts. Sans oublier le nom prestigieux d’un journal français. Tout cela nous a permis de rendre ce projet économiquement viable.

Quelle est votre ligne éditoriale en ce qui concerne les sujets nationaux ?

Nous nous sommes rapprochés des mouvements sociaux, et cela depuis le début en 2000. Les mouvements qui remettaient en cause les « bienfaits la mondialisation », les forums sociaux. Nous avons même participé activement au lancement du premier forum social en 2004 au Chili, et lors de cette expérience nous nous sommes rendus compte que nous jouions un rôle qui dépassait celui d’un simple journal, parce qu’aucun autre organisme ne remplissait ce rôle-là. Nous nous sommes retrouvés au cœur d’une manifestation contre le président Bush, rassemblant 70 000 personnes, du jamais vu en démocratie chilienne jusqu’en 2011 où certaines manifestations d’étudiants ont atteint le million de participants.

Etes-vous liés à un parti ?

Non. Nous sommes engagés dans l’esprit critique, la défense de l’environnement, dans les sujets qui touchent au social. L’altermondialisme est un courant qui nous plaît parce qu’il remet en cause ce qui est établi.

Comment êtes vous perçus au Chili depuis l’élection de Sebastián Piñera en 2010 ?

Lorsque Sebastián Piñera est arrivé au pouvoir il y a deux ans, nous avons vu disparaître le dernier journal de gouvernement, La Nación, qui avait appuyé les quatre gouvernements de la Concertación pendant les vingt années de démocratie et qui avait soutenu la dictature militaire auparavant. Il a été fermé. La Nación n’existe plus qu’en version web aujourd’hui.

C’est alors qu’à l’équipe du Monde Diplomatique, nous avons pensé qu’il fallait traiter davantage les sujets chiliens dans nos éditions. Et nous avons créé une petite équipe pour mieux maîtriser les 30% purement chiliens du mensuel, dirigée par Libio Pérez (ancien directeur de Pagina Abierta, l’une des revues opposantes du temps de la dictature).

Nous donnons la parole aux acteurs sociaux, et avons véritablement accompagné le mouvement estudiantin, donnant un espace d’expression à ses différents leaders, même ceux de l’enseignement secondaire. Ce qui est formidable, c’est qu’ils ont accepté d’écrire « à la manière » du Monde Diplomatique : avec des notes en bas de page qui permettent de sourcer toutes les informations, de ne jamais rien affirmer sans faire référence à un ouvrage ou à un article de fond.

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« LARGE TRIOMPHE DU NON » , À L'ISSUE D'UN PLÉBISCITE, DU RÉGIME D'AUGUSTO PINOCHET.  QUOTIDIEN « LA ÉPOCA »  N° 566, D'OCTOBRE 1988
Qui sont vos lecteurs ?

Ils sont difficilement classables, comme le font les publicistes au Chili qui parlent de catégories ABC1, AB ou C…par exemple. Comme il est relativement cher, notre mensuel est acheté par des gens qui ont les moyens de le payer, certes, ce n’est pas un journal dit populaire. Mais il est lu par des intellectuels, des universitaires, des profs comme des élèves, des associations politiques et sociales, des leaders d’opinions, le monde des ONG, les bibliothèques… Au Chili, nous avons 61 universités et près d’un million d’étudiants. A quoi il faut ajouter des lecteurs critiques, qui cherchent une autre vision d’un événement.

Vous avez également une librairie à Santiago…

Oui, nous y organisons des débats, nous y montrons des documentaires. C’est aussi là que nous vendons nos livres, car c’est un autre aspect de notre activité : nous réunissons plusieurs articles parus dans le Monde Diplomatique autour d’un même sujet (par exemple : le travail domestique, la prison…), et nous les vendons sous forme d’un petit livre, pas cher du tout, que nous tirons en moyenne à 3000 exemplaires.

Le livre portant sur les étudiants, a été tiré à 5000 ex., pour Luis Sepúlveda, le tirage est passé à 10 000 ex. et sur l’Opus Dei nous en avons vendu 17 000 ex. parce qu’il s’agit d’un sujet occulte et tabou au sujet d’une organisation très puissante au Chili. L’idée est de prolonger la vie des articles et d’avoir un document qui ne vieillit pas, qui reste pérenne.

Parfois le sujet intéresse des personnes qui ne lisent pas obligatoirement le Monde Diplomatique. Ainsi, nous touchons de nouveaux lecteurs. Tous les mois, nous publions le journal et un livre que nous diffusons avec le journal et dans toutes les librairies, les foires, les universités à travers tout le pays. Une meilleure distribution est difficilement imaginable.

Avec le recul que pensez-vous de ces douze années d’expérience pour le lectorat chilien ?

Nous avons apporté un autre point de vue. Et l’idée d’informer toujours, en donnant les sources, en analysant. Une manière de faire du journalisme en profondeur.

lundi 21 mai 2012

FESTIVAL DE CANNES: GAEL GARCIA BERNAL, FAROUCHE OPPOSANT À PINOCHET DANS LE FILM CHILIEN « NO ».

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AVEC « NO », LE CHILIEN PABLO LARRAIN (À GAUCHE) SIGNE UN FILM GALVANISANT SUR LE RENVERSEMENT DE LA DICTATURE DE PINOCHET DU POINT DE VUE DES COMMUNICANTS. AVEC, EN RÔLE-TITRE, GAEL GARCIA BERNAL. PHOTO RICHARD DUMAS 
Jeune publicitaire de renom, élevant seul son fils, son personnage est approché par les dirigeants de l'opposition pour devenir le fer de lance de leur campagne pour le «Non». Avec peu de moyens et sous la surveillance constante des hommes de Pinochet, il conçoit un plan audacieux pour remporter le référendum.

Gael Garcia Bernal s'est «préparé intensivement pour ce rôle». «En peu de temps mais en me documentant sur le contexte social de cette époque pour comprendre le fonctionnement de ces micro-sphères politiques et plus largement le +rythme+ chilien», a-t-il expliqué à l'issue de la projection.

«J'ai bénéficié du fait que mon personnage est un Chilien qui a été exilé longtemps au Mexique » , a-t-il ajouté. «C'était très courant à cette époque», a souligné de son côté le réalisateur.

«Nous avons pensé à Gael d'emblée pour ce projet», a ajouté Pablo Larrain, pour «jouer l'équilibre précaire, l'ambiguité» de ce personnage qui n'est pas, au début du film, un militant. «Il savait déjà faire du skate, dont il avait tout pour le rôle!», a-t-il plaisanté, le personnage se déplaçant souvent ainsi dans les rues de Santiago.

Le cinéaste a choisi de tourner le film en «humatic», un vieux format vidéo, brouillant ainsi la perception entre son tournage et les images d'archives. Le procédé est saisissant, l'image pas très belle, mais ce choix «s'inscrivait dans l'imagerie visuelle de l'époque», a-t-il expliqué.

«Si j'avais tourné en haute définition, il y aurait eu un décalage entre les textures visuelles«, a-t-il ajouté, rappelant que de son enfance «marquée par la dictature» il retient «une image sale, basse définition», emprunte «de souffrance, d'obscurité».

samedi 12 mai 2012

ÉTUDIANTS DE TOUS LES PAYS...

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PHOTO ROGERIO BARBOSA
Camila Vallejo, l'une des leaders du mouvement étudiant chilien, encourage les étudiants québécois.


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CAMILA VALLEJO, L'UNE DES LEADERS DU MOUVEMENT ÉTUDIANT CHILIEN, ENCOURAGE LES ÉTUDIANTS QUÉBÉCOIS.
« Quand on défend le droit à l'éducation publique gratuite au service du peuple et de ses besoins, on affronte les gros poissons qui refusent de nous laisser aller dans cette direction. Et c'est là qu'il faut être plus astucieux, plus intelligent, plus engagé, plus conséquent, afin d'éviter de tomber dans le jeu et la stratégie de ceux qui veulent nous diviser, nous effrayer, de ceux qui nous traitent d'intransigeants, de délinquants. Je vous appelle à continuer avec force », a-t-elle lancé.


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PHOTO ALEX STP
Un représentant de l'Organisation continentale latino-américaine et caribéenne d'étudiants a déclaré pour sa part, à propos du « printemps érable », surnom du mouvement québécois : « Ils pourront couper les feuilles, ils n'arrêteront pas le printemps. »



Avec les informations de Claire Martin

vendredi 11 mai 2012

DEUX MILLE OISEAUX RETROUVÉS MORTS SUR LES PLAGES CHILIENNES

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DES CARCASSE DES OISEAUX DE MER, RETROUVÉE SUR LES CÔTES CHILIENNES, À  SANTO DOMINGO, LE 13 MAI 2012. PHOTO JOSÉ BRITO 
Les analyses anatomiques ont permis de déterminer que les oiseaux étaient morts juste après s'être nourris d'anchois et que leurs ailes étaient couvertes d'hématomes. Pour M. Brito, c'est le signe que les oiseaux, attirés par la présence de poissons, se sont noyés après s'être pris dans des filets de pêche. "Nous demandons aux pêcheurs qu'ils fassent un effort pour sortir les oiseaux de leurs filets afin qu'ils ne s'étouffent pas", a expliqué José Luis Brito à l'agence espagnole EFE. Le musée a annoncé qu'il déposerait plainte devant la police pour la mort des oiseaux.

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UNE CARCASSE DE  MANCHOT DE HUMBOLDT RETROUVÉE SUR LES CÔTES CHILIIENNES, À  SANTO DOMINGO, LE 13 MAI 2012. PHOTO JOSÉ BRITO 
La saison de la pêche aux anchois et aux sardines a débuté au large des côtes chiliennes il y a une semaine. Une centaine de cadavres d'oiseaux avaient déjà été retrouvés sur des plages du centre du pays dimanche.

Ces dernières semaines, des milliers de dauphins et d'oiseaux marins, dont une majorité de pélicans, ont été retrouvés morts sur les plages du Pérou voisin, les autorités mettant en cause le réchauffement climatique et le phénomène météorologique El Niño, qui affecteraient les ressources alimentaires de ces espèces.

CHILI: PRÉSENTATION DES PREMIERS PARTICIPANTS À LA COURSE ATACAMA SOLAR

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VÉHICULES FONCTIONNANT À L'ÉNERGIE SOLAIRE QUI PARTICIPERONT À  LA COURSE INTERNATIONALE SOLAR ATACAMA. PHOTO CARRERASOLAR
 La première édition, en 2011, avaient vu concourir 11 équipes du Chili, d'Argentine, de Porto Rico, d'Equateur et du Mexique.

Cette année, nous attendons au moins 20 concurrents. Aujourd'hui, nous présentons sept équipes chiliennes qui ont été les premières à s'inscrire et nous avons des confirmations de Colombie, du Pérou, d'Argentine alors qu'une équipe espagnole a fait part de son intérêt, a détaillé pour l'AFP Mauricio Zanotti, porte-parole de l'organisation de la course.

La présentation des véhicules s'est déroulée à l'occasion de la Foire internationale des technologies et de la 4e Rencontre des énergies renouvelables, inaugurées mercredi à Santiago du Chili.

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VÉHICULES FONCTIONNANT À L'ÉNERGIE SOLAIRE QUI PARTICIPERONT À  LA COURSE INTERNATIONALE SOLAR ATACAMA. PHOTO CARRERASOLAR

Trois véhicules ont improvisé une course sur une piste de 50 m et les chefs d'équipes ont expliqué les caractéristiques de leurs bolides.

Ca nous a pris deux mois pour fabriquer le véhicule et six mois pour le concevoir. Il a un châssis en acier, les roues sont celles d'une bicyclette et avec une batterie de 36 volt, on peut rouler plus de 250 km, a déclaré à l'AFP Rubén Aristiza, l'un des concepteurs du véhicule Barracuda, de l'équipe Sol Invictus.

De même que l'année dernière, la course comprendra deux catégories: les véhicules fonctionnant uniquement à l'énergie solaire et ceux combinant énergie solaire et traction humaine.

CHILI : LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 2010 A ÉTÉ BÉNÉFIQUE POUR DES PLAGES

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CARTE DE LA RÉPARTITION DE LA MAGNITUDE DES SECOUSSES (DE 1 À +10, EN BAS EN CHIFFRES ROMAINS) AU CHILI POUR LE SÉISME DU 27 FÉVRIER 2010. L'INTENSITÉ AUGMENTE DU BLEU AU ROUGE. L'ACTIVITÉ SISMIQUE RÉSULTE DE LA SUBDUCTION DE LA PLAQUE LITHOSPHÉRIQUE NAZCA SOUS L'AMÉRIQUE DU SUD. L'ÉPICENTRE DU SÉISME EST MARQUÉ PAR L'ÉTOILE NOIRE. © U.S. GEOLOGICAL SURVEY

Les digues chiliennes ont un effet négatif sur les plages
 
D’après cette étude, l’installation de digues a provoqué une disparition progressive des plages de sable situées à leur pied. Tous les organismes, animaux (crustacés, mollusques, oiseaux, etc.) ou végétaux, qu’elles abritaient ont alors disparu. Les premiers étages de la zone intertidale touchés sont le supralittoral et le médiolittoral, c'est-à-dire les parties de l'estran respectivement soumises aux embruns et couvertes par les marées. L’étage infralittoral, une aire émergée lors des marées de vive eau, disparaît en dernier.
Le séisme a également eu des effets destructeurs. La présence des digues a amplifié la violence du tsunami (vagues de 1,5 à 10 mètres de haut par endroit), provoquant de gros dégâts au sein des populations de crustacés, par comparaison avec des sites non construits. Par ailleurs, certaines étendues de sable ont tout simplement disparu en raison de la subsidence des régions situées au nord de l’épicentre. Au sud, l’élévation des côtes, ou soulèvement tectonique, a parfois fait sortir des roches de l’étage circalittoral de l’eau, en bloquant ainsi l’accès à la mer à certains animaux comme le crabe de sable (Emerita analoga), qui a donc disparu de ces sites. 

Le tsunami et le tremblement de terre ont redonné vie au littoral sableux
 
Tout n’est pas négatif, loin de là. Les soulèvements tectoniques ont en de nombreux endroits considérablement augmenté la surface de certaines plages, au point de faire réapparaître des milieux qui avaient été détruits suite à la mise en place des aménagements de protection du littoral. Ce phénomène a été amplifié par une diminution de la pente des étendues sableuses.
Chaque zone de l’estran a ensuite été repeuplée rapidement par des crustacés mobiles caractéristiques en seulement quelques semaines (exemples : l'amphipode Orchestoidea tuberculata et l'isopode Excirolana hirsuticauda) ou quelques mois (Excirolana braziliensis). La vitesse de recolonisation dépend de l’importance du soulèvement tectonique, de la hauteur du tsunami en chaque point étudié et bien sûr, de l’aménagement côtier. Les plages isolées par des constructions ont été repeuplées en dernier.
Dans le cas présent, et contre de nombreuses attentes, le tremblement de terre et le tsunami ont donc eu des effets bénéfiques sur l’écologie et la biodiversité des plages de sable chillienne, en augmentant notamment les habitats disponibles pour diverses espèces animales et végétales propres à ces milieux. La nature a, en quelque sorte, contrecarré les plans de l’Homme en surélevant les installations qu’il avait mises en place et en diminuant donc leurs effets. Plusieurs mois après le drame, des plantes pouvant fixer le sable ont été observées sur les plages agrandies alors qu’elles étaient absentes auparavant. Elles pourront redonner naissance à des dunes et donc à un nouvel écosystème.

mercredi 9 mai 2012

AU CHILI, « IL N’Y A PAS UN QUOTIDIEN D’OPPOSITION DANS LES KIOSQUES »

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VICTOR HUGO DE LA FUENTE, JOURNALISTE À RFI ET AU MONDE DIPLOMATIQUE, AVEC GIORGIO JACKSON, DIRIGEANT DU SYNDICAT DES ÉTUDIANTS CHILIENS, ET CAMILA VALLEJO, LEADER EMBLÉMATIQUE DE LA CONTESTATION ÉTUDIANTE AU CHILI, AU MEETING DE SOUTIEN AU MOUVEMENT DES JEUNES AU CHILI, À PARIS, LE 14 OCTOBRE 2011. PHOTO : MAURICE LEMOINE.

D’aucuns rétorqueront qu’en France aussi la presse est dominée par des grands groupes industriels. Et pourtant, les effets sur le contenu et sur l’éthique journalistique dans les deux pays ne sont pas comparables, comme nous le raconte Victor Hugo de la Fuente, journaliste franco-chilien, qui travaille à RFI (Radio France Internationale) depuis quinze ans, et qui a lancé Le Monde Diplomatique au Chili, il y a douze ans.

Il pose un regard historique et critique sur le fonctionnement des médias de ce pays. Et montre à quel point un système de vigilance pour protéger la liberté de la presse est essentiel pour les lecteurs, parce qu’il empêche les financeurs, quels qu’ils soient, d’intervenir directement sur le contenu ou sur les journalistes... ce qui n’est pas le cas au Chili. Interview de Victor Hugo de la Fuente.

Rue89 : De quelle manière l’information est-elle traitée au Chili ? Y a-t-il des particularités dans ce pays ?

Victor Hugo de la Fuente : On peut regretter que l’information soit aujourd’hui de plus en plus rapidement traitée, sans tenir compte du contexte et sans beaucoup d’explication, mais cette tendance est mondiale et le Chili n’y fait pas exception. Par contre, il existe bien une particularité chilienne et il s’agit de la concentration impressionnante des quotidiens dans les mains de deux groupes, Copesa et Mercurio (c’est une caractéristique en Amérique latine, en général, mais au Chili, c’est poussé à l’extrême). Tous les journaux leur appartiennent et ce sont les mêmes, exactement, que ceux qui avaient été autorisés par émission d’un acte appelé le « bando 15 », pendant la dictature de Pinochet.

Concrètement, cela veut dire que si tu demandes un quotidien d’opposition dans un kiosque, il n’y en a pas, contrairement au reste de l’Amérique Latine où les journaux d’opposition aux gouvernements en place sont imprimés tous les jours, qu’ils soient bons ou mauvais, influents ou pas. Mais ils existent. Ici non. La seule presse d’opposition ce sont des magazines mensuels (El Periodista, El Ciudadano, Punto Final, The Clinic, etc...).

Et la radio ?

Le paysage radiophonique est heureusement davantage diversifié mais là aussi la pluralité a été réduite suite à l’achat des radios les plus écoutées par des grands groupes comme Prisa (qui possède le journal espagnol El País). Le manque de publicité a mis à mort des radios autrefois très actives comme radio Balmaceda ou a réduit leur influence, comme c’est le cas de radio Coopérativa.

La télévision chilienne a aussi ses spécificités…

Dans le passé, il existait des chaînes publiques ou des chaînes appartenant aux universités. Au moment de la dictature, ces dernières ont été vendues à des privés. L’actuel président Sebastián Piñera a, par exemple, acheté la chaîne de l’Université du Chili, puis il l’a revendue… Megavision a été vendue à Claro, un très proche de Pinochet. La dernière chaîne de télévision qui ait été vendue en 2010, est celle de l’Université catholique, dont l’actionnaire majoritaire est aujourd’hui le groupe Luksic (l’une des familles les plus puissantes et des plus fortunées du Chili, d’après la revue Forbes).

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LONGTEMPS, LE CHILI A CONSERVÉ LA TRADITION D’UNE PRESSE LIBRE, CRITIQUE ET INDÉPENDANTE DU POUVOIR EN PLACE. RECONNUE AU DELÀ DES FRONTIÈRES, CETTE DIGNE TRADITION NE S’EST PAS DÉMENTIE MÊME SOUS LA CRUELLE DICTATURE MILITAIRE, QUI A MUSELÉE LA PRESSE, BRÛLÉ DES JOURNAUX  ET ASSASSINÉ DES JOURNALISTES. EN EFFET, UNE PRESSE INDOMPTABLE ET POPULAIRE A RÉSISTÉ, CLANDESTINE, ET A CONQUIS COURAGEUSEMENT DES PRÉCIEUX ESPACES DÉMOCRATIQUES DANS LA PRÉCAIRE LÉGALITÉ DE PINOCHET. AU DÉPART DES MILITAIRES, EN 1990, DANS UNE SOCIÉTÉ RÉGIE PAR LES LOIS DU MARCHÉ, LA PRESSE INDÉPENDANTE EST DISPARUE, ET CELLE QUI RESTE EST ASSUJETTIE AU BON VOULOIR DES PUBLICITAIRES ET AUX DIKTATS DES GRANDS GROUPES  ÉCONOMIQUES.
Comment les journalistes évoluent-ils dans ce type de paysage médiatique ?

D’abord, le journalisme d’investigation n’existe pas dans les médias chiliens (excepté dans un centre de recherches journalistiques, Ciper, qui appartient au groupe Copesa, on-line). Le journalistes qui enquêtent, publient des livres parce que les médias ne leur donnent pas l’espace pour publier le résultat de leur recherche.

Il faut regarder du côté de la formation des journalistes pour comprendre ce qui se passe. Une formation assurée par quelques universités publiques mais surtout par une myriade d’universités privées. Au Chili, les écoles de médecine s’associent aux cliniques (certaines vont même devenir propriétaires de certaines écoles), les écoles de publicité s’associent à des agences : d’un côté, on se dit que c’est parfait parce que les écoles sont en contact perpétuel avec le monde réel, le marché. Mais d’un autre côté, on les forme à travailler spécifiquement pour cette entreprise-là...

Vous voulez dire que l’entreprise et l’institut de formation peuvent être associées ou faire partie d’un même groupe privé ?

Oui. D’ailleurs, pour illustrer ce qui se passe parfois, je vais vous donner un exemple : depuis qu’ils sont tout petits, les chiliens qui vont dans les écoles de plus haut niveau qui sont ici privées, ont dans les mains des livres remplis de publicité.


CHILI : DES ENCARTS PUBLICITAIRES DANS LES LIVRES DE CLASSE DU PRIMAIRE.


Seuls les livres utilisés dans les établissements publics ne contiennent pas de publicité. Cet état de fait a provoqué un scandale l’an dernier lorsque l’ex-ministre d’Education de Sebastián Piñera, Joaquín Lavín a d’abord annoncé qu’il allait interdire la pub dans les livres de classe pour ensuite avouer qu’il ne pouvait pas contrôler cet usage, qu’il pouvait recommander mais pas stopper le processus, pas même dans les livres de primaire… Incroyable.

Rien de surprenant donc qu’à l’université la même logique soit appliquée. Les écoles de journalisme forment des professionnels pour les médias existants mais surtout pour des entreprises. En d’autres termes : le diplôme de journalisme forme aussi bien des journalistes que des attachés de presse.

Parce qu’il n’y a pas suffisamment de places dans les journaux ?

Oui, les places sont rares. Les journalistes qui avaient travaillé dans les journaux d’opposition pendant la dictature, ont, en temps de démocratie, trouvé un emploi dans des entreprises étatiques, les ministères, les ambassades en tant que chargés de presse ou de relations publiques. Certains enseignent dans les universités...

ANDRONICO LUKSIC JR, UN DES 5 HÉRITIERS DE L’EMPIRE ECONOMIQUE LUKSIC, GROUPE QUI POSSÈDE AU CHILI DES INTÉRÊTS DANS LA L’INDUSTRIE MINIÈRE, L’AGRO-ALIMENTAIRE, L’IMMOBILIER ET LA FINANCE, LES BANQUES, LES COMMUNICATIONS ET LA PRESSE. PROPRIÉTAIRE OU ACTIONNAIRE DE PANS ENTIERS DE CHAQUE SECTEUR ÉCONOMIQUE, LE GROUPE EST CONSIDÉRÉ LE PLUS RICHE DU CONTINENT, ET DÉTIENT UN INCONTESTABLE POUVOIR SUR LA VIE POLITIQUE DU PAYS. LUKSIC S’EST OFFERT IL Y A QUELQUES ANNÉES LA CHAÎNE DE TELEVISION TV 13, QUI APPARTENAIT À L’UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DU CHILI.

Aujourd’hui, tous les ans, des milliers de jeunes journalistes arrivent sur le marché après avoir suivi cinq années d’études, mais le niveau au bout du compte n’est pas très bon parce qu’ils n’ont pas fait d’autres études de culture générale, de droit, d’économie, de lettres comme cela se fait ailleurs. A cela s’ajoute le fait que le niveau des salaires des journalistes soit très bas (autour de 300-400 € mensuels). Voilà ce qu’offrent les journaux d’ici.

Et la télévision ?

Les journaux télévisés sont passés d’une heure à une heure et demie. Les chaînes rallongent les nouvelles pour pouvoir les remplir de plages publicitaires. Alors, on finit par voir des JT avec des informations qui n’en sont pas. Du genre : il fait chaud, la vente de glaces a augmenté. Et le journaliste fait un micro-trottoir de quatre minutes sur le fait que les gens aiment manger des glaces en été…

La télévision chilienne est très friande d’accidents de voiture, de crimes…

A Chilevision, c’est une spécialité. Mais les autres chaînes font la même chose. Les JT commencent par les accidents de la route, et plus il y a de sang sur les images, mieux c’est. Ensuite, ils poursuivent avec les vols, et le pompon c’est les crimes. C’est ce qui les fait vivre et ils pensent que c’est ce qui fait vibrer les téléspectateurs [...]. Résultat : alors que le Chili est l’un des pays d’Amérique Latine où la délinquance est la moins forte, le deuxième pays le plus sûr du continent derrière l’Uruguay, où il n’existe pas d’enlèvements express comme en Argentine, au Brésil ou en Colombie… l’impression d’insécurité est énorme!

Est-ce à dire que les médias manipulent et que les téléspectateurs les croient ?

La presse peut influencer, mais elle n’est pas toute-puissante. Les gens sont capables de voir la différence entre ce que la télévision montre et ce qu’ils voient dans la rue. En politique, par exemple, il y a vingt ans, il n’y avait pas de journaux de la Concertation, et pourtant, les chiliens ont voté pour cette Concertation, même si tous les journaux les en dissuadaient. Les Chiliens ne font pas ce que les journaux leur disent de faire.

CHILI : L'ÉTRANGE PHÉNOMÈNE DU LAC QUI DISPARAÎT


En quelques heures, il s'est asséché complètement, laissant derrière lui quelques flaques et des morceaux de glace provenant du glacier qui l'alimente.

Assistante de recherche au centre d'Etudes Scientifiques (CECS), Daniela Carrion, se trouvait sur les lieux lorsque le phénomène s'est manifesté.

Quand nous nous sommes réveillés, nous avons vu un changement total dans la vallée, raconte-t-elle à l'AFP. Les zones que nous parcourions étaient inondées, jonchées de gigantesques morceaux de glace.

Le Cachet II se forme grâce à la fonte du glacier Colonia, qui avec ses énormes parois de glace fait fonction de barrage naturel de retenue.

Mais selon les scientifiques, le réchauffement des températures affaiblit peu à peu le glacier qui, quand il ne peut plus supporter la pression du lac qu'il enserre, laisse s'écouler l'eau par un tunnel se formant entre la roche et le glacier.

L'eau se déverse alors d'un seul coup dans le fleuve Baker, qui voit son débit habituel multiplié par trois.

Lorsque ce phénomène se produit, un système d'alerte se déclenche automatiquement pour avertir les rares habitants de la zone qui peuvent ainsi mettre leurs animaux à l'abri et rester attentifs à la montée des eaux.

La dernière fois, le dénivellement occasionné a été supérieur à 31 mètres selon un rapport de la Direction Générale des Eaux (DGA), qui surveille le lac avec un système satellitaire.

La rapide descente du niveau de l'eau s'est répercutée sur le début du fleuve Baker, qui est passé de 1.100 m3/seconde à 3.511 m3/s indique la DGA dans un communiqué.

Récemment, ce phénomène de drainage soudain s'est produit dans plusieurs lacs alimentés par des glaciers et le lac Cachet se vide désormais trois fois par an en moyenne.

Cette année, le phénomène s'est également produit le 27 janvier et, depuis 2008, il a été constaté à 11 reprises.

Les experts scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme, indiquant que ces soudaines disparitions de lacs risquent d'augmenter en raison du réchauffement climatique et doivent être surveillés pour en prévenir les effets sur les communautés locales.

Si jusqu'à présent les disparitions de Cachet II n'ont pas provoqué de gros dégâts, ils suscitent une énorme curiosité.

Il y a eu une augmentation de ces phénomènes appelés GLOF (Glacial Lake Outburst Floods) et les projections prévoient qu'ils deviennent plus fréquents avec le réchauffement climatique, explique à l'AFP un glaciologue expert en changement climatique du CECS, Gino Casassa.

Selon M. Casassa, qui a reçu avec d'autres experts le Prix Nobel de la Paix en 2007 comme coordinateur du Panel Intergouvernemental du Changement Climatique au Chili, quelque 53 phénomènes de ce type se sont produits entre 1896 et janvier 2010, avec une accélération de leur fréquence ces dernières années.

Mais ces cas ne sont pas exclusifs à la Patagonie et se produisent également en Islande, en raison de la fonte des glaces provoquée par l'activité volcanique, ainsi que dans la chaîne de l'Himalaya.

Voir aussi  :

CHILI: À LA RECHERCHE DU LAC DISPARU

RÉSOLU LE MYSTÈRE DE LA DISPARITION DU LAC


LA DISPARITION D'UN LAC CHILIEN DUE À UNE RUPTURE DES GLACES

vendredi 4 mai 2012

SARKOZY, C'EST TA FRIVOLITÉ QUI TE PERDRA !

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NICOLAS SARKOZY. PHOTO WILSON DIAS 
L'“hyperprésident” avait promis de rajeunir la vie politique française, de laisser derrière lui le gaullisme, d'insuffler “américanisation et modernité” à la droite française traditionnelle et à l'Etat. Jusqu'à présent, il n'a rien réussi de semblable. Même si sa gestion a obtenu des succès, son principal problème a été ce que le philosophe Raymond Aron avait reproché à l'autre président qui n'a pas été réélu, Valéry Giscard d'Estaing. “Président, vous manquez du sens tragique [de l'Histoire]”, lui avait-t-il lancé. Chez Sarkozy, ç'a été encore plus flagrant. Malgré ses qualités d'homme d'action, il a été frivole. Une fois qu'il s'est rendu compte de l'évidence de son défaut, il a réagi comme le font les frivoles : il s'est enfermé “en privé” pour regarder des films d'art et d'essai (rien moins que Dreyer), il se vantait de lire Dostoïevski et il s'est mis à fréquenter les connaissances du monde de la culture de son épouse, Carla Bruni.

Il ne maitrise plus son ordre du jour

Depuis qu'il s'est lancé en politique, Sarkozy a tranché par son style direct, par sa capacité à défier ses adversaires et à aller à contre-courant s'il le faut. Ajoutez à cela que personne ne doute de son intelligence ni de son habilité. Mais alors, me direz-vous, son manque d'idées et de culture n'a guère d'importance ! Eh bien, si. D'une part, la France est l'un des pays d'Europe qui a toujours attaché le plus d'importance à cet aspect chez ses gouvernants ; d'autre part, plus généralement, celui qui manque de culture peut avoir l'esprit d'initiative, mais il n'aura pas d'idées qui donnent un contenu à son action politique. La culture entraîne la capacité à affronter la complexité de la société.

Devant son incapacité à définir une vision d'avenir pour la nation, Sarkozy, a dû recourir de plus en plus aux idées d'autrui. Aujourd'hui, intellectuellement, il n'est plus que l'ombre de son conseiller Patrick Buisson. C'est ce dernier, intellectuel enraciné dans la droite dure, qui définit aujourd'hui l'ordre du jour du sarkozysme.

S'il perd, comme tout semble l'indiquer (même si un miracle final peut toujours se produire), ce sera davantage à cause de sa frivolité que des vertus de son très terne et médiocre adversaire.

La culture du management plutôt que celle de la politique

Pour sa part, notre droite, qui par la voix de Joaquín Lavín [ministre du Plan] et de Piñera a clamé son admiration pour Sarkozy, voue un certain mépris à la politique, à laquelle elle tente de substituer l'action de la technique. Depuis l'expérience malheureuse de gouvernement “administrativo-technique” de Jorge Alessandri [Président de 1958 à 1964] jusqu'à “Piñera, la nouvelle manière de gouverner”, en passant par “Büchi [ministre des Finances de 1985 à 1989] est notre homme” et “Lavín [actuel ministre de l'Education], vive le changement”, ils ont voulu remplacer la politique par la technique et le marketing.

Dans cette optique, leur nouvelle fascination pour le ministre des Travaux publics n'a rien d'étonnant. Laurence Golborne est le Chilien de droite par excellence. Son activisme, son parcours atypique, son côté sympa avec sa guitare, son esprit d'entreprise, tels sont les succédanés de son manque de culture politique. C'est la poursuite de la culture du management par d'autres moyens. Dans ce milieu, il paraît donc presque naturel, ou du moins pas du tout bizarre, de passer du monde du marketing à la Moneda [siège de la présidence]. L'esprit de management et la volonté de technification de la politique revêtent pour la droite chilienne un caractère idéologique.

Sarkozy, héritier d'une tradition politique parmi les plus riches qui existent, n'a pas pu échapper à la tragédie de la frivolité. La droite a obtenu plus de voix que la gauche, mais les anticorps produits par l'antisarkozysme paraissent les plus forts.

jeudi 3 mai 2012

CHILI : LA « RECONNAISSANCE CONSTITUTIONNELLE DU PEUPLE MAPUCHE » DEMANDÉE

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L’EVÊQUE DE TEMUCO  MANUEL CAMILO VIAL RISOPATRÓN. PHOTO FOTOGRAFIAS.IGLESIA.CL
L’Evêque de Temuco est le responsable de la Pastorale Mapuche et a manifesté son indignation face aux différents incidents qui ont vu la police militaire agresser un groupe de Mapuche au cours d’une action de contrôle dans la zone. Les Mapuche ont déposé plainte auprès des tribunaux. 
La presse locale, selon les informations recueillies par l’Agence Fides, a publié des nouvelles relatives aux différents abus perpétrés par les forces spéciales de la police militaire dans la commune d’Ercilla et en particulier contre la communauté Mapuche de Temucuicui où les autorités de la communauté Mapuche elles-mêmes ont été malmenées et agressées, seulement parce qu’elles faisaient partie de la population indigène. 
« La violence qui existe dans le conflit entre les communautés et l’Etat chilien est un mauvais signe pour notre société » a déclaré l’Evêque, soulignant que la question Mapuche doit être affrontée de manière urgente et avec décision.

mercredi 2 mai 2012

CHILI : LES ÉTUDIANTS RETOURNENT DANS LA RUE


Mais, même s’ils ont apprécié cette avancée et l’ont saluée comme une victoire, les dirigeants étudiants ont rappelé qu’il restait encore du chemin à parcourir. Décidés à rester vigilants sur les clauses en petits caractères, ils ont souligné que les changements s’obtenaient dans la rue. Ils ont été entendus : la première manifestation de 2012, mercredi 25 avril, a rassemblé 48 000 étudiants selon la police, 75 000 selon les organisateurs. “Un succès total”, au dire de Camila Vallejo. 

La journée d’action a commencé à 11 heures du matin sur la Plaza Italia, centre névralgique de Santiago. Des lycéens, des étudiants et des élèves d’autres écoles [collèges privés, instituts professionnels, etc.] ont entamé leur marche en passant par l’Alameda, principale artère de la capitale, avant d’arriver à l’ancienne gare Mapocho, dans le nord de la ville. Le slogan “A bas l’enseignement de Pinochet” a retenti une nouvelle fois avec force, accompagné de danses et de musique. Certains portaient des déguisements, beaucoup brandissaient des pancartes. Comme d’habitude, les manifestants ont écouté les discours des principaux dirigeants étudiants. “Les familles chiliennes ne veulent pas vivre dans l’endettement, a lancé Boric d’entrée de jeu. [Notre mouvement] est un camouflet pour ce gouvernement, qui ne veut pas comprendre que nous, les étudiants, nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que l’enseignement s’améliore […]. Nous ne nous vendrons pas.” De son côté, Camila Vallejo s’est dite étonnée du nombre de manifestants et a déclaré : “Nous devons être fiers d’être là. On nous répétait que les étudiants étaient fatigués, que cela n’en valait plus la peine, que plus personne ne voulait mouiller sa chemise, et voilà le résultat.” La très charismatique dirigeante a ajouté qu’“aujourd’hui nous le voyons dans les rues, avec le nombre de gens qui sont venus réclamer des réformes… le peuple chilien défendra sans relâche le droit à l’éducation”. 

Quant au président de l’Université catholique, Noam Titelman, il estime qu’il faut voir dans cette manifestation un appel au gouvernement “pour qu’il [surmonte] la crise de représentativité à laquelle il est confronté et pour qu’il soit plus ouvert au dialogue”. Le ministre Beyer considère que cette manifestation ne se justifie pas, étant donné que le gouvernement, par le projet qu’il a annoncé au début de la semaine, a satisfait les revendications formulées l’année dernière par le mouvement. Pour sa part, le porte-parole de la présidence, Andrés Chadwick, a dressé un bilan positif de la journée d’action et s’est félicité de l’attitude de la police, durement critiquée pour avoir eu la main lourde lors des manifestations précédentes. A quelques pâtés de maisons de là, au milieu du cortège, il y avait Gerson Gutiérrez, le frère de Manolito, ce jeune de 16 ans abattu par un carabinier il y a tout juste huit mois, sur une barricade en cours d’installation dans un quartier de Santiago, un jour de manifestation.

CHILI : AVEC LA SÉCHERESSE, LES VITICULTEURS ESPÈRENT UN MILLÉSIME DE QUALITÉ

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7 VINS CHILIENS DANS UNE LISTE DES 100 PLUS VENDUS AUX ETATS-UNIS.

"Le Chili est un lieu unique au monde pour la viticulture. En plus de ses températures, il y a très peu de parasites endommageant la vigne", souligne pour l'AFP Miguel Torres, directeur au Chili du domaine espagnol centenaire qui porte son nom, celui de son grand-père et de son père, installé dans la campagne chilienne depuis 1979.

De fin février à début mai, les principaux vignobles du pays sont en pleines vendanges, avec l'espoir d'augmenter la récolte précédente qui avait accusé une baisse de 15%, déjà en raison d'une sécheresse.

La saison dernière, la sécheresse a frappé les principales régions viticoles du pays modifiant ainsi l'arôme, la robe et le nez des vins locaux.

"La sécheresse agit davantage à partir du mûrissement des fruits. Un des problèmes est ce que nous appelons le +coup de soleil+, lorsque les raisins, après avoir été soumis aux rayons directs du soleil, prennent une couleur marron, un peu café, qui a une influence sur l'arôme", explique Fernando Almeda, oenologue en chef du domaine Miguel Torres.

"Le manque d'eau va augmenter la qualité et la concentration des arômes du vin", estime-t-il.

"Les années 2011 et 2012 ont été chaudes, ce qui permettra une maturité parfaite des raisins et une production légèrement plus élevée cette année", estime pour sa part Massimo Leonori, sommelier du domaine Concha y Toro, le plus grand producteur de vins du Chili avec 33% du marché.

Les cépages blancs produits au Chili, comme le chardonnay, sauvignon blanc et le gewürztraminer devraient donner davantage que l'an dernier "avec des vins un peu moins frais, moins d'acidité totale, un taux d'alcool plus élevé et une moindre intensité aromatique", évalue Fernando Almeda.

Les vins rouges connaîtront pour leur part des différences de production: les vignes arrosées uniquement par l'eau de pluie présenteront une faible production cette année comme cela a été le cas en 2011, alors que les vignobles irrigués maintiendront leur production, selon Fernando Almeda.

Le secteur prévoit en 2012 une augmentation en volume et en valeur des exportations.

Le Chili a su se placer ces 30 dernières années parmi les plus grands producteurs de vin avec 3,4% de l'offre mondiale et arrive en tête de la liste des pays dits du "nouveau monde" comptant notamment l'Australie, l'Argentine les États-Unis et l'Afrique du Sud.

En 2011, le Chili a exporté 664 milliards de litres de vin et 473 millions de bouteilles, principalement aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada.

Parmi les vins rouges chiliens se détachent notamment le cabernet sauvignon, le merlot et le carménère, un cépage d'origine française cultivé aujourd'hui uniquement au Chili, après avoir été détruit par l'épidémie de phylloxéra, la maladie de la vigne qui avait ravagé les vignobles européens en 1867.

Certains de ces vignerons français ruinés à l'époque ont contribué à la vinification moderne du Chili après avoir émigré dans ce pays.