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lundi 11 mars 2019

CHILI, DES SCIENTIFIQUES ONT RÉUSSI À FILMER UNE MYSTÉRIEUSE POPULATION D'ORQUES


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Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à filmer une population rare d'orques dites "orques de type D" au large de la pointe sud du Chili. Grâce aux données et échantillons collectés, ils espèrent démontrer qu'il s'agit d'une espèce distincte des autres épaulards. 
UNE JEUNE ORQUE DE TYPE D PHOTOGRAPHIÉE DANS LE PASSAGE 

DE DRAKE ENTRE L'AMÉRIQUE DU SUD ET L'ANTARCTIQUE.

PHOTO MICHAEL NOLAN
Avec leur dos noir, leur ventre et leur oeil blanc, les orques ne ressemblent à aucun autre cétacé. Mais toutes les orques ne se ressemblent pas. Les spécialistes distinguent plusieurs populations qui évoluent dans les eaux du Pacifique nord, de l'Atlantique nord et de l'Antarctique. Certains sont plus petites, ne montrent pas exactement le même mode de vie ni le même régime alimentaire.


Toutes ces populations sont actuellement classées sous la même espèce Orcinus orca. Mais chez certaines, les différences sont telles que les chercheurs réfléchissent à les identifier comme une nouvelle espèce. C'est le cas de l'orque de type D dont une équipe vient d'obtenir des images inédites dans son milieu naturel, au large du cap Horn à la pointe sud du Chili.

Mystérieuse population
Cette orque forme une population mystérieuse et rarement observée. Il a fallu attendre 2011 qu'une étude publiée dans la revue Polar Biology décrive formellement le groupe à partir de témoignages de pêcheurs, de photos de touristes et d'un échouage massif survenu en 1955 sur une plage de Nouvelle-Zélande. Mais jamais encore les orques n'avaient été observées évoluant dans leur milieu naturel.

C'est une équipe de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) qui a réussi cette prouesse en larguant son ancre durant une semaine à un endroit où les orques avaient été repérées. Malgré les conditions météorologiques difficiles, les scientifiques ne sont pas repartis bredouille grâce à un groupe de 25 épaulards curieux qui s'est approché du navire.

Les cétacés sont restés plus de trois heures à proximité de l'Australis, permettant à l'équipe de la NOAA de les filmer sous toutes les coutures. Elle en a également profité pour prélever des échantillons de peau et de graisse grâce à une technique sans danger pour les cétacés. Enfin, elle a plongé un hydrophone sous la surface pour tenter d'enregistrer les vocalisations du groupe.

L'orque de type D, une espèce à part entière ?
Si l'orque de type D intrigue tant les scientifiques, c'est qu'elle montre de grandes différences comparé aux autres populations de l'hémisphère Sud. Plus petites, ces orques affiche une tête plus ronde, une nageoire dorsale plus fine et pointue ainsi qu'une tache au niveau de l'oeil plus petite. Elles vivent en outre dans un habitat particulier, dans les eaux glacées et agitées juste au dessus de l'Antarctique.


Comparaison des quatre types d'orques répertoriés dans l'hémisphère Sud. - Albino.orca
Lorsque les 17 spécimens se sont échoués en 1955, les spécialistes ont pensé qu'ils présentaient des anomalies physiques. Des échantillons de tissu et de dent avaient alors été prélevés. Mais ce n'est que dans les années 2000 que des photographies capturées au large de l'archipel de Crozet ont montré que ces orques n'étaient pas seules à présenter de telles caractéristiques.

En 2013, les échantillons issus de l'échouage ont été analysés et ont révélé que cette population était génétiquement distincte des trois autres types d'orques de l'hémisphère Sud. Elle aurait divergé de ces derniers il y a quelque 390.000 ans. Jusqu'ici, les données se sont néanmoins révélées insuffisantes pour le confirmer avec certitude et identifier l'orque de type D comme une nouvelle espèce.

D'où l'importance des nouveaux échantillons collectés par l'équipe de la NOAA. "Nous sommes très excités par les analyses génétiques à venir", a confié dans un communiqué, Bob Pitman, spécialiste de la NOAA et co-auteur de l'étude publié en 2011 qui recherche ces orques depuis quatorze ans. "Les orques de type D pourraient être le plus grand animal non décrit de la planète".

Une cachette bien choisie
Si les analyses confirment le statut de nouvelle espèce, les orques se verront attribuer leur propre nom. Un nom qui pourrait faire référence à leur habitat subantarctique particulièrement inhospitalier. Outre le froid, la région est balayée par des vents violents et des tempêtes puissantes qui ont sans doute contribué à rendre ces cétacés insaisissables.

"Si vous êtes un grand animal qui essaie de se cacher des scientifiques, c'est exactement là où vous voudriez le faire", a souligné au National Geographic Bob Pitman. Mais grâce à l'ADN, les cétacés pourraient enfin être mis au jour, plus de soixante ans après les premières observations. Ce cas "est un signe évident du peu de choses que nous savons sur la vie dans nos océans", a conclu le spécialiste.

Toutes ces populations sont actuellement classées sous la même espèce Orcinus orca. Mais chez certaines, les différences sont telles que les chercheurs réfléchissent à les identifier comme une nouvelle espèce. C'est le cas de l'orque de type D dont une équipe vient d'obtenir des images inédites dans son milieu naturel, au large du cap Horn à la pointe sud du Chili.

Mystérieuse population

Cette orque forme une population mystérieuse et rarement observée. Il a fallu attendre 2011 qu'une étude publiée dans la revue Polar Biology décrive formellement le groupe à partir de témoignages de pêcheurs, de photos de touristes et d'un échouage massif survenu en 1955 sur une plage de Nouvelle-Zélande. Mais jamais encore les orques n'avaient été observées évoluant dans leur milieu naturel.

C'est une équipe de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) qui a réussi cette prouesse en larguant son ancre durant une semaine à un endroit où les orques avaient été repérées. Malgré les conditions météorologiques difficiles, les scientifiques ne sont pas repartis bredouille grâce à un groupe de 25 épaulards curieux qui s'est approché du navire.

Les cétacés sont restés plus de trois heures à proximité de l'Australis, permettant à l'équipe de la NOAA de les filmer sous toutes les coutures. Elle en a également profité pour prélever des échantillons de peau et de graisse grâce à une technique sans danger pour les cétacés. Enfin, elle a plongé un hydrophone sous la surface pour tenter d'enregistrer les vocalisations du groupe.

L'orque de type D, une espèce à part entière ?

Si l'orque de type D intrigue tant les scientifiques, c'est qu'elle montre de grandes différences comparé aux autres populations de l'hémisphère Sud. Plus petites, ces orques affiche une tête plus ronde, une nageoire dorsale plus fine et pointue ainsi qu'une tache au niveau de l'oeil plus petite. Elles vivent en outre dans un habitat particulier, dans les eaux glacées et agitées juste au dessus de l'Antarctique.


COMPARAISON DES QUATRE TYPES D'ORQUES 

RÉPERTORIÉS DANS L'HÉMISPHÈRE SUD. 
Lorsque les 17 spécimens se sont échoués en 1955, les spécialistes ont pensé qu'ils présentaient des anomalies physiques. Des échantillons de tissu et de dent avaient alors été prélevés. Mais ce n'est que dans les années 2000 que des photographies capturées au large de l'archipel de Crozet ont montré que ces orques n'étaient pas seules à présenter de telles caractéristiques.

En 2013, les échantillons issus de l'échouage ont été analysés et ont révélé que cette population était génétiquement distincte des trois autres types d'orques de l'hémisphère Sud. Elle aurait divergé de ces derniers il y a quelque 390.000 ans. Jusqu'ici, les données se sont néanmoins révélées insuffisantes pour le confirmer avec certitude et identifier l'orque de type D comme une nouvelle espèce.

D'où l'importance des nouveaux échantillons collectés par l'équipe de la NOAA. "Nous sommes très excités par les analyses génétiques à venir", a confié dans un communiqué, Bob Pitman, spécialiste de la NOAA et co-auteur de l'étude publié en 2011 qui recherche ces orques depuis quatorze ans. "Les orques de type D pourraient être le plus grand animal non décrit de la planète".

Une cachette bien choisie
Si les analyses confirment le statut de nouvelle espèce, les orques se verront attribuer leur propre nom. Un nom qui pourrait faire référence à leur habitat subantarctique particulièrement inhospitalier. Outre le froid, la région est balayée par des vents violents et des tempêtes puissantes qui ont sans doute contribué à rendre ces cétacés insaisissables.

"Si vous êtes un grand animal qui essaie de se cacher des scientifiques, c'est exactement là où vous voudriez le faire", a souligné au National Geographic Bob Pitman. Mais grâce à l'ADN, les cétacés pourraient enfin être mis au jour, plus de soixante ans après les premières observations. Ce cas "est un signe évident du peu de choses que nous savons sur la vie dans nos océans", a conclu le spécialiste.




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