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vendredi 12 avril 2019

WASHINGTON DÉCLASSIFIE SES DERNIÈRES ARCHIVES SUR LA DICTATURE EN ARGENTINE


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PHOTO  MAURICIO LIMA
Washington (AFP) - Les États-Unis ont déclassifié vendredi leurs dernières archives sur les violations des droits humains en Argentine durant la dictature militaire soutenue par Washington, mettant un terme à leur plus importante opération de ce genre au profit d'un gouvernement étranger. 

DOCUMENT DÉCLASSIFIÉ
PHOTO EFE
«Les informations contenues dans ces documents seront fondamentales pour la justice », s'est félicité le ministre argentin de la Justice German Garavano, qui a formellement reçu les 5.600 nouveaux fichiers déclassifiés lors d'une cérémonie aux Archives nationales à Washington. « Il est bon que les Argentins tirent les leçons du passé et ne répètent pas cela à l'avenir ».

En tout, depuis les premières déclassifications annoncées en 2016 par le président démocrate de l'époque, Barack Obama, l'opération a permis de remettre à Buenos Aires "près de 50.000 pages de documents", a précisé le département d'Etat américain dans un communiqué.

Il s'agit de la plus grande opération de remise directe de fichiers déclassifiés à un gouvernement étranger dans l'histoire des Etats-Unis, ont souligné les autorités américaines.

"Mon souhait est que l'accès à ces fichiers apporte aux Argentins les informations nécessaires pour leur processus de réconciliation", a écrit le président Donald Trump dans une lettre à son homologue argentin Mauricio Macri.

DOCUMENTS DÉCLASSIFIÉS
La déclassification avait été promise dès 2000 aux Mères et Grand-Mères de la place de Mai, symboles de la lutte contre la dictature qui, de 1976 à 1983, a arrêté, emprisonné, torturé et éliminé des opposants par milliers, avant de les faire disparaître plutôt que de remettre leurs dépouilles aux familles.

Pensant que les militaires étaient le meilleur rempart contre l'avancée de mouvements de gauche ayant souvent fait le choix de la lutte armée, Washington a soutenu de nombreuses dictatures en Amérique latine.

En annonçant les premières déclassifications en 2016 à Buenos Aires, Barack Obama avait assuré que l'époque des changements de régime par la force était révolue, que les États-Unis n'étaient "pas à court d'autocritique".