Les faits La traditionnelle marche en mémoire des disparus de la dictature militaire a été annulée à cause de l’épidémie de coronavirus. Les associations de défense des droits de l’homme appellent toutefois à un hommage en ligne avec le hashtag #PañuelosConMemoria.
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HOMMAGE DES ARGENTINS AUX VICTIMES DE LA DICTATURE MILITAIRE, MARDI 24 MARS. PHOTO JUAN IGNACIO RONCORONI/EPA/MAXPPP |
PHOTO LAS RAMONAS |
Le foulard fait référence à un symbole des « Mères de la Place de Mai » qui, chaque jeudi depuis quarante ans, marchent en direction du palais présidentiel argentin, en mémoire des enfants disparus durant la dictature. La marche ne pourra pas avoir lieu ces prochaines semaines.
« Des foulards en mémoire »
« NOUS GARDONS LA MÉMOIRE VIVANTE »
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Sur Twitter, un internaute a tenté de rallier un maximum de personnes autour de cette mobilisation virtuelle : « Rappelez-vous, le matin du 24 mars, de suspendre beaucoup de foulards blancs sur les balcons et les fenêtres. Le Covid-19 ne nous fera pas oublier le slogan «Mémoire, Vérité et Justice» », slogan de ralliement des familles des disparus de la dictature.
Les personnalités politiques argentines se sont jointes à cette commémoration 2.0, comme Matias Lammens, ancien ministre du tourisme et des sports. « La mémoire collective que nous construisons est un travail de tous les jours, qui nous permet de réfléchir sur le modèle de société que nous voulons bâtir, a-t-il publié sur Twitter. Aujourd’hui, de chez nous, nous sommes inspirés par l’exemple de la lutte et de la persévérance des Mères et des Grands-Mères de la Place de Mai ».
30 000 disparus
L’inscription « Ils sont 30 000 personnes » est affichée sur une grande partie des photos publiées sur les réseaux sociaux. Un chiffre qui fait référence aux 30 000 morts ou disparus - selon les organisations de défense des droits de l’homme argentines - pendant la dictature.
Ce nombre fait l’objet d’une polémique entre les associations et des instances officielles argentines, comme la Commission nationale sur la disparition de personnes, créée à la fin de la dictature par le gouvernement constitutionnel de Raul Alfonsin, qui a comptabilisé 8 961 personnes disparues.