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mercredi 4 mars 2020

FÉMINICIDES. « LA POSTURE DES FEMMES » : AU CHILI, LA PETITE PHRASE SEXISTE DU PRÉSIDENT PIÑERA

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« LE VIOLEUR, C’EST TOI »
GRAFFITI À SANTIAGO DU CHILI
PHOTO BUENOS AIRES STREET ART
Alors qu’il assistait à un événement destiné à promulguer une loi renforçant les poursuites pour crime de féminicide au Chili, le président Sebastián Piñera a prononcé des mots ambigus, laissant entendre que les femmes pourraient avoir une responsabilité dans les abus sexuels dont elles sont victimes.

« TOUTES NOUS ALLIONS ÊTRE REINES »
GRAFFITI À SANTIAGO DU CHILI
PHOTO BUENOS AIRES STREET ART
Qu’a voulu dire exactement Sebastián Piñera le 2 mars 2020 lorsqu’il a lâché une drôle de phrase sur les abus sexuels, et peu après, une seconde phrase au moins aussi maladroite ?

Alors qu’il assistait à l’annonce officielle de la promulgation d’une loi, dite « loi Gabriela », qui élargit la notion de féminicide à tout crime lié au genre, raconte le site Infobae, le président chilien, cité par le média, a déclenché une polémique en déclarant :
« Parfois, on n’a pas seulement affaire à la volonté des hommes, [l’acte] peut être dû à la posture des femmes qui sont maltraitées.»

Bis repetita


Après ces propos lunaires qui ont aussitôt fait hausser les sourcils sur les réseaux sociaux, le président a ajouté :
« Nous devons corriger celui qui commet un abus, et nous devons aussi dire à la personne qui a subi un abus qu’elle ne peut pas permettre que cela arrive. »
De vives protestations ont inondé les réseaux sociaux, à commencer par celles de Camila Vallejo, la députée communiste à l’origine de la loi Gabriela, qui s’est indignée dans un tweet que « le président continue à justifier la violence machiste ». La députée a qualifié les propos du dirigeant d’« offense pour les familles des victimes », relate CNN Chile.

CAPTURE D'ÉCRAN
Le collectif chilien féministe Las Tesis, qui s’est rendu célèbre dans le monde entier avec une chorégraphie, a répété une partie du texte de sa chanson : « C’est la faute de ceux qui abusent de nous, nous violentent et la faute des institutions qui les couvrent. »
CAPTURE D'ÉCRAN
Face à cette grogne légitime, Sebastián Piñera a été contraint de publier une explication de texte, rapportée par Infobae, qui cite le tweet du président:
« Que les choses soient claires : je n’ai jamais dit qu’une femme violentée puisse en être responsable. Ce que j’ai dit est que beaucoup de femmes victimes ne peuvent pas dénoncer et ne reçoivent aucune protection en temps voulu. »
Sabine Grandadam
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« RÉBELLION, RÉSISTANCE ET AMOUR »
GRAFFITI À SANTIAGO DU CHILI
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