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| AUTORITAIRE, PAUL SCHÄFER EST CRAINT DE TOUS. PHOTO LOOKSFILM |
Colonia Dignidad, une secte allemande au Chili Arte, à partir de 21 h 45.À l’aube des années 1960, un ancien nazi reconverti en prédicateur installe sa « colonie » dans le sud du Chili. L’enfer durera quarante ans.
Bande-annonce
«COLONIA DIGNIDAD - UNE SECTE ALLEMANDE AU CHILI»
«COLONIA DIGNIDAD - UNE SECTE ALLEMANDE AU CHILI»
En 2015, le thriller Colonia, de Florian Gallenberger, avait évoqué de façon magistrale l’étroite collaboration entre la secte Colonia Dignidad, installée au Chili au début des années 1960, et la dictature militaire instaurée dans ce même pays par le coup d’État de Pinochet, en 1973. Restait à relater l’histoire de la secte et de son gourou. Et c’est chose faite avec cette série documentaire en quatre volets. L’horreur aura duré une quarantaine d’années, avec toute la panoplie des violences que peut charrier pareil phénomène d’emprise.
En Allemagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Paul Schäfer, un ex-caporal nazi, s’investit dans une paroisse protestante où il attire à lui, par ses prêches enflammés, un public de jeunes déboussolés. « C’était comme si un vent emportait tout sur son passage, les ténèbres disparaissaient », se souvient l’une de ses recrues d’alors. « Il y avait de la jeunesse, de la fraîcheur et de la gaieté », abonde une autre. Bientôt, Schäfer ouvre un foyer pour les orphelins de guerre et les enfants de familles pauvres. Les premières plaintes pour abus sexuels sur mineurs ne tardent pas. Un mandat d’arrêt est émis. Mais le bourreau parvient, cette fois, à échapper à la justice.
La police politique de Pinochet y torture les opposants
Il trouve refuge au Chili, dans une région reculée du Sud. Rejoint par 300 de ses disciples allemands, il y fait construire un village, avec un hôpital et des exploitations agricoles. Et obtient, sous couvert d’actions humanitaires, le soutien des autorités locales. Les nombreux témoignages qui ponctuent le documentaire mettent à nu toute une mécanique de l’indignité : travail harassant, humiliations et sévices corporels, stricte séparation des sexes et contrôle de la sexualité des membres… Pilier du régime de Pinochet, le gourou mettra une partie de sa propriété à disposition de la police politique, qui y torturera les opposants. Il faudra attendre 2005 pour que Paul Schäfer soit enfin arrêté, au terme de plusieurs années de cavale. Condamné l’année suivante, il meurt en détention à la prison de Santiago, en 2010.
