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jeudi 18 janvier 2018

AU CHILI, LE PAPE FRANÇOIS ENGLUÉ DANS LES SCANDALES PÉDOPHILES


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LE PAPE S'APPRÊTE À QUITTER LE CHILI
APRÈS UNE VISITE MOUVEMENTÉE.
PHOTO GUILLERMO MUNOZ
Le souverain pontife s'est rendu au chevet d'une Eglise chilienne engluée dans les scandales de pédophilie perpétrés par des prêtres. 
« POUR CROIRE EN NOUS IL FAUT AVOIR LA FOI, 
MAIS POUR QUE JE CROIE EN VOUS 
IL FAUT M'APPORTER DES PREUVES. »
DESSIN GUILLO
Le pape François boucle ce jeudi une visite au Chili marquée par les scandales de pédophilie. Ces dernières années, une série de scandales ont impliqué environ 80 membres du clergé chilien. « Je ne peux m'empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l'Église », a déclaré le pape mardi matin.


Quelques heures plus tard, François s'était adressé sur un ton didactique à des prêtres, religieuses, consacrés et séminaristes sur ce thème. « Je connais la douleur qu'ont provoquée les cas d'abus commis sur des mineurs et je suis de très près ce que l'on fait pour surmonter ce grave et douloureux mal », leur a-t-il dit. François a évoqué avant tout la douleur des victimes et leurs familles « qui ont vu trahie la confiance qu'elles avaient placée dans les ministres de l'Église ».
« Le jour où vous m'apportez une preuve contre l'évêque (Juan) Barros, je vous parlerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie. C'est clair? »
Un évèque accusé d'avoir couvert des actes pédophiles

« ÉVÊQUE BARROS »
DESSIN GUILLO
Mais ces paroles de compassion ont été rapidement occultées par la présence de Juan Barros, un évêque chilien soupçonné d'avoir tu les agissements pédophiles d'un vieux prêtre, Fernando Karadima, contraint à se retirer pour une vie de pénitence. Joues rondes, cheveux poivre et sel, Juan Barros, âgé de 61 ans a concélébré les deux premières messes géantes avec le pape, à Santiago et Temuco. Sa présence a soulevé un tollé dans l'opinion publique chilienne.

Trois ans auparavant, en janvier 2015, c'est sa nomination par François qui avait provoqué un tollé. Des manifestants avaient interrompu plusieurs de ses célébrations en demandant sa démission. Au Parlement chilien, 51 députés avaient appelé le pape à revenir sur sa décision. Le Saint Père avait pris la défense de l'évèque à l'époque.

L'évêque Barros a toujours nié avoir eu connaissance des agressions de celui qui a été son père spirituel durant 35 ans. « Je n'ai pas été témoin » des agissements de Karadima, a-t-il déclaré à la presse mercredi. « Je vous demande de me laisser tranquille ». 

« Il n'y a pas une seule preuve contre Barros »

Le pape lui-même a tenu à défendre Barros. « Le jour où vous m'apportez une preuve contre l'évêque (Juan) Barros, je vous parlerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie. C'est clair? », a-t-il lancé, interrogé par des journalistes chiliens dès son arrivée dans la région d'Iquique. Jeudi à la fin de la messe, il a embrassé ouvertement l'évêque, provoquant une avalanche de tweets chiliens dans la salle de presse.

En avril 2011, l'Église catholique du Chili avait demandé formellement pardon pour tous les abus sexuels sur des enfants commis par des membres du clergé, et pour son manque de réactivité.